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Bertie Quincampoix
103 abonnés
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4,0
Publiée le 8 janvier 2023
Réalisé avec les moyens du bord – au moment du tournage en 2017-2018, Jafar Panahi subissait des pressions diverses de la part du pouvoir iranien ; depuis juillet 2022, il est tout simplement emprisonné – Trois visages prend la forme d’un film délicieux aux faux airs de docu-fiction. Tourné dans des petits villages du nord-ouest de l’Iran, le long-métrage raconte le périple d’un réalisateur (Jafar Panahi lui-même) et d’une actrice célèbre (Behnaz Jafari) qui partent à la recherche d’une jeune fille qui se serait suicidée, empêchée par sa famille de poursuivre le métier de ses rêves dans le cinéma. Sur cette base assez tragique, les deux compères qui roulent en 4x4 comme un hommage aux œuvres d’Abbas Kiarostami, vont faire de nombreuses rencontres, toutes plus truculentes les unes que les autres. Ce film intelligent, malicieux et généreux est l’occasion pour Jafar Panahi de s’interroger sur son pays, entre mensonges quotidiens des autorités et coutumes patriarcales qui l’imprègnent. Tout à fait remarquable.
Nouveau film de Jafar Panahi, pourtant interdit de tourner par les autorités iraniennes, nouveau tour de force. Détournant cette difficulté avec simplicité en complicité avec des proches et en caméra cachée au sein de sa voiture, on retrouve par la force des choses la forme de « Taxi Téhéran » dans ce film qui se passe dans un village iranien. Sur le plan du scénario (justement récompensé à Cannes), le film réussit de nouveau à nous livrer un état du pays iranien actuel à travers 3 visages d’actrices dont un que l’on apercevra que furtivement. 3 portraits de femmes intergénérationnels pour évoquer le passé, le présent et le futur de l’art en Iran. C’est subtil, juste, intelligent et plus que respectable. Evidemment, visuellement, ce n’est pas du grand cinéma mais çà n’est pas la faute du cinéaste qui tourne contre vents et marées, cela aussi est plus que respectable.
Peu enthousiaste pour Taxi Teheran que j'avais trouvé "inégal" selon les sketches, cette fois j'ai apprécié le ton plein de légèreté, de distance, utilisé par Jafar Panahi, même quand il nous raconte une histoire dramatique..... Il nous montre deux facettes de son pays, totalement décalées: - Le monde moderne avec le cinéaste, la star locale, le 4X4 à la recherche de cette ado qui rêve....d'Hollywood! - L'Iran profond et sa ruralité où Panahi "sourit gentiment" des traditions qui peuvent nous sembler d'un autre temps. Son regard semble toujours bienveillant...
Une populaire actrice iranienne en tournage reçoit un jour une vidéo d’une jeune fille mettant en scène son suicide. Celle-ci dénonce son entourage familial qui l’oblige à renoncer à devenir elle aussi comédienne. L’actrice demande à son ami réalisateur de l’aider à élucider ce mystère aux allures de chantage. Tous deux filent vers le Nord-Est de l’Iran et font halte dans des villages de montagne, sur les traces de la disparue… L’intrigue n’est ici qu’un prétexte à dresser un état des lieux d’une société encore très patriarcale. Premier effet de miroir, Behnaz Jafari et Jafar Panahi jouent quasiment leur propre rôle dans le film et les villages visités sont ceux de la famille du réalisateur. Autre étonnement, celui-ci donne l’impression de filmer un peu à la sauvette, sans s’éterniser sur les scènes et avec de nombreux passages par la pénombre… Cela n’empêche pas de magnifiques plans dans la montagne et quelques jolis portraits persans. Sur l’art de se croiser dans les lacets, aussi bien que sur la symbolique virile du taureau ou de la conservation du prépuce… Mais la clé de tout, c’est le statut de Jafar Panahi. Cinéaste proscrit chez lui et assigné à résidence depuis 2010. Trois Visages est son quatrième film réalisé dans la clandestinité et l’urgence. Et si Taxi Téhéran en 2015, brossait des portraits de citadins sur la banquette du taxi, son dernier film va à la rencontre de la société rurale. Avec des portraits d’hommes assez rudes, accrochés à des traditions parfois obscurantistes et des femmes dont on devine la lente évolution à travers ces trois visages à regarder comme autant d’avancées générationnelles.
