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Santu2b
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3,5
Publiée le 31 décembre 2018
Cinéaste assigné à résidence à Moscou, Kirill Serebrennikov aborde la Russie soviétique dans "Leto" à travers un angle original : la question de la musique et de l'influence occidentale circulant sous le manteau. Son film regorge de qualités même si nous ne partageons pas complètement l'approbation générale. L'ensemble est tout d'abord remarquable d'un point du vue formel : dans un noir et blanc superbe, Serebrennikov se prend à rêver d'une URSS utopique dans laquelle des chansons d'Iggy Pop ou Lou Reed seraient chantées dans la rue ou les transports en communs. Ces séquences sous formes de mini clips sont de belles réussites. La peinture de l'URSS de l'époque est quant à elle glaçante de réalisme ; en témoigne la scène d'ouverture du film dans laquelle le public d'un concert de rock est invité à rester assis et bien sage. Mais on regrette cependant que l'histoire de fond, banale love story de jeunesse, reste bien maigre. En raison de ce scénario décevant, le film finti par tourner en rond et nous laisse avec cette impression d'entre deux. Inventif et drôle, "Leto" peut donc être aussi lassant et ennuyeux.
Leto est bercé au rythme d'une certaine mélancolie, véritable élégie cinématographique qui émeut par moment, par la grâce de la mise en scène et la justesse de ses interprètes. Un noir et blanc somptueux, entrecoupé de séquences oniriques et fantasmées donnent à ce film une indéniable qualité photographique. Les mouvements de caméra, subtils et pudiques, vont de pair avec les personnages de ce groupe musical si attachant. Le problème de Leto, me concernant en tout cas, est qu'on a du mal à adhérer au rock et ses chansons, surtout celles chantées en anglais de même que les discussions interminables au tour du choix des thèmes à choisir pour le groupe. On voit bien pourtant les intentions du cinéaste, fort intelligentes, de faire coïncider la grande histoire d'un pays en pleine mutation (le début des années 80) et la petite histoire d'un groupe de musiciens qui, parallèlement, se questionnent sur leur orientation artistique : tout est question de transition, de choix dans l'avenir. Une belle scène somptueuse au début du film quand les jeunes s'amusent au bord du lac. Côté de chansons, "Leto" est vraiment la plus belle, pour le reste il faut aimer le rock, c'est la limite d'un film qui frôle le chef d'oeuvre lors des passages, inouïs, délirants, excentriques de la comédie musicale. les passages nommés, dans les transports et dans un escalier sont des moments inoubliables. Au final, Leto est un bon film mais qui ne va pas au bout de sa folie.
C'est un film sur un sujet universel : quelques moments de la vie de jeunes musiciens, mais auquel le cadre (le Leningrad du début des années 80) donne un caractère profondément original. Le rock soviétique, c'est tout de même quelque chose de totalement inconnu -ou presque- ici. Difficile de se prononcer sur la justesse de la reconstitution ou des portraits qui sont faits de ces deux artistes (Naumenko et Tsoï), faute de références. Les musiciens russes qui ont connu la période sont d'ailleurs très réservés sur la justesse du film (ceux de Manchester étaient eux aussi très réservés sur celle de Control, le film sur Joy Division). Il me semble que c'est une évocation poétique et décalée plus qu'un biopic tradiltionnel, ou même qu'une évocation réaliste de l'URSS du début des années 80. Il n'y a qu'à voir les passages qui dérivent dans la fantaisie, suivis d'un "ceci n'est pas arrivé"... Le gros reproche que je ferais à ce film, c'est de ne pas vraiment nous faire entendre la musique de ces deux artistes (sauf sur le morceau final, ce ne sont pas eux qu'on entend), et aussi après une intrigue qui semble se passer sur un temps très bref, et où les protagonistes semblent se chercher, de passer sans prévenir à un concert de Tsoï avec son groupe Kino. C'est le seul moment où en entend vraiment Tsoï (si je me fie au générique final). On aimerait en entendre un peu plus ... NB Les deux artistes -Naumenko et Tsoï- (tous deux décédés prématurément, en 1990 et 1991 , ce qu'indique la scène finale, sans en dire plus) sont restés cultes en Russie (et peut-être un peu alentour). Le "Boris" auquel les dialogues font allusion est peut-être Boris Grebenschikov (artiste toujours en activité), que j'ai pu entendre lors d'un concert au théâtre de la ville à Paris, début 2014. Il est considéré comme l'un des premiers (chronologiquement parlant) rockers soviétiques.
