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    Sibyl
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    336 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 16 juin 2019
    Ce film pathétique est une tragi-comédie courtelinesque qui met en scène le milieu de la bourgeoisie parisienne du cinéma, démontrant ainsi à son insu qu’il n’est pas forcément plus facile de bien parler de soi que d’essayer de s’intéresser aux autres. Ainsi, la préoccupation centrale des personnages n’est nullement de tenter de survivre dans la France de Macron, ou de savoir si la planète sera encore habitable quand les enfants seront adultes, mais de s’établir individuellement dans la position prestigieuse de l’écrivaine, de l’actrice ou de la réalisatrice. Dès les premiers moments, on constate que la responsabilité sociale de la psychanalyste vis-à-vis de patients qui se confient à elle depuis des années ne pèse pas lourd devant son caprice existentiel, devenir écrivaine, qui semble d’ailleurs n’être qu’une posture puisqu’elle ne trouve rien à écrire. Cela nous est notamment signifié par une scène maniériste où l’écrivaine auto-proclamée en panne d’inspiration est dans son bain, devant la page blanche du traitement de texte de son Macbook, car tout est Apple dans ce film (simple parti pris du chic, ou contribution intéressée à l’éloge des marchandises vedettes ?). Scène qui a l’avantage de montrer l’anatomie de l’actrice principale au public qui après tout vient peut-être pour ça. Car casting prestigieux oblige, il faut bien se préoccuper du retour sur investissement, et il serait malvenu d’ignorer le voyeurisme du spectateur moyen. D’où la multiplication des scènes de sexe parfaitement gratuites et à vrai dire fort peu appétissantes.

    Survient alors l’inspiration en la personne d’une starlette renfrognée consciente qu’il lui faut une bonne couche de maquillage, une bonne coiffeuse de plateau et une robe couture pour paraître ce qu’elle aspire à être, et qui a bien compris qu’il lui faut payer de sa personne pour parvenir à ses fins (toute ressemblance avec des personnages réels est purement fortuite). Dans ce monde où la « common decency » orwellienne n’a évidemment pas cours, chacun s’abandonne à ses instincts sans aucune retenue, et en gère ensuite les conséquences en termes de carrière. C’est ainsi que la starlette, au motif d’une relation passionnelle avec l’acteur principal du film dans le film, à laquelle on n’arrive pas à croire une seule seconde, se retrouve enceinte et confrontée à ce choix cornélien : la carrière ou l’enfant. Dans la frénésie carriériste qui possède les personnages principaux, c’est-à-dire féminins, on connaît d’avance le dénouement. Mais la starlette cherche à se défausser de la responsabilité de cette décision déjà prise, et de plus elle craint la réaction du père, qui s’annonce d’autant plus délicate qu’on ne lui demande pas vraiment son avis. C’est ainsi qu’elle surgit dans la vie de la psychanalyste en mal d’écriture, laquelle y voit une solution providentielle à son absence totale d’inspiration. On se demande bien pourquoi tant la situation est banale et la starlette inintéressante. Passons sur le fait qu’aucun psychanalyste respectable ne se serait fourvoyé dans de tels errements. Sous prétexte de psychanalyse (c’est plus chic), on est en réalité dans un salmigondis de coaching et de développement personnel qui, à défaut de tout corpus théorique repose sur le charisme du coach et son entière adhésion à l’idéologie entrepreneuriale : la carrière d’abord.

    S’ensuit alors une véritable comédie de boulevard à quatre sur l’île de Stromboli, choix dont on se demande s’il s’agit d’une référence érudite mais quand même un peu téléphonée à un prestigieux film dans le film en décor méditerranéen, ou d’un publi-rédactionnel touristique destiné à contribuer au financement du film (remerciements à Air-France, …). Les événements les plus invraisemblables s’enchainent : la psychanalyste entre dans le film dans le film, se substituant à l’acteur principal défaillant, dans le rôle d’un crooner italien, pour dérider la starlette renfrognée, puis à la réalisatrice trompée, qui s’est jetée à l’eau, excédée par ses acteurs (il y a de quoi), désertant un tournage qui fait naufrage comme le film lui-même. Tout cela est tellement ridicule que toute perspective critique devient impossible, arrive un moment où on décroche pour se laisser porter par la fascination du n’importe quoi.

