La pédophilie (cette dépravation qui mériterait, ainsi que le souligne le personnage figurant le cardinal Barbarin, d'être désignée autrement, puisque l'amour des enfants, selon l'étymologie du terme en question, n'a rien à voir en l'affaire !) est un phénomène touchant toutes les couches de la société, et d'abord, compliquée alors par l'inceste, le cercle familial... puis celui des familiers (amis, voisins...), et, de façon générale, très souvent, des adultes en contact d'habitude avec les jeunes victimes (encadrants sportifs, moniteurs de colos, enseignants, ministres du culte....). Ozon (qui a eu une éducation catholique, et en a peut-être nourri quelque animosité personnelle - ?) décide d'aborder cette délicate question en archétypant l'adulte "de confiance" qui abuse de cette position pour pervertir des innocents : ce sera le père Preynat (qui vient tout juste d'être renvoyé de l'état clérical, alors que je visionne, tardivement, le film, en ce début juillet 2019). Au-delà de ce triste fait-divers, c'est évidemment la hiérarchie du prêtre qui est l'objet de la charge, archétypée, elle, dans la personne du cardinal Philippe Barbarin. Soulignons quand même, au passage, que l'Eglise, sous le pontificat de Benoît XVI (François n'ayant fait que suivre), a su s'emparer du problème.... quand d'autres religions, a priori concernées elles aussi par ces bien vilaines pratiques de certains de leurs desservants, continuent de pratiquer une stricte omerta... Quant aux autorités civiles, comme le "Mammouth", mettre la poussière sous le tapis est une de leurs activités habituelles ! Ceci posé, quid de ce "Grâce à Dieu" (selon la parole malheureuse de PB, relevée complaisamment par la presse laïcarde) ? Dire que Ozon déçoit en la circonstance est encore de l'ordre de l'euphémisme... Prétendant sans doute à l'impartialité, avec un déroulé quasiment par le menu de la genèse d'un volet judiciaire largement corrompu par la prescription, et donc passablement capillotracté quant à son déroulé, le cinéaste fait dans la "distance" documentaire. C'est long, très long, fastidieux, et sans point de vue d'auteur - au mieux, c'est du travail journalistique (sur une affaire pendante !). Et l'on s'ennuie copieusement ! Une (petite) étoile pour certains interprètes - Swann Arlaud surtout, qui convulse avec beaucoup de conviction....