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Anne M.
75 abonnés
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3,5
Publiée le 28 mai 2020
Alexandre vit à Lyon, il est père de famille nombreuse et catholique pratiquant. Un jour, il découvre que le prêtre qui a abusé de lui lorsqu’il était scout, le Père Preynat, exerce toujours son ministère auprès d’enfants. Alexandre entreprend une démarche auprès du diocèse et obtient un entretien avec le Père Preynat. Mais ses efforts n’aboutissent à aucune mesure conséquente, c’est pourquoi Alexandre se tourne vers la justice.
Le commissaire de police chargé de l’enquête retrouve plusieurs autres victimes du prêtre. François Ozon brosse le portrait de quelques victimes et suit leur cheminement. Les hommes se rencontrent et créent une association destinée à libérer leur parole. L’Eglise qui a longtemps fermé les yeux sur les agissements du pédophile est la grande accusée de ces hommes.
Le scénario fin et méticuleux permet de suivre précisément l’enchaînement des événements et démarches qui ont mené à la médiatisation et à la pénalisation de cette affaire qui devait rester une affaire interne à l’Eglise catholique. Les victimes du prêtre jouent de façon juste, émouvante, avec retenue.
spoiler: La question de la possibilité de la foi dans ce contexte pervers est bien posée. Les réponses sont plutôt anticléricales, le film se termine par une position agnostique à tendance athée, même si Alexandre affirme que c’est de l’intérieur qu’il faut changer l’Eglise.
C’est un film bien fait, bien joué, très dur par moment, les faits étant insoutenables. Seul l’avenir dira si cette affaire a pu révolutionner durablement l’attitude face à la pédophilie.
Un film qui prend aux tripes ! seule chose que je pourrais lui reprocher c'est les 3 histoires (des fictions) qui représentent des cas " un peu trop types" sur 3 classes sociales (la classe supérieure avec éducation chrétienne stricte, la classe moyenne avec un doute sur la religion chrétienne et la classe "ouvrière" qui refuse tout lien Chrétien) ... forcément un sujet difficile qui relate un combat juridique de victimes d'attouchements inspirés de l'affaire Bernard Preynat. il y a l'accusé des faits et ceux qui se couvrent les yeux et laissent les choses se faire... pire...qui les provoquent . Ce film pointe le doigt sur cette catégorie de personnes...il doit être vu pour ça ! la scène de la confrontation entre l'accusé, le prête, et l'une de ces victimes est (pour moi) la scène importante pour décrire cette affaire.
"Grâce à Dieu" est un long-métrage français qui vient traiter d'un sujet assez sensible : les abus sexuels de la part de prêtres sur des jeunes enfants. François Ozon vient donc porter ce projet et le résultat est vraiment à la hauteur de ce que l'on pouvait imaginer. Filmant de manière très intime nos personnages, on se sent immédiatement plongé dans le quotidien de ceux ayant été victime de ces crimes durant leur jeunesse. La force du film est véritablement sur ce point, dans cette façon de nous montrer ce que cela peut entraîner. À travers une galerie assez complète de personnages, nous allons voir différents types de réactions, allant de la honte à la colère, en passant par le refus, ou la peur. Ce sujet est traité avec respect durant l'intégralité de l'œuvre, sans que ces actes soient rendus moins crue pour autant. Rien ne nous sera épargné et c'est en cela que le film fait fort. Et je ne parle pas des actes en eux-mêmes, jamais ils ne nous sont explicitement montrés. Mais je parle dans l'impact que cela aura eu sur les victimes, parfaitement retranscrit par la sublime brochette d'acteur du film. Que ce soit Melvin Poupaud ou Denis Ménochet, ils sont tous les deux très bons. Gros coup de cœur également pour le bluffant Swann Arlaud, qui fait vraiment ressentir cette souffrance, notamment lors des scènes impliquant ses "soucis de santé". Mais forcément, rien ne pourrait véritablement marcher sans Bernard Verley, qui joue le rôle de ce prêtre pédophile. Il a totalement réussi à rendre son personnage à la fois sympathique au premier regard, tout comme absolument terrifiant lorsque celui souris à une de ces anciennes victimes. Et globalement, ce que ce film fait de mieux est bien là, à travers la force de son propos, et donc dans son écriture. Traiter ce genre de thématiques est toujours sensible, mais le film ne s'en cache jamais et j'aimerais vraiment féliciter cela. Il vient illustrer une histoire qui est malheureusement bien trop entendue et qui devrait être bien plus lourdement médiatisé et sanctionné. En soi, le film est vraiment excellent et transmet un message puissant. Mais j'espère véritablement que son message aidera à rendre moins tabou, ce sujet pourtant si important. Pour conclure, un film nécessaire.