    Une chose est certaine : à aucun moment on ne quitte le décor des appartements parisiens chics, des villas d’architecte de grand luxe, des voiliers anciens, des plateaux de tournage. On remarque également les traces omniprésentes de tous les avatars de la gauche bourgeoise dont on sait aujourd’hui qu’elle est essentiellement bourgeoise et qu’elle fut accessoirement de gauche : individualisme forcené aux relents d’existentialisme germanopratin, ou encore le « jouissez sans entraves » de ceux qui se firent connaître comme gauchistes soixante-huitards avant de se convertir en masse au néo-conservatisme et/ou à l’ultra-libéralisme. On s’étonne également de quelques manifestations inattendues de mépris de classe qui s’articulent curieusement sur un féminisme politiquement correct de rigueur. Je n’ai pas le souvenir qu’on nous informe à quoi le mari falot, qui est pourtant le seul à soulever la question de la responsabilité de la psychanalyste vis-à-vis de ses patients, emploie son temps. Pire, le vieux schéma phallocratique est reconduit en inversant les rôles : le jeune amant beau gosse est un objet sexuel de la psychanalyste se disant écrivaine qui lui fait délicatement savoir au début du film qu’il ne l’a jamais intéressée (ou ai-je mal entendu ?). On attendra la fin du film, dans une rallonge qui vient comme un cheveu sur la soupe, alors qu’on s’apprêtait à voir défiler le générique, un « dix mois plus tard » qui résonne plus tôt comme un « dix ans plus tard », pour apprendre que le beau gosse n’est qu’un prof de lycée. On se rencontre par hasard grâce à la barbe à papa des enfants, et qu’est-ce que tu deviens, et salut à la prochaine on ne sait jamais.

    Enfin, il est extrêmement significatif que le film n’accorde aucune importance à l’imposture manifeste de la psychanalyste en tant qu’écrivaine qui n’a rien à écrire et se saisit, en violation de toute règle déontologique, des confidences d’une patiente qu’elle enregistre à son insu et dont elle retranscrit littéralement les propos. Comme si la différence entre être écrivain et paraître écrivain, se dire écrivain, n’avait aucune importance. Bref, évitez-vous ce navet, consacrez plutôt ces deux heures à (re)lire « la société du spectacle » (comment l’être se dégrade en avoir, puis l’avoir en paraître), ou encore « la fabrique des imposteurs » de Roland Gori.
    selenie
    selenie

    6 206 abonnés 6 177 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 mai 2019
    Débutant bien façon thriller psychologique, on constate bien vite que la construction narrative est lourde et poussive à cause de flash-backs qui s'avèrent plutôt superflus et trop explicatifs. Le film aurait donc gagné à être plus linéaire. Ensuite il y a deux gros évènements qui finissent par nous sortir du film, d'abord la psychothérapeute qui suit sa patiente de façon bien peu crédible, puis la psychothérapeute qui devient réalisatrice d'un jour de façon complètement invraisemblable. Les deux évènements coup sur coup font qu'on tombe juste dans le n'importe quoi. Le film surnage grâce à ses acteurs, surtout Virginie Efira sensuelle et touchante, et Sandra Hüller dans un rôle un peu ingrat mais terriblement émouvante. Justine Triet signe un film bancal, inabouti et maladroit malgré son ambition.
    Site : Selenie
    gizmo129
    gizmo129

    96 abonnés 1 519 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 juillet 2023
    On retiendra de Sibyl la performance incroyable, extraordinaire de Virginie Efira. L'actrice est impressionnante dans les différents registres que lui propose son personnage, sensuelle, dépressive, soumise, dominatrice, perdue, sur d'elle, l'actrice est au sommet de son art, elle rayonne dans ce film jusqu'à presque éclipser la non moins talentueuse d'Adèle Exarchopoulos. L'histoire est confuse, comme le suggère le prénom du personnage principal. Il s'agit d'une psy qui se perd dans ses rêveries et ses souvenirs en même temps qu'elle rencontre une patiente perdue qui n'est pas sans lui rappeler sa propre expérience. Le montage, fait de flash back permet de comprendre ce qui perturbe notre héroïne mais tout cela rend assez difficile la compréhension du film comme si nous étions finalement dans la tête de Sibyl. Ce film n'est pas évident à apprécier au premier abord, il est difficile d'accès, n'est en rien une comédie mais bien un drame psychologique et fait la part belle à ses acteurs.
    DestroyGunner
    DestroyGunner

