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Elisabeth G.
185 abonnés
1 086 critiques
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4,5
Publiée le 23 février 2019
Un film dur mais nécessaire, émouvant sans essayer de faire pleurer dans les chaumières, avec des acteurs formidables. Une critique plus détaillée et d'autres sur le-blog-d-elisabeth-g.blogspot.fr
Ceci n'est pas un film, juste pointer du doigt un drame terrible : la pédophilie en milieu ecclésiastique. Un scénario inspiré de faits réels, des vues de Lyon et des postures d'acteurs. Nourrir le débat ? Il faudrait plus de profondeur dans le scénario. Beaucoup de déception !
Grâce à Dieu a tout du film dossier mais François Ozon parvient à surpasser les codes du genre et à en faire son film le plus réussi car peut être le plus atypique. D'une rare puissance d'évocation dans le jeu tout en force mais avec une grande pudeur de tous les interprètes et dans la narration du récit, tout en fluidité, le film tient en haleine durant toute la projection malgré une longueur qui aurait pu être rédhibitoire. Car, avant tout, Grâce à Dieu est un film de scénario, d'une grande précision dans la recherche documentaire des évènements et la caractérologie des personnages qui sont tous le contraire de caricaturaux. Les dialogues sont ciselés, sans fard, énoncés avec passion et rigueur. On aurait pu craindre la trop grande importance de la voix off mais celle-ci sait rester non invasive. Les interprètes sont magnifiques, dans des rôles très complémentaires, taiseux, cachés derrière leur trauma, feignant de donner l'apparence de l'effondrement ou au contraire présentant des signes physiques pathologiques exacerbés. Les acteurs secondaires jouent justes dans des rôles difficiles et parfois à contremploi telle la très sobre Josiane Balasko. Même si la mise en scène n'est pas des plus manifestes (avec un bon montage et quelques belles idées de photographie), la douceur et force des cadrages impressionnent. Seul bémol : quelques scènes caricaturales qui en font trop (lorsque spoiler: la femme du personnage principal avoue avoir été victime d'agression sexuelle dans le passé ). Il n'en reste pas moins un film implacable en forme de coup de poing dont on ne sort pas indemne et qui marquera l'année cinématographique.
Un film poignant et révoltant sur des enfances brisées et une Institution qui ferme les yeux. spoiler: Le pire, que le prêtre soit encore aujourd'hui sous présomption d'innocence.
Film émouvant, grand, puissant, dérangeant, bouleversant de vérités. Toute la France devrait aller le voir, cela ferait avancer les choses !!! Dommage que l'église ait mis tant de temps à réagir, tant d'agressions auraient pu être évités... Les acteurs sont merveilleux, droits, juste dans leur rôles, autant féminins que masculins. Un grand BRAVO, de nous avoir fait découvert ce sujet, dont finalement on parle si peu, mais si important...
Un film choc sur un sujet brûlant et d’actualité ; celui dénonce le silence de la hiérarchie dans l’église catholique dans les affaires de pédophilie. Des acteurs brillants et un scénario cohérent tout en tentant de respecter l’histoire de ces jeunes abusés. Thème compliqué à traiter tout en respectant la présomption d’innocence.
même si on connaît cette monstruosité c’était bien que ce film sorte pour montrer la souffrance des victimes. je regrette, d’où ma note, que lors des échanges entre la victime et l’église, le réalisateur s’est contenté d’enregistrer les voix en off et non de filmer les échanges.
François Ozon signe un film de facture classique voire linéaire dans un souci évident de ne relater que les faits tels quels, sans voyeurisme ni excès. L' émotion est toutefois apportée par le personnage d' Emmanuel,à fleur de peau dont le traumatisme reste vivace. Ce film n'est pas un plaidoyer pour l'athéisme mais un réquisitoire contre l'hypocrisie de l'Eglise catholique qui condamne officiellement mais étouffe et ne punit pas réellement les actes pédophiles de ses prêtres.
Pour sa première confrontation au cinéma du réel, Il ne peut être fait le reproche à François Ozon de ne pas nous offrir un film richement et intelligemment documenté qui passionne au delà de ce que le spectateur sait de cette affaire sordide et révoltante. Cependant, il opte pour une structuration en 3 parties de son film qui s'avère du coup assez scolaire d'autant plus que la première partie qui campe la situation ne se fait quasiment que par la lecture in extenso des échanges de mails des protagonistes de l'affaire empêchant une adhésion franche du spectateur. Si la clarté de la narration est louable, François Ozon ne parvient pas à l'aérer ou la réinventer par sa mise en scène qui reste classique et froide. Heureusement, le portrait des protagonistes principaux et de leur entourage donnent plus de chair au film d'autant que l'interprétation de chacun est magistrale. Si Denis Ménochet et Swann Arlaud confirment l'aura dégagée dans leurs précédents films, c'est Bernard Verley dans le rôle du père Preynat qui fascine par son jeu délicat, subtil mais éminemment vénéneux. Le film d'une certaine maturité pour François Ozon.