Avec Grâce à Dieu Francois Ozon s’écarte de son cinéma habituel pour un film d’actualité et engagé. En racontant l’histoire des victimes ayant dénoncés les actes du père Preynat et surtout le terrible silence de l’église qui savait tout, il fait un film sur la vérité et la parole qui permet de la mettre à jour. Servi par des acteurs impliqués, grâce à Dieu est un film qui prend aux tripes, qui choque, révolte bref touche parfaitement la cible par rapport à ce qu’il raconte. La tension et surtout le poids terrible des années de souffrance est décrit de manière magistrale. C’est un grand film car il ne tombe pas dans l’excès, tout semble posé, réfléchi, il n’y a pas de mots, de notes superflus ce qui rend sa charge émotionnelle et sa rage intérieure d’autant plus forte.
Derrière la fragilité des vies, la parole se libère. Premier rayon de lumière en guise de guérison, d’une puissance dévastatrice. Travail à tout point remarquable de François Ozon. Voici le premier très grand film Français de l’année 2019. Doter d’un scénario tout bonnement impressionnant comme sa mise en scène. L’entièreté de la distribution est sincèrement incroyable. Comme dirait l’adage parole de scout. Boulevardducinema.com
Grâce à Dieu est un film qui traite d'un sujet difficile : la pédophilie au sein de l'Eglise et le silence qui l'a entourée pendant trop longtemps. Ozon reste juste et évite de tomber dans le docu-fiction. Son film est bien construit, les acteurs sont excellents et bien dirigés et la musique est parfaite et subtile. Mention spéciale pour Swan Arlaud, découvert pour ma part dans Petit Paysan. Il est là-encore habité par son personnage et son jeu rappelle fortement celui de Patrick Dewaere.
un film intéressant qui explique bien ce que peuvent faire certaines personnes aux enfants, je trouve les acteurs très bien je conseille vivement ce film et que les paroles ce libère .
L'histoire mérite d'être contée et met la lumière sur le problème de la pédophilie chez ce prêtre lyonnais. Mais n'est pas Coppola qui veut. Dans le parrain 3, Coppola décortiquait avec maestria les liaisons dangereuses entre le Vatican et la maffia. Là on suit des personnages qui deviennent tour à tour personnages principaux formant chacun un court métrage relatant leur histoire sans que les problématiques aillent au fond. On attendait un peu plus de cinéma de la part de Ozon. La manière dont tout cela est filmé (avec parfois qqs flash blacks d'un autre temps et des dialogues "non naturels" rapproche plus le film d'un téléfilm qu'un vrai film de cinéma. En tant que spectateur, je n'ai malheureusement jamais accroché.
Ce film m’a bouleversé par sa portée. Je ne suis pas trop au courant de cette affaire, et je dois dire que l’avoir vue m’a mis un coup. Ce n’est certes pas la première fois je vois un film qui dénonce la pédophilie au sein de l’Église, je pense au très bon EL CLUB, mais ça fait toujours aussi mal. Le réalisateur va se mettre de leur point de vue, et non de celui de la justice. Cela fait qu’on verra toute leur peine, le parcours qu’elles ont enduré et le désespoir qu’elles ressentent encore. La difficulté de libérer la parole. Le regard des autres qui n’est pas toujours bienveillant. Et surtout, la puissance de l’institution de l’Église. Il faut bien faire attention, ce film n’est pas là pour faire d’amalgame ou même pointer du doigt la religion catholique. Il se veut comme un cri d’alerte par rapport à un système qui a protégé un homme ayant fait des actes immondes avec des enfants. Il y aura une tentative de rester le plus impartial possible, mais la tournure des événements fait que le spectateur ne va pas rester neutre. Je pense tout de même que le film aurait pu être beaucoup plus fort s’il avait été réalisé avec plus de justesse. Le travail de documentation est pointilleux, mais le côté émotionnel pèche par certains moments. Il y a quelques passages qui sont trop longs, ce qui en atténue la force. Il faut dire que le jeu des trois acteurs principaux (Melvil Poupaud, Swann Arlaud et Denis Ménochet) ne m’a pas inspiré. Je trouve qu’ils en font trop dans tous les sens du terme.
