En 1987, lors de sa sortie, l'âge d'or du cinéma italien est déjà loin. Scola fait alors partie des cinéastes les plus reconnus de la péninsule transalpine.
Il est vrai qu'il a réalisé plusieurs films de premier ordre qui plaisent tant à la critique qu' au grand public : " nous nous sommes tant aimés" et " affreux, sales et méchants" sont parmi ses grandes réussites.
" La famille " propose dans une unité de lieu ( un très grand appartement) l'histoire d'un homme ( Vittorio Gassman- formidable) de sa naissance à sa vieillesse lucide.
Au travers de ce portrait, c'est aussi celui de la vie elle-même, du moins ce qu'elle sera pour beaucoup : paroles des parents qui restent, les disputes avec la fratrie, le choix amoureux, la crainte de s'être trompé, l'émancipation des enfants, les conjoints des enfants, le divorce des enfants devenus adultes, la vieillesse, la perte du conjoint ...et puis tout recommence, cette fois pour un autre.
Fanny Ardant montre une fois encore l'étendue de son talent, de son charisme, de sa beauté. Malheureusement sa filmographie ne sera pas à la hauteur de ses qualités.
Très émouvant, voire bouleversant dans sa dernière demi-heure, c'est un opus de Scola parfaitement photographié, rythmé et dirigé.
Titré en Italie, le film connaîtra ,selon moi à tort, des réserves de la part de la critique hexagonale. A mes yeux, en effet, c'est une des grandes réussites de Scola qui n'a jamais été aussi proche avec ce film, de l'univers de Bergman.
Il fait l'objet d'une réédition opportune en salles qui permet de juger des effets du temps sur lui : il n'a pas pris une ride.