    24 abonnés 883 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 juin 2019
    Un scénario qui part dans beaucoup de sens, mais conserve le cap, sans que l'on ne puisse reprocher de nous égarer vers de mauvaises directions. 1h40 qui passent très peu vite tant la densité du récit est intense. On a un peu l'impression d'avoir été manipulés par la réalisation, sans faille. Acteurs vraiment exceptionnels. V. EFIRA campe (à nouveau) une femme en proie aux doutes et torturée par des démons intérieurs mais qui s'en sort, vaille que vaille ; sa présence est absolument splendide. A. EXARCHOPOULOS est très convaincante. Les autres acteurs sont bons. A l'arrivée, on est très impressionnés et un peu perdus. Un film puissant d'émotions contenues mais superbement exprimées. A revoir, probablement, pour en goûter tout le sel. J'avais aimé "la bataille de Solférino" et Victoria, le talent de la réalisatrice se confirme et s'amplifie.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    103 abonnés 1 800 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 novembre 2019
    Si ce film à l’ambition évidente, au scénario sinueux et au récit complexe nous perd parfois dans son intrigue aux multiples ramifications, force est de constater que son rythme ultra-prenant, sa mise en scène impressionnante de maîtrise et la puissance de l’interprétation de Virgine Efira finissent pas emporter l’adhésion. Ce portrait de femme qui se déroule en partie à Stromboli – le clin d’œil au chef-d’œuvre éponyme de Roberto Rossellini est évident – aborde les thématiques du mystère de la création, de l’amour fou, du poids du passé, du hasard et du destin. Après la bouillonnante Bataille de Solférino et la très réussie Victoria, la réalisatrice Justine Triet nous prouve qu’elle est entrée dans la cour des grand.e.s – Sibyl a d’ailleurs été sélectionnée en compétition officielle à Cannes 2019 – et que le cinéma français devra dorénavant compter sur elle. Absolument enthousiasmant.
    ffred
    ffred

    1 691 abonnés 4 014 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 mai 2019
    Troisième film pour Justine Triet et troisième film à Cannes, cette fois en compétition officielle. Victoria m'avait laissé assez perplexe, cela ne s'arrange pas avec celui-ci. A vouloir faire complexe et mystérieux, la réalisatrice finit par nous perdre en route (enfin moi personnellement). Tout se mélange, la réalité entre passé et présent, la fiction entre littérature et cinéma. Et beaucoup trop de thèmes abordés. Le scénario n'est, par conséquent, pas très plausible (sans parler du manque de déontologie de la psy). Tout cela, du coup, empêche toute émotion ne serait-ce que d'effleurer. En conséquence, beaucoup de mal à m'attacher aux personnages. Sans surprise, on se fiche pas mal, bien avant la fin, de ce qui va pouvoir leur arriver. Seul point positif, un très beau casting, parfaitement dirigé. Virginie Efira trouve à nouveau un très beau rôle sous la houlette de la réalisatrice. Tous les autres actrices et acteurs sont tout autant convaincants. Mais cela n'a pas suffi à me convaincre. Je sors donc du nouveau Triet encore plus déçu que par le précédent. Son meilleur film reste à mes yeux son premier La bataille de Solférino...
    PLR
    PLR

    464 abonnés 1 556 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 10 juin 2019
    Un scénario somme toute assez confus, dans lequel on a bien du mal à saisir le fil conducteur. Prises individuellement, plusieurs scènes sont intéressantes sur le plan du jeu d’acteurs/actrices. Mais ça manque singulièrement de clarté sur l'assemblage.
    Roub E.
    Roub E.

    947 abonnés 4 983 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 22 août 2020
    Ça ne fonctionne pas. A l’image de son récit qui dévoile petit à petit son personnage principal, son histoire, ses fêlures. Le film va multiplier les genres, les mystères, les flashbacks, fausses pistes et interprétations. Il en ressort un film fouillis, inutilement alambiqué, tentant tant bien que mal de dissimuler ses incohérences et ses rebondissements improbables. Je n’ai pas cru à ce que je regardais et j’ai même totalement décroché à la moitié du film. Reste la prestation de Virginie Efira une nouvelle fois épatante, mais autant la revoir dans un bon film, de mon point de vue ce n’est pas le cas ici.
    Bénédicte B
    Bénédicte B

