Alain, quadra bisexuel ne sait définitivement pas où il en est. Tant est qu'il se marie avec sa meilleure amie, lui fait un gosse, tombe amoureux sans pouvoir le définir du petit frère d'une ancienne plan cul et est attiré par l'ex d'un détenu. Ah oui, car j'oubliais, il est avocat, on ne sait pas pourquoi. A défaut de mettre de l'ordre dans sa vie, il essaye d'en mettre dans celle des autres ? En vain... Le scénario ne facilite pas l'adhésion. Si l'on verse dans la comédie sentimental, Ilan Duran ne semble jamais réussi à assumer cette légèreté, comme si le sujet le dépassait, et de loin. La verve romancière bascule la mise en scène du côté de l'absurde, malgré une belle plume qui ne coincide que peu vraisemblablement avec les personnages et les extrait du récit dans un autre imaginaire. Slam, figure de style discrète et jeu en retenu. L'épure contrefait le juste et des gros yeux, on en vient au gros bras. A la limite de l'éthique, abordant la moral à contrecourant, Alain et sa terrible confusion nous contamine. Existentielle, sexuelle, quasi identitaire. Pascal Grégory accompli l'effort mais sans grande conviction, le geste et le corps l'emportant sur l'incarnation, le débit et la voix sur la croyance, mais à prétexte de légitimer le personnage bancal, on en vient à se demander si le stratagème ne pousse pas à l'excès. L'ambition s'articule avec habileté aux premiers remous du récit, construisant le plan sur des lignes picturales, aucun effet de perspective, mais juxtaposition de formes droites, perpendiculaire, puis l'instabilité gagne le plan et envahit le jeu des acteurs. Cyrille Thouvenin égale à l'adolescent homosexuel passionné (Juste une question d'amour, Christian Faure), Julie Gayet ne mérite pas l'écriture de son personnage, Nathalie Richard simple et dure, froide et paradoxale s'extirpe de ce casting loin d'être parfait. Peux-t-on être heureux le cul entre 4 chaises ? On aurait gagner notre plaisir si le genre cinématographique s'était erait plié à l'exercice, non pas d'une pseudo morale philantrope, mais d'une recherche épurée sur qu'est-ce que l'humaine sexualité. La femme objet, folle ou plus instable encore, porteuse, sans instinct maternel, hybride par amour, par recherche d'autrui, cet autre masculin se repliant sur son genre, égocentrique, immature passionné ou cynique père de famille. Il est où l'espoir ? Dans la confusion... Le défi a été remporté et contre mon gré, je félicite ce film.