Leto est un film avant tout conçu pour plaire au public occidental. C'est ça qui est fort dommageable. Dans le film on voit cette incroyable influence de la musique américaine sur des jeunes gens rebelles au régime politique. N'est-ce pas un peu vain ? N'est-ce pas surtout ce qu'attend un certain public européen et américain, ignorant tout de ce qui se passe sur la plan musical en Russie actuellement ? Qui s'intéresse à l'industrie musicale russe, sait aujourd'hui l'énorme importance et l'incroyable développement dans la société russe de la musique pop. Si on connait cet élément très important pour comprendre la société russe, on se dit que le film passe à côté de quelque chose. Le problème est que les médias en Europe de l’ouest ne s'intéressent pas à cette musique pop russe. Pourtant à l'imitation sans relief et même plutôt pathétique, de la musique américaine que l'on voit dans le film, les Russes ont créé une véritable culture populaire qui mériterait d'être regardée de plus près. Franchement quelle est la différence entre la variété française non exportable qui inonde nos chaînes de télévision, et même une partie de la musique américaine actuelle (rap compris) et ce qui se passe en Russie ? Les Russes à l'image de la K pop en Corée du sud ou de la pop Turque, ont créé une nouvelle forme de musique populaire, certes assez vulgaire, mais pas plus qu'en France ou qu'aux Etats-Unis. Regardez et écoutez les clips de groupes et de chanteurs qui sont diffusés sur les chaines musicales russes comme Shanson ou MusicBox, et vous comprendrez l'énorme impact de cette musique (certes assez médiocre) sur le marché russe. Comme en France cette musique ne passe pas la frontière. C'est un marché domestique. D'ailleurs le film Leto est dans cette logique du clip russe, mais si vous ignorez les centaines de clips de musique pop russe qui sont produits chaque année, vous passez à côté de quelque chose, et vous pensez que seul le réalisateur de Leto crée une forme d'image s'inspirant du clip vidéo, et c'est un raisonnement faux, puisque ce type d'images est très répandue en Russie, justement pour le marché local. Kirill Serebrennikov n'invente rien, mais il a pour lui que personne en Europe occidentale ne regarde ces chaînes musicales russes, personne ne s’intéresse à cette musique populaire russe. Ce que le film ne comprend pas ou cache, est que la culture russe à su s'émanciper de la culture rock américaine et que les artistes russes ont arrêté de faire de pale imitation de la musique américaine pour créer leur propre musique populaire. C'est ça qu'on aimerait voir au cinéma: la création et la vie de groupes pop russes puisque c'est ça qui se passe actuellement. Il y a une multitude artistes pop en Russie dans un marché foisonnant. Cela aurait été plus interessant de faire des films sur ce mouvement culturel, et pas s'attacher à des musiciens russes qui ne voient que par les Etats-Unis ou quand par idéologie Kirill Serebrennikov tente de créer une nostalgie dont tout le monde se moque en Russie. Faut-il faire ce genre de film pour être apprécié par les critiques occidentaux et plaire à un certain public en Europe ? C'est une interrogation sur ce que nous sommes prêts à voir. Le film finalement en dit plus sur l'ignorance des occidentaux que sur la création artistique. C'est redoutable.
Quelle séduisante surprise! Une image de génie et une mise en scène sublime pour cette incursion rock dans l'underground russe dont on a du mal à se défaire... Les notes de cette bande son résonneront encore longtemps pour moi !
Une grosse claque. Noir et blanc sublime, mise en scène hyper originale, bande son géniale, scènes musicales barrées, beaux acteurs et un propos magnifique sur la jeunesse, la liberté et la nostalgie. Un hymne à la vie. Grand film.
Je lisais dans une des critiques très négatives sur se film la remarque suivante qui m'a bien plu : "Leto est un bel objet, qui plaira aux esthètes, aux journalistes de rock, aux défenseurs de Kirill Serebrennikov (le réalisateur du film, persécuté par le pouvoir russe), aux fans d'Iggy Pop, aux lecteurs des Inrocks" Justement ça tombe bien car je suis un peu tout cela et j'ai adoré ce film pour sa bande son éclectique d'Urss et d'ailleurs, son casting authentique et ses doux délires. Pour apprécier cet Ovni russe, il faut juste se laisser emporter par son atmosphère à la fois tendre, naïve et oh combien joyeuse.
Je suis allée voir ce film complètement par hasard, car je ne connaissais rien du tout à ces musiciens soviétiques de l'ère pré-Gorbatchev, fascinés par le pop-rock anglo saxon, et j'ignorais que c'était tiré d'une histoire vraie. Le film, en noir et blanc, mêle des scènes de vie quotidienne, des prestations musicales et est émaillé d'animations . Donc plutôt original comme mise en scène. Par contre la musique m'a paru plutôt quelconque, une pâle imitation des originaux tant admirés par les protagonistes. Mais le film est plutôt intéressant et instructif, et tout compte fait, la musique reste dans la tête une fois sortis de la salle.
