A premier abord, "K contraire" m'a donné envie car il semblait véhiculer des émotions fortes tout en soulevant des thèmes intéressants et controversés. En plus, s'agissant d'un premier film, on se doute que la transposition de cette histoire à l'écran a du être semé d'embûches. Il y a donc une prise de risque, une densité et une authenticité non négligeables dans la première réalisation signée par Sarah Marx. Servie par des acteurs plutôt étonnants et bruts, Sandor Funtek en tête d'affiche, on se laisse surprendre par l'intrigue. Les thèmes de la drogue, de sa légalisation thérapeutique à sa consommation répétitive, de la rédemption en passant par la relation ambiguë mère/fils où les rôles s'inversent, dessinent un film cru, dur où les marges de liberté des personnages se resserrent comme dans un étau. Sur le papier, ça en jette mais à l'écran, c'est pas vraiment le cas... Faute à une réalisation bancale, donnant l'impression que le film ne se concentre pas sur l'essentiel, comme s'il passait à côté de ses qualités narratives. C'est aussi comme s'il manquait une touche finale pour que l'ensemble nous touche. J'ai observé ces déboires, ces malheurs mais sans parvenir à m'identifier, à me projeter dans l'histoire comme si tout cet enchainement d'actions restait factuel, anecdotique, secondaire... C'est dommage car on sent l'investissement des acteurs, le parti prix d'une caméra près des corps et une sobriété de l'image mais je suis passé à côté de l'émotion, à côté de la touche personnelle. On dirait que le film se teste dans des dialogues faussement réalistes, assez vaporeux d'ailleurs, sans vraiment oser assumer le geste jusqu'au bout. Et au final, j'ai trouvé ce film d'1h23 long, ennuyeux et mal dosé niveau tension. Y'a du fond mais pas vraiment la forme pour embarquer.