    291 abonnés 47 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 3 juin 2019
    Des acteurs excellents, une mise en scène maîtrisée, mais une histoire et un montage trop bourrés d’artifices pour qu’on ne descende pas du train, très régulièrement. (Ainsi, Justine Triet voudrait nous faire croire que nos souvenirs nous absorbent jusqu’à revoir parfois des scènes entières alors qu’on est en face de quelqu’un d’autre, c’est ridicule.)
    À noter que ces souvenirs sont trop souvent des scènes de sexe impudiques qui ne servent absolument à rien.
    À noter aussi que qu’il est très gênant que beaucoup de personnages secondaires soit seulement des bouche-trous incrédibles au service de l’ego démesuré du personnage principal, à l’image sans doute de Justine Triet
    Alice L
    Alice L

    164 abonnés 206 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 mai 2019
    Une comédie irrésistible portée par Virginie Efira au sommet
    Le film est surprenant, drôle et émouvant
    A voir absolument !!!!
    Charles R
    Charles R

    51 abonnés 424 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 juin 2019
    On sait combien le cinéma occidental aime les personnages en crise dont les tourments sont souvent le reflet d'une société en proie à un malaise profond. Dans le dernier film de Justine Triet, nous sommes amplement servis : la névrose y éclate de partout. Sibyl - dont le prénom à lui seul constitue une énigme - est une psychanalyste qui décide de changer d'orientation professionnelle et de s'adonner à la rédaction d'un roman. Mais l'appel désespéré d'une jeune actrice vivant un conflit intérieur des plus vifs va la conduire à mener de front ses activités de psy et de romancière débutante. Pour cela, elle va user d'un stratagème qui, outre l'enfreinte à la déontologie la plus élémentaire, constitue un bel exemple de manipulation mentale. Dès lors, les névroses vont se croiser, s'alimenter réciproquement et déboucher sur un méli-mélo dont il sera difficile de sortir. Le sexe y joue du reste un rôle non négligeable : tout le monde dans le film est tenaillé par des pulsions érotiques qui s'expriment soit par l'attirance et la réalisation du désir, soit par la frustration voire par la répulsion. De ce point de vue, le film peut se lire comme une réflexion sur l'état d'une société aisée mais narcissique à souhait et contribuant à son propre malheur. Deux parties correspondant à deux "théâtres" différents composent le film : la première est entièrement parisienne (des bobos remâchant leurs "bobos" intérieurs), la seconde nous transporte sur un lieu de tournage, l'île de Stromboli dominée par un volcan dont la symbolique n'échappera à personne. Occasion de rendre hommage à Rossellini, mais aussi à Godard, du moins à celui du "Mépris" : si le tournage n'a pas lieu à Capri mais à Stromboli, tous les ingrédients du "Mépris" sont réunis dont une belle mise en abyme (un peu lourde cependant) et la confusion entre vie privée et vie professionnelle. De ce drame qui adopte par moments l'allure d'une comédie (s'il faut voir ce film, c'est d'abord pour la première séquence, d'une drôlerie irrésistible), on retiendra surtout la prestation de Virginie Efira qui se donne corps et âme à son personnage : difficile d'imaginer un plus grand engagement personnel au service d'une œuvre cinématographique. Quant à Adèle Exarchopoulos, elle a un rôle qui lui convient à merveille, celui d'une jeune paumée susurrant des mots qui expriment autant de douleurs intérieures. Il n'empêche que l'on ne peut que regretter dans ce film l'abondance des situations extrêmes et une certaine complaisance à entretenir une vision noire et désespérante des temps modernes.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    685 abonnés 3 005 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 septembre 2019
    Avec son petit bout de cinéma, Justin Triet questionne l’urgence de nos existences frénétiques dans leur rapport à l’imagination et à la création. Victoria mettait au tribunal la dépression contemporaine pour en extraire une force autant burlesque que vitale. Avec Sibyl vient la métaréflexion sur le cinéma et, plus largement, sur la naissance de toute fiction, une naissance incertaine pour une forme qui, une fois accouchée, incarne l’identité-caméléon accompagnée du vertige existentiel. Avec Sibyl, Triet ose la forme. Ses scènes se succèdent selon une esthétique du choc qui fait perdre pied au spectateur : les frontières entre les âges et les songes deviennent opaques à la manière d’un tissu que l’on aurait nourri de motifs successifs, jusqu’à aboutir à un ensemble disparate, un kaléidoscope d’influences et des mouvements. Avec Sibyl, Triet ose les formes d’un corps : Virginie Efira n’a de cesse de se transformer et joue une collection de personnages tout autant que l’actrice en train de les interpréter. Pourtant, la superposition des rôles n’empêche en rien la cinéaste de coller à la peau de son effigie, de penser sa chair et de donne vie à chacun de ses souffles, à chacun de ses désirs. Du faux pour du vrai. Car le film s’interroge sur la propension d’une femme à simuler pour s’accomplir ; dès lors, l’ivresse contemporaine, qui résulte d’un rapport frénétique au temps, permet au personnage de déborder de ses structures, tel un monstre dont la taille se décuple à mesure qu’il dévore ce qui l’entoure. Le débordement aboutit à l’affirmation « ma vie est une fiction », ou plutôt la somme de toutes les fictions, et répond en cela aux propos tenus par la réalisatrice dans le film : la réalité doit détruire le monde du fantasme afin de rétablir l’harmonie initiale. « Gardez le drame pour la fiction », crie-t-elle à ses acteurs. C’est témoigner d’une croyance paradoxale dans un art qui enracine ses bases-mêmes dans la puissance du faux et le langage de la fiction. Et Justine Triet n’arrête pas de démonter cette distinction trompeuse par les jeux constants d’interdépendance et de collages qui confectionnent des liens de solidarité entre deux univers souvent séparés. Le réel et la fiction se nourrissent l’un l’autre, ils se confondent dans l’esprit de l’artiste au point de brouiller les frontières entre le biographique et le psychique. Sibyl est un film mental, en ce sens où il teste ensemble les souvenirs et les projections, le fini d’une histoire individuel et l’infini offert à l’être protéiforme qui, comme le phénix, est capable de renaître à lui-même. Voilà, en creux, une magnifique définition de l’art.
    mat niro
    mat niro

