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Achim ERNEST
38 critiques
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3,5
Publiée le 15 août 2021
Film assez lent mais qui dénonce bien les effets négatif du déracinement des peuples autochtones amazoniens, qui plus est dans le Brésil de Bolsonaro. N'y allez pas néanmoins pour la voir cet Amazonie, les scènes de jungle y sont très peu présente et seulement la promiscuité entre monde sauvage et monde urbain, à leurs lisières respectives sont ici montrés. Ce film sera un outils historique indispensable pour présenter la sociologie et géographie amazonienne en début de disparition. Je conseille ce film au professeur d'histoire géographie qui voudraient présenter à leurs élèves les enjeux de l'étalement urbain.
“La fièvre” est un premier film brésilien se situant dans le port de Manaus au nord-ouest du pays. Justino, amérindien du peuple Desana est employé comme agent de sécurité de la ville. Chaque jour c’est la routine, il enfile son casque et son gilet pare-balles et erre, seul, parfois sous le mépris de ses collègues, dans les couloirs silencieux du capitalisme. C’est le soir, lorsqu’il rentre à la maison, que Justino revit un peu. Un soir, persuadé d’être poursuivi par un animal sauvage, Justino est saisi d’une fièvre étrange. Dans des plans immobiles et des ambiances contemplatives, “La fièvre” est une parenthèse envoûtante d’une culture discriminée et effacée qui tente de se faire une place discrète parmi les gros conteneurs d’une société plus puissante. Énigmatique à souhait, “La fièvre” est une œuvre qui se ressent et qui trouble. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Film d'atmosphère, La fièvre est aussi une œuvre sociale et politique qui passe subtilement un certain nombre de messages sur l'aliénation des vies urbaines, l'acculturation et le racisme, entre autres. Subtilement oui car tout est suggéré derrière la routine que vit le héros du film, d'origine indienne, qui travaille comme vigile sur le port de Manaus, et habite avec sa fille qui va bientôt le quitter pour poursuivre des études de médecine à Brasilia. La fièvre que subit cet homme a valeur de symbole alors que l'éloignement de ses racines et de sa culture semble le ronger alors qu'une bête sauvage semble rôder tout près. L'élégance de la mise en scène de Maya Da-Rin, dont on perçoit aisément son expérience de documentariste, transforme le naturalisme vers un climat plus fantastique, accentué par une maîtrise parfaite des sons inquiétants de la jungle qui n'est jamais très loin dans une ville comme Manaus et qui vient rappeler que l'Amazonie est, malgré l'activité humaine, avant tout un sanctuaire de la nature et des animaux qui la peuplent. A côté de moments tendus, le film réussit joliment les scènes plus intimistes, entre un père et une fille ou deux frères, d'où sourd une certaine tristesse quant à des modes de vie en voie de disparition. La fièvre n'est pas très spectaculaire, c'est évident, et le plan final est assez énigmatique, mais sa cohérence formelle et dans le discours est indéniable.
Ce film raconte l'histoire d'un homme d'origine amérindienne simple qui souffre d'une maladie étrange. La réalisatrice brésilienne dont c'est le premier long-métrage de fiction a fait une bonne réalisation en restituant parfaitement l'atmosphère de solitude et d'oppression mais le scénario manque un peu d'intérêt.