Pour ceux qui se demandaient pourquoi, en terres francophones, Netflix proposait autant de films chinois ou indiens indigestes et de stand-up de cadors new-yorkais inconnus au bataillon, la réponse est très simple : parce qu’il n’y a pas grand chose d’autre qui ne soit pas couvert par des droits de diffusion télévisuels et parce qu’il n’est pas particulièrement simple pour un prestataire étranger de s’adapter au mode de financement du cinéma français...mais ce constat pourrait changer puisque vient de sortir la première comédie (dramatique?) française produite par le géant du streaming. Si on veut chipoter sur les mots, on peut admettre que ‘Je ne suis pas un homme facile’ n’est pas un “film� au sens strict puisqu’il ne sortira jamais en salles (la simultanéité des sorties, sur plate-forme numérique et au cinéma, ne fait pas partie du mode de fonctionnement en France)...mais il ne faut pas non plus refuser de considérer la chose sous ce prétexte, en arguant du fait que le résultat est aussi sexy et esthétique qu’un téléfilm de chaîne publique : les trois quarts des comédies françaises qui sortent en salle ont des gueules de téléfilm, et ça n’a jamais dérangé personne….surtout que ‘Je ne suis pas un homme facile’ s’avère plutôt sympathique à l’usage, même s’il sort évidemment dans un contexte où il a tout le loisir de surfer sur les débats du moments. L’idée du monde inversé suite à un choc n’est pas inédite : rien que l’an passé, il y a eu ‘K.O.’ avec Laurent Lafitte, et celle d’avant, l’excellent ‘Jacky au royaume des filles’ de Riad Sattouf, dont le nouveau venu se rapproche tout particulièrement puisqu’il est question ici d’un queutard un brin blaireau qui se réveille dans un monde dans lequel les archétypes et les valeurs liées au genre se sont radicalement inversées, et où les femmes occupent la position sociale, économique et culturelle des hommes. En terme de stricte comédie, il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent, et ce n’est d’ailleurs pas vraiment nécessaire puisque le scénario dresse un tableau aussi amusant que quasi exhaustif du renversement du “privilège du mâle�, dans ses facettes les plus évidentes comme dans ses côtés plus discrets et implicites : il ne faudrait pas se contenter des dialogues qui jouent sur l’adaptation compliquée du personnage principal à la nouvelle donne, mais repérer les multiples petits détails, qu’ils soient visuels ou non, qui asseoient l’idée que le film a tout de même été solidement réfléchi et que la domination masculine existe dans chaque interstice de la sphère publique. Si ‘Jacky au royaume des filles’ était certainement plus original, plus offensif et plus dingue que ce spécimen, il évitait intelligemment de braquer les forces en présence sous prétexte de la fable dans un univers imaginaire. Ici, le travestissement s’opère dans le Paris des rom’com, dont Eléonore Pourriat reprend d’ailleurs tous les codes, et ça n’empêche pas le film de se montrer plutôt réussi et intéressant. Finalement, la présence de ‘Je ne suis pas un homme facile’ dans le catalogue Netflix est plutôt une bonne nouvelle : entre les comédies qui tentent l’originalité et une (relative) audace et passent inaperçues neuf fois sur dix, et les grosses comédies fédératrices sur des “sujets de société� qui rentrent dans leurs frais, ‘Je ne suis pas un homme facile’, avec son titre trop long et son casting de second rang, aurait sans aucun doute fait partie de la première catégorie, option “pas vu�, s’il était sorti au cinéma.
La réalisatrice nous fait vivre une déconstruction progressive des carcans du patriarcat qui s'immiscent par tout les pores de nos peaux, femmes et hommes. Ce film qui commence de manière banale, nous montrant des personnages grossiers et caricaturaux, travaille avec finesse à faire emerger la domination masculine dans les traits des visages des femmes.
La femme que je suis à ressentie un telle injustice et dégout par empathie avec la vie de cet homme dominé. Cette expérience n'a fait de cesse que d'aller et venir entre son vécu et le mien: me sentant une femme libre dans un monde ne voulant que me remettre à ma place de femme dominé.
MERCI pour ce travail qui m'a servi à mettre des images sur un vécu quotidien.
L'idée du film est sympa et les comédien(ne)s jouent très bien mais je n'ai pas accroché à cette histoire d'inversement des rôles. C'était un sujet casse-gueule et par moment, malheureusement, le film devient grotesque. J'ai regardé le film jusqu'à la fin mais j'ai bien failli par moment renoncer.