Film sur des amateurs de musiques subversives qu’on enferme dans un cadre qui ne demande qu’à s’échapper. Film sur des guitares qui ne demandent qu’à s’électrifier. Film sur des corps qui ne demandent qu’à s’émanciper. « Leto » est bien plus qu’un biopic sur Viktor Tsoi. « Leto » est un film sur l’énergie qui jaillit et qu’on ne parvient pas à canaliser. « Leto » est un film sur un monde qui se fissure face aux grands coups de baguettes sur les tambours. En somme, « Leto » est un film sur la jeunesse. Tout simplement.
Il avait tous les airs du piège à bobos et pourtant, heureusement, « Leto » est bien plus que ça. Il est une expérience sensorielle évidente qui dépasse largement celui des compositions de ses auteurs. Il est un monde aux superbes noir et blanc. Choix formel exquis tant celui-ci permet de masquer les couleurs ternes de cette URSS décrépie des années 80 au profit d’une lumière davantage universelle. Il est une danse des plans très évocatrice. Du tumulte qui consiste à passer par les chemins interdits aux valses sinueuses des escapades estivales au milieu des arbres. Tout ce qui se passe est transformé en sensation. Par des sons. Par des ruptures. Par des pauses. « Leto » ou ce film à la première heure remarquable…
Et puis vient la suite. Petit à petit tout se délite. Les plans se figent. Le rythme retombe. C’est pourtant une démarche plus que sensée au regard du propos. En fait, plus qu’un film sur la jeunesse, « Léto » est davantage un film sur la jeunesse qui est passée trop vite. Très rapidement on se rend compte que ces moments consacrés à écrire des chansons autour du feu appartiennent au passé. La belle copine qui n’est pas du genre à avoir d’enfant a finalement un enfant. Quant à l’artiste plein d’avenir, il découvre progressivement qu’en fait cet avenir est derrière lui. Pourtant peu de choses ont changé au fond. On continue d’être des rockeurs. On continue de vivre pour la musique. On continue de composer et de questionner… Mais quelque-chose à juste passé, comme un été trop bref. Et cette chose c’est la jeunesse.
En soi, cette démarche a quelque-chose de touchant et de juste. Quoi de plus ambitieux et de plus précieux que de vouloir peindre – et faire ressentir – une jeunesse qui passe ? Voir d’ailleurs le personnage de Mike qui refuse le combat ; qui refuse la colère et qui comprend juste que la lutte est vaine face aux saisons qui passent, ça j’ai trouvé ça vraiment très délicat. spoiler: Quelle aigreur pour Mike que de s’apercevoir qu’il n’est plus l’artiste prometteur ; qu’il n’est plus le sex symbol dont les filles raffolent ; que désormais c’est Viktor qui est le nouvel astre estival. Et pourtant Mike l’accepte. Il ne lutte pas parce qu’au fond il sait. Il sait que c’est l’ordre des choses. Qu’à l’été succède l’automne.
Étonnamment ce renoncement apparait comme une force de caractère. La capacité à endurer au-delà de l’esprit de révolte. C’est en cela que « Leto » reste avant tout un film russe. De rockers certes. Mais de rockers russes.
Je trouve juste dommage que cette démarche de délitement ne soit pas mieux maitrisée sur la fin. Clairement le film se perd sur quelques scènes qui se répètent et qui sabordent le rythme final. spoiler: Je pense qu’en raccordant directement le moment où Pank part à travers l’écran de projection avec la scène finale on aurait pu gagner dix minutes sans rien perdre en retour, ce qui aurait permis d’éviter l’effet d’usure. Mais bon, ce n’est que mon modeste point de vue.
Malgré tout cela ne retire rien aux qualités évidentes de ce film. Ce « Leto » m’a marqué, c’est évident. Moi, face à du cinéma inventif, riche et sensible, j’ai du mal à rester de marbre. L’été passe si vite. Il faut savoir en profiter quand il est juste au-dessus de nos têtes…
Une esthétique imaginative et souvent bluffante, des personnages magnétiques et touchants, des scènes parfois interminables mais d'autres dignes de devenir cultes. Et surtout, une super BO !
Le nouveau film de Kirill Serebrennikov qui a fait grand bruit à Cannes est un film très inventif sur une jeunesse soviétique dont on parle peu, celle du microcosme du rock des années 80. Alors que la bande annonce nous enivre, le propos du cinéaste est assez dilué dans ses propres fulgurances, et le film tourne parfois en rond.
