L’histoire, d’après l’autobiographie de Natalia NAUMENKO, se déroule à Leningrad en 1980, dans le monde du rock où gravitent et se rencontrent deux musiciens, Mike Naumenko, 25 ans, leader du groupe Zoopark et Viktor Tsoï, 18 ans, leader du groupe Kino, aimés tous les deux par Natacha Naumenko, épouse de Mike dont elle a un enfant. Un triangle amoureux peu original depuis « Jules et Jim » (1962) de François Truffaut. De surcroît, le film est long (2h06) et lent, avec une succession de chansons et une intrigue amoureuse très chaste. Les musiciens ont un talent tout relatif (plus lié à jouer, en Union Soviétique, une musique occidentale qualifiée d’antipatriote) et vénèrent leurs homologues américains et britanniques (Bob Dylan, « Velvet underground », Lou Reed, « Blondie », Iggy Pop). Seules quelques scènes surréalistes, très rock & roll voire punk, avec un côté album de bandes dessinées (dans un train notamment), sortent le spectateur de sa torpeur. « Cold war » (2018), également en compétition à Cannes (prix de la mise en scène) la même année, de Pawel Pawlikovski en dit plus sur l’amour et le régime soviétique.
Pour mémoire, les musiciens meurent jeunes, Mike Naumenko à 36 ans (décès où la consommation excessive d’alcool n’est pas étrangère) et Viktor Tsoï à 28 ans, dans un accident automobile.
Un film surestimé, avec quelques bonnes idées mais cela ne suffit pas à la réussite.