Un coup sur la tête, et un dragueur machiste se retrouve expédié dans un monde parallèle où les rôles féminins et masculins sont inversés : les hommes sont sensibles, faibles physiquement, et s'épilent ; les femmes dominent la société. Notre héros va devoir appréhender ce nouvel univers, et va tomber sous le charme d'un croqueuse d'homme. "Je ne suis pas un homme facile" n'est pas la comédie française conventionnelle et prévisible que l'on aurait pu craindre. Le film se veut plutôt dramatique, et joue sur de nombreuses bonnes idées de décalage (vêtements, comportements, médias...) pour souligner les inégalités de traitement homme/femme, de manière parfois cinglante. Cependant, l'ensemble souffre d'un montage maladroit, qui détache le spectateur des personnages. Ainsi, on s'intéresse peu à l'histoire d'amour pourtant pivote, et les réactions du protagoniste ne sont pas toujours cohérentes dans l'intrigue (tantôt il réagit à peine, tantôt il s'énerve). Dommage car il y avait de la matière intéressante.
l'idée est très bonne. mais alors le jeu d'acteur c'est une horreur et ça en devient lourd et Long. et la fin une apocalypse... deux étoiles seulement pour l'idée
le sujet est très intéressant. je pensais voir une énième comédie sur un matcho misogyne qui couche avec tout le monde et fini par decouvrir l'amour, mais finalement c'était plutôt pas mal. j'ai apprécié que des choses qui semblent normales dans notre société soient "choquantes" dans ce film. par contre, la réalisation n'est pas toujours à la hauteur. ça aurait pu etre tres bien mais j'ai plus ete seduite par le thème que par le film en lui même.
Génial. Drôle sans être caricatural. Amène à la réflexion. Mon mari me dit : on devrait passer ce film dans tous les collèges, pour faire évoluer les prochaines générations.
GENIAL! Ce film est un autre monde, une monde où les hommes et les femmes ont inversé les rôles. Les hommes sont sensibles, font la cuisine et s’occupent des enfants. Les femmes dirigent les entreprises, sifflent les hommes dans la rue,... Tout celà avec énormément d’humour.
Je dirais qu'avant tout l'interet de ce film est de nous ouvrir les yeux sur comment les femmes sont traites de nos jours. Evidemment exagere pour l'interet du film. Mais ca aide a avoir une vision differente. Pour ce qui est du film, c'est sympa sans plus.
Jamais un discours n'aura plus d'effet que ce film pour une prise de conscience de l'absurdité de nos rapports de genre. J'ai d'abord été mal à l'aise, puis j'ai pris une claque devant la première scène du couple de bouchers en son échoppe... Enfin un film risqué, car il aurait pu tomber à côté de son sujet, et vraiment intelligent. (Je mets 4.5 car seuls Interstellar et le schpountz de Pagnol sont des chefs-d’œuvres).
Un régal ! Ce film m'avait été conseillé par plusieurs personnes, dont ma fille de 16 ans, et il a tenu ses promesses. C'est drôle, fin malgré la caricature, et plein de petits détails humoristiques et d'éléments qui font référence à notre culture matcho sans qu'on s'en rende compte tellement ils sont passés dans les moeurs - mais ce matchisme se trouvé révélé par le renversement. Même si on se croit féministe, on se trouve saisi de constater que l'on a accepté tous ces éléments sans les remettre en question. Et surtout, on s'amuse beaucoup de ces petits renversements ou clins d'oeil à notre culture, y compris cinématographique : le film fourmille de détails amusants. A regarder en famille avec les enfants ados, une bonne soirée en perspective !
D’accord, la romance n’a rien de rare, elle ne nous emporte jamais tout à fait. D’ailleurs, c’est sans doute le point faible de ce film : je n’ai pas cru en cette histoire d’amour. Mais la dystopie, elle, fonctionne très bien, à tel point qu’elle dérange et que parfois, je ne pouvais m’empêcher d’essayer de replacer les choses « dans l’ordre », en imaginant le protagoniste comme une fille. Ce monde de femmes n’est pas une utopie, il est un miroir, ride pour ride, de notre monde. Mais étant femme, comme ce monde semble plus engageant ! On a l’impression d’avoir enfin un peu de contrôle sur les choses, d’avoir le choix d’être ce qu’on veut, de se balader torse nu pourquoi pas, de pas se raser les jambes... Mais c’est la fin qui fonctionne le mieux. spoiler: Brusquement, on pose un regard différent sur notre société, sur le culte de la beauté féminine, de la maigreur, des talons aiguilles et... comme c’est absurde ! Alors oui, ce film parvient très bien à communiquer son message, mais c’est plutôt un essai qu’une vraie comédie romantique.
Alors là je suis bluffé... Le titre du film est nul et a sûrement porté préjudice à ce film au concept dystopique génial. L'inversion de la société patriarcale en société matriarcale, soit. Mais l'inversion n'est jamais ridicule avec une immensité de détails et de choses au second plan. Un film qui nous fait nous poser beaucoup de question et même prendre conscience de choses qui aujourd'hui dans notre société nous paraît normale alors que ça ne l'est pas. Il faut absolument voir ce film, surtout en tant qu'homme, comme moi. Bravo à la réalisatrice, même si je trouve la fin un peu dommage.