Je continue mes investigations dans le cinéma de Rohmer, et après deux déceptions notables, je retrouve enfin un film sympathique. Bon, c’est encore un peu timoré par rapport à Pauline à la plage, qui pour l’instant reste ma référence du réalisateur, mais c’est sympathique.
Sympathique d’abord car Rohmer s’empare avec beaucoup plus de soin, des décors et de l’ambiance. Certes, c’est son point fort en général, mais là c’est certain, la ville est en elle-même un personnage, et compte pour beaucoup dans la qualité du métrage, ainsi que les intérieurs qui ont une identité vraiment particulière et typée. Le métrage a une identité visuelle et c’est très important, d’autant que la mise en scène de Rohmer retrouve aussi un peu de légèreté, ce qui n’est pas désagréable non plus !
Côté casting les acteurs mon moyennement convaincu. Je dirai qu’Emmanuelle Chaulet, l’héroïne, à quelque chose d’assez fascinant et accrocheur, c’est un fait, elle colle bien à son rôle et ses tenus (genre costards trop grand !) très rétros sont amusantes. Reste que l’actrice ne joue pas toujours super bien, surtout au début en fait, après elle s’améliore. Ses collègues manquent un peu de charisme et de présence, Chaulet n’a pas beaucoup de mal à s’imposer. Surtout le casting masculin, il est plutôt décevant voire même fadasse.
Le scénario est très classique. Autant Pauline à la plage apportait de l’originalité, du relief, autant là on reste sur un marivaudage très classique, trop académique. Alors certes c’est plutôt léger, et ça se suit même sans déplaisir particulier en dépit de quelques longueurs inhérentes au réalisateur, mais ça manque de piquant, de surprise, de relief. On sait comment ça va s’imbriquer et se dénouer en fait. C’est un peu dommage quand même, et j’ajouterai dans mes regrets une bande son trop faiblarde.
Rohmer m’a davantage convaincu avec ce film, que j’ai trouvé sympathique. En tout cas j’ai eu un certain plaisir à le regarder, même si j’ai regretté que le réalisateur reste toujours confiné à une simplicité à la limite du quelconque. Cela et les défauts soulignés m’oblige à donner 3.