Tout d’abord, je tiens à dire que c’est un réel plaisir d’enfin voir un film tourné à Lyon sur grand écran. Il est d’ailleurs regrettable d’en arriver à aborder des sujets d’une telle ampleur pour voir cette belle ville. Bref, passons aux choses sérieuses. « Grâce à Dieu » est un film dramatique sous forme de faux documentaire ou de biopic qui suit de façon chronologique les agissements pervers du Père Preynat sur de jeunes scouts dans les années 80 et la création 30 ans plus tard d’une association venant au soutien des victimes de ce dernier. Ce nouveau long-métrage de François Ozon confirme la tendance de ces derniers temps qui consiste à faire des biopic de plus en plus tôt, souvent de façon prématurée. Le procès du Père Preynat n’est pas encore passé et le Vatican n’a pas réellement fait bouger les choses pour les problèmes de pédophilie des prêtres au sein de l’Eglise. Autant dire que tout reste à faire pour changer les choses. Quoi qu’il en soit, ce film a déjà suffisamment d’éléments pour soulever des problématiques essentielles, notamment celles de la maladie, la prescription ou encore la protection arbitraire de l’Eglise vis-à-vis de la justice telle une entité, un institution intouchable à laquelle on ne peut pas s’attaquer. Ce qui fait plaisir à voir, c’est l’alliance de personnes venant de tout bord pour une cause commune. Alexandre, François et Emmanuel sont très différents, mais ils se battent pour que justice soit faite, coûte que coûte. On a des scènes fortes et lourdes de sens, d’autres qui font froid dans le dos… Tous les ingrédients sont réunis pour avoir non pas un documentaire, mais bien un film touchant qui souhaite sensibiliser l’opinion sans choquer. Bon travail Monsieur Ozon !
Un sujet lourd traité de manière trop plate, avec trop de longueur. On s’ennuie beaucoup (trop). Les victimes sont en majorités antipathiques ne nous déclenchant pas la moindre empathie. De plus le sujet de la reconstruction des victimes grave à la parole est (a peine) survolé.
Sobre, juste, intelligent et émouvant. Acteurs et actrices épatants. Le côté "dénonciation" à la Spotlight fait du bien, mais le film est bien plus que ça, à travers sa galerie de personnages exceptionnels.
Grâce à Dieu (Ozon 2019) décrit la réaction courageuse, virulente puis organisée des victimes des agissements du prêtre pédophile Preynat dans les années 80-2000 et de la non dénonciation de ces attouchements ou crimes - à voir - par la hiérarchie catholique et en particulier l'évêque-cardinal de Lyon, appliquant d'ailleurs strictement la doctrine du Vatican jusqu'à ce jour : muter, se taire, éviter les plaintes et couvrir. C'est bien d'en parler et de décrire en détail la souffrance des victimes. En ce sens un film français qui mord ainsi sur l'actualité et apporte l'ensemble des éléments d'une question qui va bouleverser probablement l'église (on l'espère sans trop y croire) et certainement les rapports entre l'église et la société est un bon film. Pourtant j'ai des critiques. Le film oscille entre plusieurs points de vue. Il fallait choisir entre un film à thèse (modèle Philomena, Frears 2013) qui démontre la politique très ancienne, officielle et internationale de l'église catholique dans la non dénonciation des crimes pédophiles de ses prêtres. Dans ce cas le film devrait être clair et argumenté. Ou un film descriptif (le modèle reste De Sang-Froid, TrumanCapote-RichardBrooks 1967), dans ce cas il fallait éliminer radicalement l'affect et le mélo. Ou le genre classique américain "le héros contre l'institution", dont un des grands exemple est Newman contre l'église catholique de Boston dans Le Verdict 1983. Or, Grâce à Dieu ne choisit pas et ça donne un film trop long et trop lent : il y du mélo, de mauvaises scènes en flashbacks mettant en scène Preynat jeune, des longueurs ou l'on piétine. Il fallait choisir un genre de manière plus affirmée ("les victimes courageuses contre l'institution" est le plus proche modèle), couper, éviter le mélo. J'ai dit souvent ici comme d'autres que les films d'Ozon manquent d'un directeur de production qui leur donne du rythme. A ce moment là, ce bon film de deux heures qui aurait dû être resserré d'une demi-heure, interprété par un groupe d'excellents acteurs très bien dirigés (mentions spéciales à Melvil Poupaud, toujours rohmerien, et à Swann Alraud, carrément dewaerien à mon avis), toujours très bien filmé, aurait été un très grand film. Le sujet le méritait et Ozon le pouvait.
enfin un bon film d'Ozon, surtout bravo pour le courage du sujet, que ce scandale de pédophilie se termine pour punir les criminels ! Bien interprété, surtout par Swann A., l'un des meilleurs de sa génération
Si vous voulez voir « du Ozon », n’y allez pas. Il est vrai que le sujet est trop sensible pour prêter à la provocation. De ce fait, Ozon s’est cantonné à un film proche du documentaire, plat, linéaire, long et ennuyeux. De plus, les violences sexuelles ne sont nommées qu’à la fin, on ne perçoit donc pas l’ampleur des crimes pendant les trois quarts du film car on parle de baisers qui ont traumatisé ces enfants à vie et que certains se sont même sentis fiers et élus par cet amour que leur a voué le père Preynat. Cette ambiguïté nuit à la conscientisation de l’enjeu. Il aurait fallu nommer les sévices dès le début et « appeler un chat, un chat ». Bref , en voulant être trop évasif, elliptique, voire en omettant certains faits (pour protéger l’intimité des victimes ?), Ozon tue l’impact que son film aurait pu avoir. Enfin, que l’une des victimes se plaigne de son sexe tordu car il a reproduit dans son enfance les gestes masturbatoires du père Preynat est assez risible et ne sert pas la cause de sa victime.