Tout prend sens quand on écoute Antoine de Bary parler de son film. Les détails, les thèmes et les acteurs sont méticuleusement choisis et pourtant, en tant que spectateur, ça m'a fait l'effet inverse. Je ne voyais pas ce que racontait le film, hormis un énième portrait de Vincent Lacoste en adulescent, paumé et nonchalant. Je mentirai si je disais que je ne me suis pas ennuyé. Pourtant, je pense que "Mes jours de gloire" a de bonnes intentions, à savoir parler de notre génération où l'adolescence a tendance à jouer les prolongations, semant le doute sur notre avenir, notre présent, notre place dans la société. C'est un sujet risqué car l'énergie procrastinatrice et dépressive qui s'en dégage n'est franchement pas excitante. Mais le film commence plutôt bien, avec un humour pince-sans-rire qui propose des scènes risibles, servies par des personnages farfelus (la mère psy, les copains geeks, le réalisateur allemand). Les situations cocasses frôlent l'exagération, ce qui nous fait croire que ce ton décalé va nous mener quelque part. Mais non. Le scénario se met à flotter autour d'un problème d'érection qui, dans son traitement, fait bander mou tout le film. Qu'est-ce que la masculinité ? Qu'est-ce que la virilité ? Ce sont sans doute des thèmes très intéressants mais c'est étrange, tout d'un coup, on ne s'amuse plus, comme si ça se prenait trop au sérieux. Entre De Gaulle et la gaule, entre la mère psy (super Emmanuelle Devos) et le père inutile (Christophe Lambert à côté de la plaque), entre la copine potentielle et ses problèmes pour passer à l'acte, entre ses amis posés et ses problèmes tactiles, entre la tragédie et la comédie, "Mes jours de gloire" veut raconter énormément de choses à la fois, de plusieurs façons, au risque de perdre le spectateur et de ne rien raconter de folichon.