J'avoue que si j'ai prêté au départ attention à « Une vie après », c'est presque exclusivement pour la présence d’Émilie Dequenne, assurément l'une des mes actrices contemporaines préférées. Et j'ai eu raison. Volonté d'éviter un récit trop linéaire, personnages complexes, fragiles, discours subtil et nuancé sur le temps qui passe et la difficulté de construire des relations humaines, notamment amoureuses, la rencontre inattendue amenant un désir presque irrémédiable de vouloir connaître autre chose... Il y a beaucoup de délicatesse dans cette peinture sans aucun jugement ni morale, où la belle Émilie fait une nouvelle fois preuve d'une grande sensibilité, bien entourée ici par l'excellent Frédéric Pierrot (l'un de ses plus beaux rôles), l'exquise Marilyne Canto, sans oublier les talentueux François Loriquet, Laurent Bateau et Wim Willaert, apportant tous un vrai plus. Dommage qu'une fin très « mélo » et moyennement cohérente au vu de l'évolution du scénario vienne légèrement entacher cette belle galerie de protagonistes émouvants, la « vraie » conclusion permettant, heureusement, d'atténuer en partie cette impression. Bref, si on reste dans une « logique téléfilm » sur la forme (toutefois honorable, notamment le montage), Jean-Marc Brondolo sait viser juste et nous touche à travers ces destins croisés certes un peu tristes, mais touchants.