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Un visiteur
0,5
Publiée le 5 juin 2018
Je regrette que ce documentaire ait un parti-pris si prononcé.
En effet, le choix du montage m'a particulièrement dérangée. Outre le fait qu'il compartimente temporellement l'intensité émotionnelle du spectateur : tantôt dramatique, tantôt humoristique... Je remarque que des mots tels que « musulman », « religion », « fanatisme », « islamiste »... Ne sont jamais, jamais prononcés.
Je peine à croire que la myriade de témoins interrogés, probablement pendant plusieurs heures, n'en aient jamais eu recours !
Pour qualifier les meurtriers, le documentaire a toutefois jugé bon de sélectionner – par l'intermédiaire des intervenants et du montage – des adjectifs détournés et injurieux : « Petits cons », « brêles en joggings »... Cette mise en scène trahit incontestablement une orientation idéologique à peine voilée.
De plus, pendant près de 2h30, nous écoutons exclusivement une succession de témoignages. Aucune explication ne vient étoffer le propos. L'absence de voix off contraint le spectateur à se construire tant bien que mal un récit cohérent.
Quelles que soient les causes systémiques et sociales qui ont conduit les terroristes à agir de la sorte, elles sont passées sous silence. D'ailleurs, François Hollande est interviewé, mais le reportage se garde bien de dire que les témoins ont clairement entendu les terroristes crier : « c'est la faute de votre président François Hollande qui est intervenu en Syrie ».
Comment peut-on traiter le sujet d'un attentat terroriste sans jamais évoquer la moindre revendication ? Cela n'a pas de sens.
Est-ce une volonté de Netflix de crier au padamalgame ? À mon sens, c'est typiquement ce genre de documentaire qui véhicule une pensée essentialiste des individus et des comportements. Un spectateur peu renseigné arrivera probablement à la conclusion que l'Islam porte en lui la violence comme la nuée porte l'orage.
Selon Netflix, le spectateur doit vraisemblablement incarner cet être émotionnel, dénué de compréhension et d'analyse, ayant pour seule grille de lecture l'amour et la haine. Lamentable.
les témoignages poignants et le courage et le sang froid des force de l'orde et des secoures, cette mini série raconter par survivants nous montre à point quelle point il on était courageux et ce qu'il on vécu
Documentaire très digne ... on ne montre rien mais on dit tout. Le meilleur hommage qu’on puisse rendre aux protagonistes de cette nuit tragique est d’écouter ce qu’ils ont à dire. Un très grand film pour la postérité et pour l’hommage.
Y' a-t-il encore quelque chose à dire du 13 Novembre 2015, cette nuit où la France a connu ses attentats les plus meurtriers? Dans la foulée de cette nuit effroyable, tout ou presque semblait avoir été couvert par les chaines de télévision, répétant inlassablement les images d'une tragédie qui marquerait le pays à jamais. Les analystes dispensaient discours allant de pragmatiques à obscènes tandis que la classe politique partait tous azimuts entre rassemblement, hypocrisie et envolées bellicistes. La sphère journalistique auscultait ses causes et son déroulement, alors que le microcosme d'internet se parait du drapeau tricolore en faisant défiler maximes et aphorismes en tout genre. Mais c'est sûrement la devise "Fluctuat Nec Mergitur" qui fut la plus reprise au lendemain des attaques terroristes. Elle titre donc naturellement le documentaire signé par Guédéon et Jules Naudet. C'est presque avec un sentiment de fatalité qu'on retrouve ces deux hommes. Ceux-là mêmes qui avaient suivi les pompiers de New York, un mardi matin dans les tours du World Trade Center, racontent ce vendredi soir qu'on a qualifié de "11-Septembre français". La différence est qu'en 2001, les frères Naudet devenaient malgré eux témoins des attentats et du combat qu'ont mené les soldats du feu alors qu'ils voulaient initialement les suivre dans leur travail quotidien. Dix-sept ans plus tard, ils donnent la parole aux hommes et femmes qui ont vécu l'attaque du 13 Novembre. Civils, policiers, pompiers et politiciens, chacun raconte cette nuit funeste. Expurgé de toute considération partisane ou critique, le documentaire rend compte de l'évènement avec une économie et une humilité amplifiant sa justesse. Pas de voix-off ni de grandes musiques, jamais dans la recherche du choc ou du tire-larmes, 13 Novembre: Fluctuat Nec Mergitur fend le cœur avec de simples mots. De simples mots prononcés avec la plus grande sincérité. Il n'en faut pas plus pour effleurer les images et sentiments derrière leur signification. Il n'y aura pas de questions. Et il n'y aura pas de résolutions. L'identification est immédiate mais l'évènement restera insaisissable. Les frères Naudet parviennent à rendre perceptible cette sensation d'immersion, tout en cristallisant cet effet de distance que créent de tels moments. Les trois heures qui passent sont souvent glaçantes, souvent éprouvantes, toujours bouleversantes. Il est certain que beaucoup ne pourraient même pas imaginer ce que ces âmes ont pu traverser cette nuit-là, mais comment ne pas ressentir une compassion bien réelle pour elles? À l'image de cette devise qui sied à la ville de Paris, Fluctuat Nec Mergitur, elles ont vacillé par une nuit qui les a ébranlé. Mais elles n'ont pas sombré. Elles restent debout. Le plus bel hommage à leur rendre est de les écouter et d'essayer d'en faire autant.
Une magistrale CLAQUE ! Poignant, émouvant, terrible à regarder et à écouter mais toujours JUSTE ! Les témoignages s'enchaînent chronologiquement sans jamais tomber dans le "pathos" ; c'est ce qui rend d'autant plus prenant ce documentaire Peu de musique, des mots, des regards qui en disent parfois plus long encore. Ces presque 3 heures de documentaire sont passés très très vite à l'inverse des minutes qui ont dû sembler une éternité à toutes les victimes et intervenants de cette terrible soirée. A voir ! de toute urgence !