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djeff17
4 abonnés
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3,5
Publiée le 5 mars 2016
Si la première époque est remarquable, dans l’esprit du BERGMAN de Fanny et Alexandre, avec une évocation minutieuse, très soignée, et un peu nostalgique de la vie de cette famille à la fin du XIXème siècle, la suite est plus inégale, parfois confuse même, et son rythme perturbé nuit certainement à la qualité du récit. La période du fascisme est expédiée bien rapidement, ce qui peut étonner de la part de SCOLA, et la fin du film n’est plus qu’une addition d’anecdotes éparses, comme si les souvenirs du narrateur s’étaient en grande partie estompés. Mais la plupart des acteurs sont brillants, à commencer par Vittorio GASSMAN et Stefania SANDRELLI, et parfaitement dirigés, une raison de plus pour s’intéresser à cette production atypique dans l’œuvre du réalisateur.
Carlo (Vittorio Gassman) célèbre son quatre-vingtième anniversaire. Il aura vécu toue sa vie dans le même appartement cossu du centre de Rome. Il y sera né, y aura grandi auprès de son frère Giulio, moins armé que lui face à la vie, qui finira par épouser Amelia, la bonne. Il y aura accueilli son épouse Béatrice (Stefania Sandrelli) dont il aura eu deux enfants et de nombreux petits-enfants. Mais c'est de la sœur aînée de Beatrice, Adriana (Fanny Ardant), une concertiste partie vivre en France, que Carlo aura été toute sa vie amoureux.
Le cinéma d'Ettore Scola utilise comme moteur le sentiment qui m'étreint le plus au monde : la nostalgie. "La Famille" (1987) est construit selon le même principe que "Nous nous sommes tant aimés" (1974) et "Le Bal" (1983). Il s'agit de raconter le temps long, le temps d'une vie, en recourant aux mêmes acteurs qu'on aura copieusement grimés pour les rajeunir ou les vieillir (ainsi de Vittorio Gassman qu'on voit successivement avec des cheveux noir corbeau et blanc comme neige). Si ce mode de narration conduit à un émiettement du récit, organisé selon une succession de petites saynètes chacune séparée de la suivante par les années qui passent, son unité est assurée par l'unité du lieu. Pas plus qu'on ne sortait du dancing où se déroulait "Le Bal", on ne met les pieds hors de l'appartement où vivent les personnages de "La Famille".
Comme dans "Une journée particulière", où la grande histoire (la rencontre à Rome du Führer et du Duce en 1938) servait d'arrière-plan à la petite (la rencontre de deux voisins, un homosexuel (Marcello Mastroianni) et une femme au foyer (Sophia Loren)), l'histoire du XXème est l'arrière-plan discret du récit intimiste que raconte "La Famille". C'est ainsi qu'on y voit Carlo, jeune professeur de littérature, hésiter dans les années trente à prendre, comme son cousin Enrico, le chemin de l'exil. C'est ainsi qu'on voit sa famille souffrir des privations de la Guerre et de l'immédiat après-guerre. En revanche, rien n'est dit sur les années de plomb que traverse l'Italie dans les 70ies.
Le regard mélancolique que lance Ettore Scola et ses fidèles co-scénaristes Furio Scarpelli et Ruggero Maccari sur ce passé qui passe n'est jamais amer ni cynique. Pourtant, la vie de Carlo aurait pu l'autoriser. Il épouse une femme qu'il n'aime pas vraiment et passe sa vie à regretter le choix qu'il n'a pas eu le courage de faire. Son histoire est non seulement traversée par la nostalgie. Elle l'est plus encore par le regret : regret de la décision qu'il n'a pas osé prendre.
Mais ce regret n'est pas délétère. Après la mort de Béatrice frappée d'un cancer, vient pour Carlo l'âge de la solitude et de la vieillesse. Un âge que vient égayer sa nombreuse descendance. Le jour de son quatre-vingtième anniversaire, elle l'entoure pour une photo souvenir en tous points similaire à celle qui avait immortalisé l'anniversaire de son grand-père quatre-vingt ans plus tôt.
Le film se clôt comme il s'était ouvert. Ainsi va le cycle de la vie. La sagesse recommande de s'y plier.
