1969, en plein milieu de la guerre du Viêt-Nam. Du coté de Woodstock, quelques amateurs de musique montent un festival de musique. Ils veulent faire les choses en grand : une bonne partie des stars du folk-rock sont là. De quoi imaginer une affluence record : on attend deux cent mille personnes sur trois jours, sur un gigantesque champ fraîchement fauché où lon a installé des murs denceintes jusquà une centaine de mètres de la scène.
Ce sera un gros bide. techniquement, pas musicalement : en une demie-journée, les organisateurs sont débordés par laffluence ; il y a trop, beaucoup trop de monde. On abat les grillages et le concert devient officiellement gratuit, quitte à ce que les sponsors y laissent des plumes. Cest près dun million de spectateurs sur trois jours qui envahissent le lieu et les champs avoisinants, avec une pointe à plus de cinq cent mille personnes peu avant la pluie.
Les routes bloquées, les épiceries locales dévalisées, il faudra finalement laide de larmée pour ravitailler les malheureux bloqués sans vivres en plein milieu dun bourbier délavé par la pluie et secourir les junkies trop shootés et les blessés des bousculades.
Et pendant ce temps, show must go on. Les prestations se succèdent, les musiciens sont bons, les chansons souvent pacifistes, Joan Baez parle de son mari emprisonné, John Sebastian sémerveille de la présence de marmots après quon lait interrompu pour annoncer une naissance
Le lac voisin devient la baignoire la plus peuplée des États-Unis, les couples se font et se défont, on saime, man !
Le film présente certes un concert, mais, au-delà, il montre une époque. Et sur le plan technique, Michael Wadleigh réussit le tour de force de rendre son film passionnant avec une réalisation audacieuse qui na pas grand-chose à envier à la virtuosité du Grand prix de Frankenheimer.
Un chef-duvre du documentaire, une réussite technique, et une photo dune époque
Avec en prime la meilleure bande-son de lhistoire du cinéma