    352 abonnés 1 815 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 juin 2019
    Présenté en compétition au Festival de Cannes 2019, le dernier film de Justine Triet m'a semblé bien confus. En effet, malgré une pléiade d'acteurs talentueux, ça part dans tous les sens et c'est peu de le dire. Virginie Efira dans son rôle de psychanalyste rêvant de revenir à ses premiers amours (l'écriture), outrepasse ses fonctions et son personnage devient trop difficile à cerner. Entre celle-ci, Gaspard Ulliel ou Adèle Exarchopoulos, chacun fait son petit numéro d'acteur au détriment de la crédibilité de l'œuvre. Tous ces pleurs font tomber le film dans le pathos et deviennent vraiment agaçants à force de répétition. Une réelle déception que ce "Sibyl"!
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 26 mai 2019
    J'aime beaucoup Virgine Efira, mais en dehors de son jeu, tout est long, insipide et sans substance.
    A éviter.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 517 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 26 août 2020
    Sibyl est une grande déception. J'ai été surpris de constater que les gens considèrent ce film comme une comédie. Cela ressemble plus à un récit de la façon dont une femme en convalescence après l'alcoolisme revient à la boisson. Pourquoi : est-ce un sujet amusant ? Il se passe trop de choses et il est difficile de savoir comment les prendre. Il y a un bon sujet de base (si l'on peut dire qu'il en a un) : un psychiatre qui vole la vie d'un patient pour en faire une fiction à succès. Un traitement plus simple et plus conventionnel aurait pu être assez intéressant. Mais Triet empilent sur la complexité et obscurcis ce thème. En plus de cela il y a une technique de montage surréaliste de flashback et de montage de très courts clips (une mauvaise idée nouvelle a la mode) qui est prétentieuse et ajoute de la confusion. D'une certaine manière Victoria était aussi un désordre sauvage et désordonné avec Efira dans un rôle minable mais sexy. Une séquence hilarante absurde vers la fin, le charme et la suavité du grand Melvil Poupaud ainsi que la douceur de Vincent Lacoste en tant que baby-sitter amoureux d'Efira pourrait rendre ce film charmant et amusant. Mais cela n'arrive pas ici. Finalement la responsabilité ou la succession de rôles inappropriés en enfreignant toutes les règles de l'éthique médicale fait échouer Sibyl. C'est aussi embarrassant et maladroitement mis en scène et profondément pas drôle. Alors que je me suis rangé du côté des critiques français sur Victoria contre les anglo-saxons qui l'ont saccagé cette fois je suis d'accord avec les anglo-saxons et j'espère que Triet aura plus de succès avec son matériel dans son prochain long métrage...
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