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    Filles de joie
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    2,1
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    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    704 abonnés 3 055 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 juin 2020
    Filles de Joie offre un prolongement au film Bande de Filles, son versant adulte en quelque sorte, faisant alors de la cité une terre sans avenir aucun, un lieu d’emblée marginalisé au sein de la géographie urbaine, caractérisé par son architecture en tours, un espace dans lequel les familles tentent de vivre en luttant contre la misère et la violence intestine qui les menacent. Même ancrage social, même destin croisé de plusieurs femmes ici adolescente, jeune mère de trois enfants en rupture avec son conjoint et mère cinquantenaire ; trois âges de la vie contraints de se tourner vers le plus vieux métier du monde pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille respective. Néanmoins, le film a l’intelligence de l’antiphrase que porte son titre : il représente des personnages qui simulent la joie – essentiellement la jouissance – tout en étant conscients de leur impossible fuite. Les « filles de joie » sont des actrices : perruques, déguisements érotiques, accessoires, tout cela contribue à dissocier le travail de la vie privée, distinction qu’apprend à ses dépens Conso, interprétée avec puissance par Annabelle Lengronne ; elles sont des spécialistes du désir masculin, capables d’anticiper les comportements, de répondre aux besoins, de satisfaire la demande. Aussi le trajet en voiture vers l’étranger – la Belgique, pays où la prostitution est encadrée par la loi – est-il ambivalent : à la fois aveu d’un échec, celui de ne pouvoir s’élever socialement, et conquête d’un semblant de liberté, puisqu’il traduit le passage d’une prison subie (la tour d’immeuble) à une prison choisie, une prison de luxe dans laquelle – seul avantage véritable, si tant est que l’on puisse parler d’avantage – elles deviennent maîtres à bord, elles gouvernent leurs clients. Le long métrage se plaît à déconstruire les mythes virils qu’érige l’homme pour assurer sa suprématie : les vingt centimètres réglementaires, l’orgasme féminin comme preuve de leur vaillance au combat... Il accorde une place importante aux échanges verbaux entre les « filles de joie », au partage de leur expérience et de leurs anecdotes. Ces femmes disposent d’un pouvoir essentiel, un pouvoir de désacralisation du masculin et de reconquête de leur liberté sexuelle. Elles travaillent l’illusion, adoptent des postures. Mais sont paradoxalement les seules à savoir distinguer l’artefact de la réalité, séparer la fiction et sa concrétisation dans la douleur (à l’opposé d’un personnage comme Yann). En parallèle à cette immersion dans un milieu socio-professionnel, le long métrage de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich est également un grand film sur l’amitié qui résiste contre vents et marées, s’affirme tel un cocon protecteur constamment sur le point d’exploser – l’arme à feu, la drogue, l’accident – mais toujours là. Malgré ses lourdeurs initiales qui laissaient présager un drame social déjà vu et revu, Filles de Joie est une œuvre surprenante qui a le mérite de convertir la puissance de ses femmes en force de mise en scène : réalisation à mi-chemin entre le documentaire et la poésie, n’ayant pas peur des ralentis (légers), montage qui pense les ellipses, les retours en arrière comme l’assemblage des pièces d’un puzzle identitaire, nappes musicales envoûtantes et mélancoliques, trio d’actrices remarquables, dont il faut, pour finir, rappeler les noms : Sara Forestier, Noémie Lvovsky et Annabelle Lengronne.
    Bertrand Barbaud
    Bertrand Barbaud

    205 abonnés 396 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 18 juin 2020
    un film mou et rebattu qui cristallise à lui seul toute la médiocrité de la production hexagonale. Avec une Sara Forestier abonnée aux rôles de fille glauque et une Noémie Lvovsky qui fait peine à voir tant elle est peu crédible. Le film se veut léger et grave à la fois mais il n’est ni léger ni grave. Il ne suscite jamais d’empathie pour ces personnages caricaturaux sortis de l’imagination d’un réalisateur en mal de sensation. Difficile de filmer le commerce des corps sans montrer les corps, les actes, les sombres trafics et la violence des rapports sociaux. En résumé, mieux voir sur internet un documentaire choc sur les filles de Bruxelles plutôt que débourser 11 euros pour ce film racoleur
    Liam Debruel
    Liam Debruel

    20 abonnés 104 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 juin 2020
    Quand on parle de prostitution, les regards sont souvent remplis de jugement pour les personnes qui se doivent d’officier dans le milieu pour exister. Heureusement pour nous, ce n’est jamais le cas de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich, qui cherchent surtout à mettre en avant leur trio de femmes devant faire face à leur quotidien marqué, que ce soit par la peur ou la déception. On sent une implication empathique pour celles-ci et une envie d’éviter de les catégoriser dans leur métier comme peuvent le faire certains, bien aidées par la prestation d’un casting principal impeccable.

    Jamais le film ne tombe dans le racolage gratuit et préfère ausculter ces existences, travaillant dans ce domaine pour des raisons différentes mais avec le même espoir de pouvoir s’émanciper et vivre en dehors des regards accusateurs. Les drames qui rapprochent ces êtres, ces moments de partage ou de détresse accentuent la portée d’un long-métrage qui préfère capter au mieux l’intimité de ses personnages que plonger dans le gratuit à différents niveaux. La mise en scène va dans ce sens et permet au mieux d’appréhender ces trois vies liées par le même métier, le même chemin quotidien mais surtout une amitié qui permet de réagir face à la violence des autres.

    Filles de joie se dévoile comme un film réussi dans sa volonté de suivre ses héroïnes dans leur quotidien avec une certaine volonté de dépeindre des femmes du quotidien trouvant en leur union une force face aux épreuves. À l’image de ses interprètes, c’est d’une mesure remarquable et éloquente.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 388 abonnés 4 208 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 mars 2020
    Dans “Filles de joie”, Sara Forestier, Noémie Lvovsky et Annabelle Lengronne mènent une double vie. Ces femmes du nord de la France se retrouvent chaque jour sur un parking pour traverser la frontière de Belgique et exercer leur profession de prostituées en maison close. Le titre du film est plein de sens car si en apparence, elles semblent heureuses et qu’il s’agit de l’expression donnée aux travailleuses du sexe, le personnage de Sara Forestier élève son enfant dans un HLM en tentant de fuir les violences de son ex mari, celui d’Annabelle Lengronne vit dans le même immeuble et doit se battre contre ses démons intérieurs, tandis que celui de Noémie Lvovsky fait tout pour subvenir aux besoins de sa famille sans qu’ils ne s’en rendent compte. Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich se servent de l’humour pour aborder le combat douloureux de ces femmes désarmées de par leur condition sociale. Les co-réalisateurs ont également souhaité leur redonner leur dignité en leur offrant la possibilité de se venger comme nombre de scènes violentes le démontreront. “Filles de joie” est long-métrage qui soulève des questions sociales tout en assumant une certaine exagération pour se rendre divertissant.
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