Leto est un film absolument remarquable sur le plan esthétique. Le noir et blanc est somptueux parsemé par moments de dessins, de paroles de chansons puis de plans en couleur. Le film réussit à mêler avec brio moments de bravoures pop avec des passages délirants digne d'une comédie musicale sous acide à une mélancolie aussi douce que puissante. Film sur l'amour, la jeunesse et le rock, Leto est aussi un film sur la transmission et l'écoute. Une œuvre politique de part son contexte mais qui n'est jamais didactique ni caricaturale. Les acteurs sont très bons, la bande son formidable et le film, malgré un premier quart d'heure qui ne laissait pas présager grand chose, se présente sans doute comme un des films les plus originaux et modernes de cette année cinématographique. A voir !
Plein d'invention et de moments un peu longs, de trous et de trouvailles, de vides et d'éclairs, de surprises, de désorientations... ce film n'est pas sur le rock mais comme un 1er grand album il est pleins de défauts et de promesses, il est rock, par essence. À voir autant qu'à entendre, Leto est une belle surprise. Et sinon l'actrice principale est bien jolie.
À l'image de ses personnages qui sautent au dessus du brasier sur la plage la nuit, Leto réussit l'épreuve du feu. Sur trois productions de l'année qui utilisaient le noir et blanc, à savoir Les Garçons Sauvages, Cold War et Mes Provinciales, on ne ressent sa nécessité qu'ici, bien qu'on pourrait discuter de la beauté du film de Mandico. Le procédé est, sinon expérimental (On l'a déjà vu dans plusieurs clips) du moins original et bien intégré. Le film est juste et fin, dans les relations interpersonnelles, le scénario un peu oublié permet la beauté de la scène minimaliste, la couleur est utilisée au bon moment. les acteurs, mêmes figurants sont énormes, le message est intéressant. Leto, au sein des productions de cette année,d'oeuvres s'affiche comme un des plus beaux chefs d'oeuvres d'un merveilleux jamais prétentieux.
JEUNESSE LEVE TOI. Les enfants du rock USSR. Pour que le mur de la musique tombe, sous une caméra intelligente, virevoltante et énergique. Une cure d'envie. Un souffle de liberté. Un mur du son. Une culture d'opposition.
Un véritable tunnel de la première à la dernière seconde. Les dialogues sont d'une pauvreté et d'une niaiserie à toute épreuve, les acteurs jouent mal, la mécanique est redondante et la progression dramatique quasi inexistante, à tel point qu'on finit rapidement par se foutre totalement du sort réservé à ces personnages. Quant aux passages musicaux, ils sont à l'image du reste : sans intérêt.
J ai longtemps eu du mal à m intéresser au film. Probablement trop fatigué je luttais pour ne pas m endormir, pour tenter de suivre. Je ne m intéressait pas à ces pérégrinations de jeunes. Il y a quelques moments que j ai bien apprécié mais longtemps, globalement, je n ai pas apprécié le film. Trop gratuit pour moi, je ne voyais pas bien ce qu il essayait de passer comme message. Je n appréciais pas les ponctuations « ceci n a jamais existé » (après coup, je dirais que ca me rappelle l homme du couloir avec sa canne dans les guerriers de la beauté, l un des films que j ai le moins aimé de ce que j ai pu voir). J ai reconnu très peu de morceaux au début, ce qui est chanté ne m intéressait pas (tant les paroles que la musique, le chant, ...). J ai trouvé très longue et ennuyante le passage dans le tramway avec la tasse de café d autant plus que je n y voyais aucun intérêt. Un tout petit peu plus le train de banlieue avec les censeurs politiques qui m ont donné un aperçu de comment fonctionne ces « chapes de plomb politique » dont on entend parler aux informations.
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J ai eu quelques regains d intérêts parfois. Par exemple avec la montée de l escalier et les premières animations en surimpression. J ai trouvé cette scène très belle, les animations élégantes et parlantes (tout particulièrement le trait lumineux qui suit le galbe d un corps et part le long d un bras a l horizontale).
Le film n a réellement réussi à attraper mon intérêt et attention que avec a perfect day.
Un film peut-être plus "Grunge" que "Punk" dans l'esprit mais personnel, sincère, poétique et remuant ! Des héros attachants, des bricolages graphiques rigolos et des trouvailles scénaristiques géniales...
LETO montre de l'intérieur la crème des activistes/musiciens russes qui écoutaient Blondie, Lou Reed, Bowie ou les Sex Pistols dans les 80's, entre galères, entraide et débrouille...
Pas un film sur le Rock russe mais un vrai "film Rock" tout court, qui semble fait à l'arrache, avec la candeur d'un vieux Fanzine..comme l'on en voit trop peu. LETO montre aussi les carcans du système soviétique et retrace peu ou prou l'histoire du groupe Kino, l'un des rares groupes russes un peu diffusés ici dans les 80's..