Un duo amoureux de petites frappes s'introduisent dans la maison d'un autre couple encore plus déjanté qu'eux...
Ces derniers temps, on ne compte plus les films de genre avec un postulat similaire où justement des "vilains" se retrouvent devant une menace bien plus importante que celle qu'ils sont censés représenter. Néanmoins, pour se différencier, Dan Berk et Robert Olsen ("Stake Land II") choisissent ici l'angle de la comédie noire et, surtout, font de l'habituelle confrontation tortionnaires/victimes une opposition entre deux formes d'amours fusionnels prêtes à tout pour perdurer.
D'un côté, Mickey & Jules, des jeunes chiens fous rêvant d'une vie de bohème au soleil, de l'autre, George & Gloria, des symboles rétros de l'American way of life que l'on imagine devenus complètement déviants faute d'avoir pu remplir toutes les cases pour s'insérer dans cette veine traditionnelle du couple. L'idée d'aborder ce type de survival par ce prisme sentimentalo-dingo est indéniablement bonne mais, là où "Villains" aurait pu en tirer quelque chose d'explosif en permanence, il se contente de simples étincelles disparates.
En effet, le long-métrage de Dan Berk et Robert Olsen fait hélas partie de ces films dont la progression dans la folie n'est jamais aussi contagieuse qu'espérée. Certes, "Villains" fera toujours figure de divertissement somme toute amusant mais il lui manque assez nettement cette dose obligatoire d'imprévisibilité pour nous emporter dans le bon gros délire jubilatoire qu'il se rêve d'être ! Quelques rebondissements et situations prêteront heureusement à sourire et permettront à "Villains" d'assurer un spectacle honnête et plutôt dynamique en la matière mais le manque de surprises a posteriori de la mise en place des forces en présence annihilera presque de fait toutes ses chances d'être un tant soit peu mémorable.
Dommage car les acteurs, eux, sont manifestement venus là pour s'éclater (Bill Skasgård, Maika Monroe, Jeffrey Donovan et Kyra Sedgwick forment un excellent quatuor toujours prêt à élever le film à un autre niveau !) et on sent dans la belle énergie de l'ensemble, bien aidée par une mise en scène ponctuée par moment de jolies trouvailles, un véritable potentiel qui ne demande qu'à tout emporter.
Bref, en l'état, "Villains" n'est ni une franche réussite ni une amère déception, juste une petite récréation sympathique dont les fulgurances ne peuvent prétendre la sauver d'un oubli presque immédiat...