Pour Tacchella, le cinéphile-type de l'immédiate après-guerre est un jeune provincial fauché, monté à Paris pour assouvir sa boulimie de films, rencontrer, discuter. Pour Nino, personnage central de ce film-hommage à la cinéphilie, son amour exclusif du cinéma signifie la vie de bohème et la tentative de financer le ciné-club de ses rêves.
Dans un Paris joliment rétro, celui des années 48 et 49, un Paris néanmoins invariablement brumeux et pluvieux, Le réalisateur se rappelle ses débuts de cinéphile ou peut-être les premiers pas d'un François Truffaut ou d'autres encore. Il raconte la passion de Nino partagée avec son ami Donald pour un art qu'ils envisagent différemment. Le premier en théoricien et prosélyte, critique en devenir, en somme, le second en sensitif et en artiste impatient de créer.
Ce sont deux personnages d'autant plus justes qu'ils s'appuient sur le vécu de Tacchella. Leur vie à paris, c'est le septième art et leurs flirts de jeunes hommes, histoire de signifier, à travers les contigences sentimentales, la prépondérance du cinéma.
Citant quantité de films, "Travelling avant", nostalgique et vaguement mélancolique, fait passer des souvenirs sensibles. En revanche, l'austérité de la mise en scène, son manque de relief entrainent une certaine monotonie, des longueurs.