sur le même thème que "le bal" ce film retrace la vie d'une famille bourgeoise italienne sur plus de quatre-vingts ans, ici c'est l'appartement qui est le personnage principal alors que dans "le bal" c'était la salle de dance; unité de lieu donc encore une fois, les personnages passent, le décors reste; le narrateur du film qui est déjà présent au début en tant que bébé, nous fait découvrir toute sa famille et il est encore présent, une fois devenu très vieux, jusqu'à la dernière image ainsi la boucle est bouclée; c'est l'acteur italien fétiche des années 70/80 Vittorio Gasmann avec une appartion étonnante de Fany Ardent dans un film cent pour cent italien; c'est plaisant à regarder mais ce n'est surement pas le meilleur film de Scola, bien que par moments il fait penser à quelques scènes d' "une journée particulière" un de ses meilleurs films avec "afffreux, sales et méchants"
J’ai vu dans sa version restaurée « La Famille » de Ettore Scola que je n’avais pas eu l’occasion de voir lors de sa sortie en 1987. C’est avec en toile de fond l’histoire de l’Italie, le constat que Carlo (Vittorio Gassman), Professeur de Lettres à l’université de Rome, âgé de 80 ans fait de sa vie marquée par 2 femmes, Béatrice à qui il donnait des cours particuliers, et sa sœur Adriana une jeune pianiste qui fera une carrière internationale et dont il est tombé follement éperdu dès la première rencontre. Adriana partant suivre des cours à Paris, Carlo épousera Béatrice par « commodité » … Le film est un peu lent à démarrer mais on y retrouve le talent de Ettore Scola pour les peintures en huis clos (ici un appartement) d’une famille Italienne qui débute par la photo du baptême de Carlo et se termine par la photo pour ses 80 ans, bouclant ainsi la grande boucle de la vie. La famille de Carlo est pétulante de vie avec 3 tantes célibataires inénarrables, un frère moins brillant avec lequel il a des relations complexes, un cousin qui a eu lui le courage de s’engager lors de la montée du fascisme et qui est mort en Espagne … Ce n’est pas le meilleur film de Ettore Scola mas il est en adéquation avec sa façon de filmer des histoires de vie comme « La Terrasse » (1980) ou « Une journée particulière » (1977).
L'intégralité du film se déroule dans cet appartement de famille, où les générations se succèdent. On assiste à un défilé de personnages sans grand intérèt. Avec beaucoup d'efforts, on retiendra les tiraillements et la ténacité du patriarche pour maintenir l'unité et les apparences de cette famille bourgeoise qui traverse l'histoire à peine bousculée. La magie, le charme, l'humour souvent présents dans les films d'Ettore Scola ont déserté celui-ci.
En 1987, lors de sa sortie, l'âge d'or du cinéma italien est déjà loin. Scola fait alors partie des cinéastes les plus reconnus de la péninsule transalpine.
Il est vrai qu'il a réalisé plusieurs films de premier ordre qui plaisent tant à la critique qu' au grand public : " nous nous sommes tant aimés" et " affreux, sales et méchants" sont parmi ses grandes réussites.
" La famille " propose dans une unité de lieu ( un très grand appartement) l'histoire d'un homme ( Vittorio Gassman- formidable) de sa naissance à sa vieillesse lucide.
Au travers de ce portrait, c'est aussi celui de la vie elle-même, du moins ce qu'elle sera pour beaucoup : paroles des parents qui restent, les disputes avec la fratrie, le choix amoureux, la crainte de s'être trompé, l'émancipation des enfants, les conjoints des enfants, le divorce des enfants devenus adultes, la vieillesse, la perte du conjoint ...et puis tout recommence, cette fois pour un autre.
Fanny Ardant montre une fois encore l'étendue de son talent, de son charisme, de sa beauté. Malheureusement sa filmographie ne sera pas à la hauteur de ses qualités.
Très émouvant, voire bouleversant dans sa dernière demi-heure, c'est un opus de Scola parfaitement photographié, rythmé et dirigé.
Titré en Italie, le film connaîtra ,selon moi à tort, des réserves de la part de la critique hexagonale. A mes yeux, en effet, c'est une des grandes réussites de Scola qui n'a jamais été aussi proche avec ce film, de l'univers de Bergman.
Il fait l'objet d'une réédition opportune en salles qui permet de juger des effets du temps sur lui : il n'a pas pris une ride.
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2,5
Publiée le 3 juin 2009
Dans ce huis-clos nostalgique, Ettore Scola èvoque les guerres, les mariages, les naissances, les dècès, l'histoire d'amour inaboutie entre Vittorio Gassman et Fanny Ardant! Humour, tendresse, èmotion baignent cette saga sur trois gènèrations! Le rèalisateur italien retient seulement ce qui s'est passè dans l'appartement , un ravissant dècor, dont le mobilier se modifie avec les annèes! Une chronique familiale honorable même si ce n'est pas du grand Scola et comme le disait le regrèttè Vittorio Gassman, on devient acteur parce qu'on ne sait rien faire d'autre et aussi parce qu'on est lègèrement toquè...
A part que le film est d'Ettore Scolla, on reste assez déçu. Il ne passe quasiment rien en dehors de l'appartement familial. De grands acteurs certes, des situations fortes mais une saga familiale type série tf1 qui laisse une impression de déjà vu.
Quatre-vingts ans d'une vie résumée en deux heures de pellicule. Ça semble peu, mais c'est suffisant tant Ettore Scola parvient à tout dire, à frapper à l'essentiel. Unité du lieu comme celle de la famille, ces derniers n'en sont pas pour autant immuables. Marqués par le passage du temps et les changements de régimes, ceux-ci sont l'objet d'une éternelle mutation, enrichis par les nouveaux venus, balafrés par les pertes et les regrets. Ce film relate la douce tragédie de chaque famille, de chaque vie, la joie corollaire du drame. Ce film est un chef-d'œuvre bouleversant de simplicité.