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vivaBFG
13 abonnés
1 286 critiques
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3,5
Publiée le 13 octobre 2024
Voilà un bon policier qui respecte tous les codes de l'enquête policière et qui a la particularité de nous emmener dans un environnement rare au cinéma ; une petite île turque perdues au milieu du Bosphore. L'enquête n'est pas facile, mais sans réel rebondissement, on arrive jusqu'au criminel. Les acteurs sont convaincants. Il y a même une petite romance qui se glisse durant le film et tout cela finit en happy end. Un bon divertissement qui nous permet de découvrir le cinéma turc. A voir par les amateurs de film policier.
Je dois dire que j’ai été un peu déçu en regardant ce polar alors que la bande-annonce augurait un film à l’humour décapant et de l’action. Il n’en est rien, le rythme est parfois bien lent et l’humour n’est pas vraiment communicatif. Bref, on s’ennuie presque malgré un peu d’exotisme dans les décors et certains moments qui retiennent l’attention. Le sens de l’absurde est indéniable mais il n’arrive pas à catalyser ni nos rires ni nos émotions. La place des femmes et celle des Kurdes est sous-jacente, montrant la société turque et ses turpitudes autour de ces deux thématiques. Entre le pastiche burlesque et la fable politique, je n’ai pas été totalement séduit par ce chaos fantaisiste.
Spectacle dépaysant s'il en est, une atmosphère lourde, un aperçu de familles turques attachées sinon enchaînées aux traditions lesquelles freinent une enquête menée en toute discrétion par un flic de la capitale. Voilà résumé le scénario bien mis en scène, et servi par de bons acteurs. Finalement un vrai film policier, sans cascades ridicules, sans deus ex machina bien pratique mais rédhibitoire pour la critique. Vrai et bon film policier. Nous prenons.
Enquête policière foutraque dans une île turque consanguine et qui n'aime pas les kurdes. Ne vaut pas pour son enquête fantaisiste mais seulement pour ses décors, sa mise em scène et sa belle photographie.
Difficile de voir dans ce film plus qu'un hommage pas toujours habile à l’œuvre d'Agatha Christie, mâtiné de quelques ingrédients exotiques mais qui ne font guère monter la sauce. L'humour notamment n'est pas des plus efficaces, et le récit contient trop de moments de lourdeur que ne peuvent compenser quelques instants où le temps semble suspendu, lorsque le film tire plus sur le drame que sur la comédie.
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5,0
Publiée le 5 juillet 2020
Qui a tué Lady Winsley ? est classé comme histoire de crime et comédie. Ce n'est pas comme dans les comédies américaines mais plutôt entre le style comique poétique et le film noir. L'histoire du crime et l'intrigue entière sont comme une rencontre d'histoires de crimes britanniques et de la poésie du Moyen-Orient. Sur l'île turque de lady Winsley, les suspects se trouvent tous sur les lieux et le Poirot turc dispose d'une sois-disant nouvelle technologie basée sur de l'ADN. Il se heurte à d'anciennes traditions, à l'omerta, à la solidarité et à une certaine hostilité : car il est kurde et son passé tragique est révélé par une maman peut-être un peu trop dominatrice. Cela nous laisse un goût amer avec un goût sucré de baklava et une légère odeur d'acacia, de fleurs de jasmin d'un matin brumeux. En tant que grec je devrai descendre ce film mais pas du tout je vais l'élever...
L’humour turc, c’est...quelque peu particulier, on va dire : voici une dizaine d’années, j’avais regardé le blockbuster local ‘G.O.R.A’, parodie bien macho de Star Wars et j’avais découvert qu’il n’était pas très soluble dans mon humour à moi. Néanmoins, ce nouveau spécimen adopte une approche plus mesurée, plus proche d’un certain non-sens à la britannique, avec cet élégant inspecteur de la grande ville chargé d’élucider le meurtre d’une romancière américaine sur une petite île peuplée de familles toutes plus ou moins apparentées entre elles : une communauté percluse de secrets, un peu arriérée, un peu hostile à ceux qui ne sont pas du coin, un peu raciste de toute façon. Un tel choc des cultures suscite effectivement de discrètes touches comiques mais comme son nom l’indique, ce film obéit avant tout à une structure de whodunit classique, avec ses indices, ses suspects et ses déductions, et avec une touche de mélo romantique pour napper le tout. Il semble que les petites touches d’absurdité qui ponctuent l’enquête sont une manière pour le réalisateur de contourner le climat politique et culturel pesant qui règne dans son pays, puisque le récit en profite pour évoquer explicitement la problématique kurde qui empoisonne la vie politique et sociale turque depuis si longtemps. En fait, ce savant mélange des genres réussit plutôt bien au film, qui s’avère étrangement équilibré et raisonnablement plaisant à suivre même si à force de ruptures de ton, on finit par ne plus très bien savoir ce qu’on est en train de regarder.