« Grâce à Dieu » est le dernier film de François Ozon, un réalisateur français assez éclectique mais qui aime bien également les sujets tabous. Cette fois-ci, il s'attaque à un dossier brûlant, celui des actes pédophiles perpétrés par des hommes d’église plus ou moins couverts par leur hiérarchie. C’est certes lourd, mais ne tombe jamais dans le pathos ou la caricature, sans doute parce que c’est très bien écrit et que le métrage adopte trois angles de vue différents, ceux de trois victimes ayant subi des attouchements du même homme, le père Preynat, mais dont la relation avec Dieu diffère. C'est sobre, magnifiquement filmé dans une ville de Lyon sublime, et l’ensemble prend les allures d’un combat entre des victimes avérées et les institutions religieuses peinant à prendre des sanctions et à reconnaître la pathologie de certains de leurs membres. Il faut souligner surtout la justesse du casting avec un Melvil Poupaud et un Swan Arlaud au sommet de leur art. On ne sortira pas indemne de ce métrage qui suscite moult interrogations dont celle de l’ultime plan quant à la question métaphysique posée par le fils aîné d’Alexandre, celui par qui tout a pu commencer…
Commençant comme un récit individuel intimiste ayant recours à la voix off, le film évolue vers une narration collective, à plusieurs voix sur un même plan. En plus de défendre l'idée reconnue que les sévices infligés détruisent les victimes et leurs familles malgré le temps qui passe, le film s'attarde sur les différences entre ces victimes, la manière dont ils se sont construits avec ce vécu traumatique, l'impact des révélations sur leur vie privée et ce que chacun attend de ses dénonciations. Ce n'est certes pas très surprenant, mais subtil et sincère, plus empathique qu'émouvant! Un film d'utilité publique, connotation péjorative comprise, mais beau portrait d'hommes fragilisés, bien servi par la fiction alors que l'idée fut d'abord envisagée comme un documentaire. Mention spéciale à Swann Arlaud, bouleversant de complexité, qui n'a pas volé son César!
Excellent film avec de très bons acteurs. Déçue que les César ne l'aient pas plus récompensé. François Ozon a réussi à aborder le sujet tout en finesse. Courez-y.
C'est un sujet fort et éminemment d’actualité sur lequel s'est attaqué François Ozon avec *Grâce à Dieu* : L'affaire Bernard Preynat décortiquée à travers les yeux mêmes des victimes et la création de l'association ''La Parole libérée". Un film à la thématique puissante, mais qui bénéficie d'une forme souvent douteuse.
Apres le *Spotlight* de Tom McCarthy qui en 2016 nous étourdissait quelques-peu avec son immersion journalistique au cœur des révélations d'actes pédophiles dans l'Eglise, François Ozon parle de la France et du tremblement de terre horrifique par rapport aux actes de Bernard Preynat. C'est une institution ancestrale et profondément respectée à Lyon, qui est bousculé par les mots des victimes aujourd'hui grande. Des mots trop longtemps enfouis et dont la teneur les marqueront à vie. Une occasion aussi de renverser une tradition aveugle trop longtemps tolérée dans le milieu.
*Grâce à Dieu* donne de l'ampleur aux victimes. Nous suivons les principaux concernés avec leurs traumatismes et leurs détermination. Même si la plupart des voix qui se sont élevées viennent des hautes sphères de la ville de Lyon, il arrive que d'autres sortent de l'ombre au cœur des quartiers les plus populaires. Les témoignages et les personnages ont de la matière et donnent encore plus de crédibilité face à cette révolte. L’intérêt est encore plus grand avec cette immersion au sein de la création de l'association ''La Parole libérée''. Les convictions sont remisent en question, tout comme les rapports entre les hommes, les victimes et leurs bourreaux. La grâce de Dieu n'a plus rien à faire dans cette histoire : la justice doit rétablir la justice chez les hommes, qu'ils soient prêtres ou non.
Mais il faut noter que le long-métrage présente quelques défauts cinématographiques qui énervent face à la telle importance thématique. Beaucoup de scènes rythmées d'une faible écriture et des flash-backs dont le réel intérêt est à interroger. Ozon peine aussi à faire des efforts sur la mise en scène, et préfère compter sur quelques effets numériques en arrière plan qui amènent à revoir la crédibilité du film. Petite note sur la distribution, et en particulier Melvil Poupaud, qui à le talent d'alterner entre performance intéressante et ennui profond. Pour le coup, mention spéciale à Swann Arlaud qui reste toujours très bon (et Pierre Lotin, qui de sa rapide apparition, réussi à marquer).
*Grâce à Dieu* reste un film fort et prenant qui nous emmène au cœur d'une volonté de chute et de reconfiguration totale de pas seulement un homme, mais d'une institution toute entière. Malgré ses déraillements en cours de chemin, François Ozon maintient à nous passionner.
Admirablement filmé avec élégance et douceur, le sujet pourtant à la base extrêmement casse-gueule est traité ici avec beaucoup de finesse et d'humanité.. Le film passe tour à tour du drame intimiste au policier, et film social au fur et à mesure qu'il se rapproche à tour de rôle des protagonistes du film. Les acteurs tous épatants assument pleinement le sujet et nous livre des hommes fragiles mais jamais faibles. Un film utile voir même indispensable sur la libération de la parole. À voir donc
Bon film, histoire forte, bons acteurs Cependant, le film manque de cinéma, de souffle. On reste sur le sujet très documenté. La partie avec Melvil Poupaud est de loin la plus incarnée.