Las de voir fleurir des productions horrifiques sans âmes et sans réel ambition artistique sur Netflix ( au hasard l ' insipide Nobody gets out alive récemment ) , je commençais à me dire que c ' étais peine perdue pour dénicher un bon film d ' horreur dans le catalogue du grand N rouge.
Mais avec mon éternel optimisme de cinéphile, j ' ai tout de même donner sa chance à Killer game ( There is someone inside your house en VO) , qui sort à point pour la période d' Halloween. Il confirme également , après l' engouement public pour la trilogie Fear Street , , le nouveau Candyman, et la sortie d ' un nouvel opus de la saga d ' Halloween , que le slasher fait un grand retour sur nos écrans.
Dans ce film , empruntant beaucoup au second degré et au style visuel de Scream , un tueur masqué terrorise les adolescents d' un lycée en obligeant ses victimes de dévoiler leurs plus sombres secrets avant de les massacrer.
Formule assez classique dans le fond , le film se révèle au final un peu plus finaud que son pitch de départ ne laisse paraitre et arrive même à surprendre sur plusieurs points.
Derrière la caméra , Patrick Brice , qui avait déjà officié dans les très malsains Creep 1&2 , arrive à insuffler une vraie ambiance tendue à son métrage , et ce dés sa scène d' ouverture.
Rapellant ouvertement celle de Scream ( la victime isolé en pleine campagne ça vous rappel forcément quelque chose ) , cette scène d' ouverture met dans l' ambiance directement, avec une mise en scène bien stressante et un meurtre brutal dés le début qui donne clairement le ton. Le film sera second degré oui, mais sera tout aussi brutal et démonstratif.
Y' a pas a dire le réal sait manier une caméra pour créer une atmosphère qui fonctionne a plusieurs moments ( la scène de la fête d' étudiants en est un exemple), et la scénario arrive à bien garder son suspense et son whodunit jusqu' au bout, même si la révélation finale reste assez simple à deviner. Sur ce point pas de gros twist ça reste assez convenue.
Bien qu ' on sois loin d ' un bodycount d ' un Vendredi 13 , les meurtres sont peu nombreux mais généreux en gore, riches en suspense et surtout le réalisateur sait utiliser son espace et ses décors pour installer un jeu du chat et de la souris entre le tueur et ses victimes. Le film bien ne cachant pas ses intentions de second degré ( notamment au niveau de la relation entre les personnages), est conscient qu ' il est pleinement un slasher et s ' assume en tant que tel !
Le fait que le tueur porte un masque 3D du visage de ses futures victimes, est un point quelque peu original et jamais vu encore dans l' histoire du slasher.
Si on s ' en tient à l ' aspect pur slasher , le film respecte son contrat et est honnête avec ses spectateurs , hélas meme si la réalisation tiens parfaitement la route , on peut décemment pas en dire autant de l' histoire et de l' écriture des personnages.
Hélas entre deux scènes de meurtres , les relations entre les personnages s' avèrent particulièrement factices tant on ne s' attache vraiment à aucun d ' entre eux. Meme Makani , l' héroine principal , peine à convaincre , la faute à un personnage pas assez approfondi et dont je n ' ai pas réussi à m ' attacher. Les personnages comme bien souvent dans les slasher sont tous stéréotypés, mais ne sont pas tous totalement inintéressants , juste dommages que leurs personnalités et les relations qu ' ils entretiennent les uns avec les autres ne sont pas plus développés.
Le film à au moins l ' intelligence d ' aborder des problèmes de la société actuelle tel que l ' homophobie ou le racisme , un héritage trop lourd a porter, en confrontant les personnages à leur plus lourds secrets.
Les victimes du tueur masqué sont désignés comme coupables de faits horribles qu ' ils ont commis ( farce qui tourne mal , diffamation etc...) et il y ' a une certaine justice quand vient leur mort. Forcément quand on sait que quasiment tous les personnages ont quelque chose d' assez grave à se reprocher , c ' est assez compliqué pour avoir une quelconque empathie en leur égard quand ceux ci ce font assassinés.
Le film n ' évite également pas les pièges faciles et les décisions stupides prises par les personnages se jetant ouvertement dans la gueule du loup ( non on ne suit pas bêtement dans la noir les photos laissés par le tueur un peu partout dans la maison et pour la centième fois on court vite hors de la maison !).
Je passe vite fait également sur l ' enquête de police, qui se résume à un bref interrogatoire survolé et qui n ' est jamais au cœur du récit.
La révélation finale , bien que prévisible pour les habitués des slashers ne surprendra que les moins aguerris, mais a au moins le mérite de terminer sur une note bien gore. Comme dit plus haut , les meurtres sont inventifs et généreux en hémoglobine. La base du slasher est au moins traité avec un respect du genre et une compréhension des codes qui fait plaisir à voir.
Vous l ' aurez compris Killer game ne se positionne pas pour révolutionner quoi que se soit . Au mieux il se place comme un bon copycat du néo slasher des années 90 , en offrant des clins d' oeils réguliers à Scream et consorts.
Pas un grand film donc , mais au moins il à le mérite d ' avoir un respect total du genre et contient des séquences plutot gores qui pourront satisfaire n' importe quel amateur de films d' horreur.
Au vu de la médiocrité récurrente des ( télé)films soit disant horrifiques sur Netflix , rien que de remplir efficacement le cahier des charges , c ' est déjà une bonne chose.