Une comédie policière pittoresque qui ose parler des sujets qui fâchent en Turquie comme la place des femmes et celle des Kurdes, mais qui manque de rythme pour la rendre passionnante.
Qui a tué Lady Winsley est un film policier turc à la whodunit qui marche plutôt bien. Bon, ça reste les Anglais qui demeurent les rois de ce sous-genre policier, mais cette version orientale est plutôt pas mal. L'histoire est plutôt pas mal ; suivant très religieusement les codes de l'enquête à la Agatha Christie spoiler: (le meurtre d'une riche étrangère dans un village un peu perdu, des villageois froids et peu enclins à faire avancer l'enquête, une enquête dans l'enquête, …) ; mais ce, sans pour autant rendre la résolution de l'intrigue trop prévisible (ce qui est évidemment un risque lorsque l'on veut trop suivre ces codes). Malheureusement, sur le plan de l'humour, les gags marchent sans doute moins bien que souhaité. Le film mêle plutôt bien les troubles qui marquent la Turquie à l'intrigue (l'intégration kurde, les traditions familiales vs les avancées scientifiques). Les acteurs (dont je ne connais pas le nom) sont très convaincants que ce soit dans le registre sérieux ou du comique. Pour un film policier sans grande ambition, le résultat reste plaisant.
Déjà, c'est exotique, et ça fait du bien dans un monde hollywoodien... L'image est superbe. La plupart des acteurs sont très bien, sauf peut-être, l'acteur principal, un peu mou. L'histoire est assez classique, enfin, disons, pas remarquable, mais suffisante pour donner un support à ce voyage en Turquie. Haut en couleur :)
L'inspecteur Fergan est envoyé sur l'île de Büyükada pour élucider le meurtre de Lady Winsley, une romancière américaine. Une enquête qui va être rendue difficile par le fait que c'est un endroit où tout le monde se connait et se serre les coudes. Le commissaire de l'île essaie de boucler l'affaire le plus rapidement possible tandis que l'infirmière chargée de faire les prélèvements est gênée à l'idée de le faire à ses connaissances et cousins. Tout ça crée des quiproquos et des situations décalées. S'il n'y a rien de vraiment drôle, cette touche de légèreté reste agréable. L'enquête à la Agatha Christie est bien ficelée et réserve quelques surprises. Le plus intéressant reste le contexte dans lequel se déroule l'histoire. Il est question des Kurdes et de leur exclusion de la société. Avec son film, Hiner Saleem en profite pour tailler le comportement de certaines personnes envers les siens en mettant en avant leur étroitesse d’esprit et les préjugés malvenus sur ceux qui ne sont pas des leurs. Avec "Lady Winsley", le réalisateur parvient donc à allier le fond et la forme et nous livre un film policier sarcastique efficace et plaisant à suivre.
Toujours très stylisée, la manière de filmer de Hiner Saleem est vraiment originale. Les dialogues sont parfois très savoureux. Mais le petit plus de «Qui A Tué Lady Winsley?» est que L’intrigue ne manque pas d’intérêt culturel. Ce n’est pas seulement les petits travers d’une société rurale Turque qui est montrée, ce sont carrément les paradoxes taboos de toute la société Turque dans son ensemble. Sous des dehors bon enfant, et parfois très drôle, la satire porte très loin. Le problème est que la structure narrative est un peu alambiquée, les scènes, pas toutes astucieusement exploitées. Il aurait fallu aussi au cinéaste Turque plus de dynamisme dans l'emboitement de ses scènes pour rendre son polar eligible au label excellence.
Une oeuvre noire à l'humour inattendu, parfois burlesque, à la croisée d'un film de Jean Pierre Mocky quand il se donnait la peine d'en faire des bons, et d'un autre de Claude Chabrol, qui en ferait encore s'il vivait toujours.