Ce film reprend les ingrédients qui ont fait la réussite de "Taxi Téhéran" pour en faire, cette fois-ci, une version « paysanne ». On retrouve donc le même road-movie un peu factice avec l’omniprésence de la voiture, des rencontres atypiques et le même constat sur la société patriarcale qui enlève tout espoir d’élévation sociale de la femme. C’est toujours aussi courageux de la part du réalisateur, Jafar Panahi, même si le parallèle avec le premier opus, rend moins singulier la démonstration de l’absurdité sociale et le poids des traditions. Ce film a l’allure d’un documentaire qui sent parfois le bricolage, surtout dans sa deuxième partie. Le rythme est plus lent, la quête plus profonde, l’atmosphère plus ténébreuse aussi mais les paradoxes de la société iranienne sont une fois de plus abordées avec intelligence et pugnacité. Bravo !
Une vidéo troublante, ça devient de l’intrigue issu d’un fait divers dérivant vers le politisé, par la nature bridée du travail, nul n’est prophète dans son pays pour les franches opinions du réalisateur. La mise en scène et les différentes façons de cadrer les caméras sont perturbantes, non naturelles, une forme de restriction, franchement une note moyenne, 4/10 ; 9/20.
L’histoire de l’Iran selon la réalisation est nostalgique, le temps révolu du régime des Shah. Les coutumes locales sont intéressantes, montrant une nation régie par des vielles traditions tribales.
Les paysages sont magnifiques,le côté ethnologique du film intéressant,et si les habitants de ces villages se montrent rudes face au métier de "saltimbanques",leur sens de l'hospitalité est délicieuse.Mais le sujet essentiel du film ne m'a absolument pas intéressée.Aucune empathie pour les personnages principaux.
C'est loin d'être le premier film traitant du sujet brûlant et capital des libertés des femmes dans les pays du moyen et du proche Orient. Il fait écho au combat des femmes libanaises qui veulent enfin faire tomber le voile et la domination masculine. L'histoire est ici bien menée, les acteurs sont vrais et sincères. Certes on découvre un peu vite le fond de l'intrigue, mais l'histoire continue, malgré quelques longueurs (nécessaire pour bien poser les choses) il offre un beau visage des villages iraniens, qu'on retrouve d'ailleurs dans certains coins un peu reculés d'Europe. La cohésion des groupes, de culture orale, est du ressort des anciens, et l'on voit bien dans "Trois visages" que ceux-ci, in fine, sont capables d'une ouverture qui semblent inaccessible aux plus jeunes hommes; qui ont tendance à entrer dans la radicalité. Ce film de Jafar Panahi est un témoignage simple et sincère, plein de pudeur et de respect pour un peuple traversé de profondes évolutions. Il s'ajoute à d'autres, comme le très récent "Razzia", ou encore "My sweet pepper land" et tant d'autres, qu'ils seraient indispensables à montrer au plus grand nombre afin de lutter contre les obscurantismes religieux qui s'installent avec force un peu partout. Car l'enjeu est bien celui des égalités entre les sexes et du pouvoir de l'intelligence et de la culture, meilleurs outils des libertés de chacun.