Je ne savais pas à quoi m’attendre en allant voir ce film... peut être un biopic à la « Bohemian rapsody » ou « Les Doors » ? Nenni point.... ce film est un OVNI. A travers l’histoire de ces musiciens on découvre la jeunesse soviétique qui s’approche de la liberté. On entend des chansons aux textes étranges.... l’amitié autour des guitares. A voir
Leto a été pour moi un révélation...J'ai trouvé ce film tellement chargé de lyrisme et d'émotions:que je pourrais vraisemblablement le revoir :rien que pour analyser sa profusion de bonnes et intéressantes choses...Espèrons qu'il fera un jour le propos d'une analyse ,dans un cour de civilisation russe au lycée ou à la fac:
Peut-être aussi parce que je l'associe à l'âme slave qui m'a donnée un belle démonstration de sentimentalisme amical Mais j'imagine,bien sûr que pour les russophiles et les fans de Lou Reed, ce film est encore plus un délice pour en exploiter ses clés.En tous cas, il donne fortement envie de se mettre au russe:)Davaï:
On ne peut que saluer la prestation admirable du réalisateur défiant les dérives du totalitarisme à la Poutine.Remarquable aussi cette touche comic strip mâtinée de passages à la comédie musicale.:donnant encore plus d'envergure aux propos,thèmes du film.Et sa musique évidemment.Non seulement les acteurs du film sont attachants par leur caractères excentriques,mais aussi nous donnent une belle leçon de vie.et de fantaisie!
On ne peut qu'imaginer partiellement la vie sous cette chape de plomb et le sentiment de clandestinité que le totalitarisme procure.Se cacher de tout,tout commercer sous le manteau Mais ce film en donne déjà un bel avant goût dans sa dénonciation.Et cela pourrait faire relativiser tant de choses sous le règne occidental...
Cette plongée dans un le milieu alternatif russe fait également réfléchir sur notre comédie humaine..Mike fait preuve d'une fidélité à toutes épreuves à son poulain:neutralisant le rôle nocif de la jalousie et l'égo artistique .(ok,sauf au concert de fin)Saluons bien bas également la prestation de Teo Yoo ,non russophone pour les répliques.Et son personnage tout empreint de gratification pour Mike.La copine de Mike est emblématique de la dyevouchka,fille qui n'hésite pas à chercher dans l'étranger ce qu'elle ne trouve pas chez son compatriote.Peut-être que Serebrennikov se gausse des travers du couple russe par cela.
Et en ces temps de superficialité et narcissisme n'oublie pas le rameau qui t'a fait grandir:c'est la sève d'une évolution constructive.Vis tes rêves quelque soir le régime :du moment que tu arriveras à tempérer le mal.Spasiba Kirill pour ce bijou d'humanité...
Avec ce film, Kirill Serebrennikov réussit là où Pawel Pawlikowski avait échoué avec "Cold war" : inscrire une magnifique et simple petite histoire d'amour dans la grande Histoire d'un pays en pleine déliquescence et les signes annonciateurs de la perestroïka. Dans un noir et blanc somptueux et qui chatoie, s'anime grâce à un superbe travail de surimpressions sur la pellicule, d'irisations, de flashs colorés, le réalisateur offre un film débordant de vie, de petits bonheurs, d'exultation et ses personnages démesurés, bouffant la vie à pleines dents annonce doucement la fin du bloc soviétique. Une grâce totale émaillée de titres rock, pop ou gentiment punk qui sonnent des lendemains qui chantent. Un film lumineux qui vient, du coup, modifier mon classement des meilleurs films 2018.
Dans nos contrées bercées davantage par la musique anglophone, Kino est un groupe qui parlera à peu d'entre nous. Pourtant, ce groupe est l'une des grandes figures du rock soviétique et "Leto" en montre la genèse. L'occasion de dresser un portrait de la jeunesse russe et de ses libertés à l'époque où l'URSS touchait à sa fin avec la perestroïka lancée par Gorbatchev.
Arrivé au générique de fin, "Leto" m'a laissé un sentiment assez mitigé. J'ai beaucoup apprécié l'approche visuelle et sonore de Kirill Serebrennikov avec ces passages musicaux, son noir et blanc,... D'un point de vue formel, le long métrage est une réussite. Moins séduit en revanche par le scénario. Après un bon démarrage, l'intrigue devient un brin redondante, perd de son rythme et s'avère finalement assez plate. Une platitude qui se retrouve dans les émotions ressenties.
Bon contexte, bon sujet, un plaisir pour les yeux mais un soupçon de folie et de fantaisie aurait été appréciable. Je reste sur ma faim.
Pétillant conte musical à la fois pamphlet du climat social russe à l’aube de la Perestroïka, créatif à l'image de sa jeunesse désireuse de s'en extirper au rythme des guitares, et tortueux par son triangle amoureux, la quête d'un bonheur inaccessible. Petite pépite enivrante.
Un film très original, sur un sujet pourtant pas facile et très pointu. Comment arriver à intéresser un public occidental sur le sujet de l'émergence de la pop culture dans la Russie soviétique pré-perestroika. Mais le film est rempli de poésie , d'innovation, de sensibilité ,et englobe des thèmes beaucoup larges qui concernent tout le monde : les rêves de jeunesse confrontés au réel, la modernité versus l'establishment , les limites de la liberté sexuelle, la jalousie, le milieu des artistes, le process de création. Il y a beaucoup d'humour aussi et même de la moquerie sur les intellectuels de l'ouest et leur adoration de la pop culture . Une réalisation brillante qui comporte quelques séquences en Cartoons , insérées et dessinées sur la pellicule ,accompagnants des morceaux de musiques pop iconiques : Lou Reed , Iggy Pop : une vraie merveille, un régal absolu , jamais vu au cinéma , souvent sur un plan séquence illustrant le morceau . Un film est rempli de nostalgie aussi , puisqu'il s'inspire d'un groupe d'amis, musiciens réels des années 80, Et l'on découvre leurs illusions , leurs découvertes de la liberté , leurs aspirations pour le futur . Une vraie pépite esthétique , avec ce noir et blanc sublimant toutes les émotions . une grande réussite .
Le quotidien d'un groupe de rock à Leningrad au début des années 80. Tourné dans un super NB, un film baroque et euphorisant qui fait l'éloge de la liberté. Inégal mais souvent génial.