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Jules Val
74 abonnés
4 critiques
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5,0
Publiée le 20 mars 2019
J'ai été complètement séduit et fasciné par Entre les Roseaux. La tension érotique entre ces deux hommes est véritablement palpable, on souhaite ardemment qu'ils aillent l'un vers l'autre. Le décor est idyllique, la Finlande, une maison de vacance, un lac, des roseaux dans le vent, un été lumineux, tous ces éléments propices à un amour naissant et passionnel entre ces deux hommes que rien ne vouaient à se rencontrer. Le réalisateur filme les scènes d'amour de façon très réaliste mais avec beaucoup de tact et de délicatesse. On se plait à voir exulter Tareq et Leevi.
Ce film nous rapproche de récents long-métrages dont la comparaison est loin de lui être favorable. Je pense notamment à « Call me by your name » mais surtout « Seule la terre » très proche dans le contenu, très éloigné dans la forme ici référent de la carte postale des pays nordiques. L’amour qui va réunir le garçon de la famille avec le saisonnier venu aider à la rénovation du chalet ( au bord d’un lac, idyllique décor pour les sentiments et les clichés ) se consume tranquillement dans l’interdit qu’impose implicitement un père intolérant, et xénophobe. Une image de la Finlande que la jeunesse aimerait voir floutée. En attendant c’est vers Paris que les deux garçons lancent leur regard. Leevi est étudiant, Tareq rêve de découvrir « la ville lumière ». Peut-être un jour, un retour, des retrouvailles et à nouveau l’amour ... Pour en savoir plus :lheuredelasortie.com
"Entre les roseaux" est le premier long métrage de Mikko Makela. Ce cinéaste finlandais vit à Londres mais il est retourné dans son pays d’origine pour cette réalisation. Mikko Makela a réalisé des clips liés à la musique et à la mode et il travaille également dans le milieu théâtral. Etudiant à Paris, Leevi travaille sur une thèse consacrée à une comparaison entre le poète finlandais Kaarlo Sarkia et Arthur Rimbaud. Les vacances d’été lui permettent de venir retrouver Jouko, son père, dans sa résidence secondaire, située à proximité d’un lac. Cette maison, Jouko envisage de la vendre : il voit péricliter son entreprise de transport de bois vers une usine de papier et souhaite, moyennant un investissement, se lancer vers un autre type de transport. Pour l’aider dans la remise en bon état de cette maison, il compte sur son fils et il a également engagé un ouvrier, Tareq, réfugié syrien, architecte de profession mais bien obligé d’accepter des petits boulots en attendant mieux. Affirmer que les relations entre Leevi et son père ne sont pas au beau fixe relève de l’euphémisme, Jouko, un brin raciste et homophobe, reprochant à son fils de ne pas fréquenter de jeune fille, de chercher à ne pas effectuer son service militaire, en bref de ne pas se comporter en homme véritable. Cerise sur le gâteau, Jouko ne parle pas anglais, Tareq ne parle pas finnois et le père doit donc compter sur son fils pour dialoguer avec son ouvrier. Lorsque ses affaires amènent Jouko à quitter provisoirement le chalet et les deux jeune hommes qui y travaillent, une attirance mutuelle pousse Leevi et Tareq dans les bras l’un de l’autre. Face à un scénario qui donne une impression de déjà vu, mais avec des éléments « tout neufs » et fort intéressants, on ne peut que regretter une certaine mollesse dans la réalisation et le côté complaisant de certaines scènes.
Entre les roseaux est un film sensible qui se situe à la frontière du film Seule la terre et Week-end. C’est un film doux avec de très belles images de la nature finlandaise, qui à vrai dire coupent le souffle avec ses lumières. Les deux personnages ont un charme fou et leurs histoires sont assez hors du commun. Notamment pour le jeune syrien qui raconte son difficile parcours jusqu’en Finlande. Les images d’amour entre les deux hommes sont très sensuelles et pour une fois sans tabou ! Je recommande vivement ce film !