Le rythme du film correspond à une temporalité différente de celle de la vie parisienne. Pour ma part, je trépignais parfois d'impatience, mais j'ai savouré ce roadmovie à la dimension anthropologique. Il y a dans ce film un acte politique, un acte d'affirmation qui revendique le droit d'exister en tant que saltimbanque. Je reste toujours perplexe et déconcerté qu'au nom de dieux, on puisse empêcher de penser, de dire, de montrer, de mettre en scène. Ce qui est particulièrement bien montré dans ce film, c'est avec quelle délicatesse, hommes et femmes peuvent communiquer. Il y a un contraste entre la brutalité, la rudesse de l'intolérance et les échanges parfois subtils, qui s'opèrent. Lorsque ce vieil homme discoure avec l'héroïne du film du prépuce de son fils et des croyances, qui l'accompagnent, on mesure l'écart entre ce vieil homme et la grosse brute de frère de la jeune fille, moteur de l'histoire. Ce frère vociférant son intolérance et totalement soumis au qu'en dira-t-on du village donne une coloration nettement pathologique aux fondamentalismes, qui président encore en Iran. C'est aussi l'occasion de voir que le voile n'est pas porté à l'identique en Iran : plus grand, plus enveloppant, il n'enserre néanmoins pas le visage, ni ne masque les cheveux féminins. Que s'est-il donc passé pour que nous imaginions en 1978 le départ de Neauphles Le Château de l'ayatollah Khomeini, comme l'arrivée d'un libérateur en Iran. Le révolutionnaire n'apportait que l'islam réducteur de libertés et de droits.
J’ai trouvé ce film extrêmement intéressant pour le point de vue qu’il donne sur une partie traditionnelle de ce pays persan. On voit bien ici l’analyse de la situation au travers de trois générations, d’où le titre TROIS VISAGES. Nous voyons les générations plus anciennes qui sont fortement attachées à leurs coutumes. On est plongé dans la vie d’un village reculé dans la pure tradition Iranienne. Il y aura aussi la génération plus présente avec notamment l’actrice Behnaz Jafari. Elle qui a grandi dans le respect de ces traditions tout en les voyant évoluée en étant dans une ville qui s’occidentalise comme Téhéran. Elle comprend le point de vue des plus anciens mais cherche à leur montrer que tout ne doit pas être figé dans le temps. Et enfin, on voit celui des futures générations avec la jeune Marziyeh Rezaei qui veut faire table rase du passé. Recommencer sur de nouvelles bases pour construire un Iran « plus moderne ». Un choc générationnel qui montre le mal-être que peut ressentir une partie de la jeunesse qui ne comprend pas forcément pourquoi les anciens codes sont toujours d’actualité. Par contre, je vous préviens le rythme du film est assez lent. Comme dans un musée, on prend le temps de regarder et de recevoir. Si vous voulez élargir votre horizon culturel, TROIS VISAGES est donc le bon choix.
Un film tout a fait accessible, d'une grande simplicité et inventivité visuel, et en même temps, d'une grande modernité. Ce n'est pas un chef d’œuvre, mais un film honnête, qui dépayse totalement et offre à voir, un cinéma différent mais profondément cinématographique. Une bonne surprise qui donne envie de voir son précédent "Taxi Téhéran".
4 561 abonnés
18 103 critiques
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2,0
Publiée le 27 octobre 2020
Les acteurs du village ne sont pas assez convaincants. Ils embrassent trop vite la fille en la voyant pour la deuxième fois et ce n'est pas très clair. Trois visages est parfois un peu fastidieux et ennuyeux. C'est une relation compliquée entre l'Iran le cinéma et moi...
Ce film est spécial et ennuyeux. Beaucoup de remplissage avec des scènes inutiles mettant en scène des villageois. L'histoire est quelconque. Seul intérêt à mes yeux : l'interprétation de l'actrice principale.
Nous avions aimé Taxi Téhéran, qui offrait une belle galerie de portraits. Mais dans son dernier film, Jafar Panahi ne nous émeut plus. Son road movie est lent, bavard, ennuyeux à souhait. Le temps s'étire et les rares moments de grâce du film, pittoresques ou cocasses, sont présents dans la bande annonce. La critique sociale est très appuyée et finalement très convenue. On n'apprend rien sur l'Iran. Les paysages sont très monotones. Et à la fin du film, cette grosse voiture aux sièges en cuir blanc, nous sort par les yeux.
Je suis allée voir ce film car sa note était excellente. Quelle n'a pas été ma déception ! ce film est inintéressant au possible, on s'ennuie d'un bout à l'autre, on espère toujours que l'intérêt va être relancé mais ce n'est jamais le cas !