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Un visiteur
4,5
Publiée le 24 février 2019
Le piège était de tomber dans l'émotion, la caricature, le "tous coupables". François Ozon produit un film tout en finesse et en retenue. Il arrive à maintenir l'histoire dans le diocèse de Lyon tout en dénonçant le silence de l'institution. A aucun moment, on ne tombe dans l'anticléricalisme et il ne cherche pas à "casser du curé". J'ai découvert l'histoire de ces hommes grâce au film. Ce sont des héros parce qu'ils ont parlé. "Grâce à Dieu" est un grand film.
Superbe, authentique, très émouvant, pudique ; suscite un peu de spoiler: dégoût face au silence. L'église catholique peut se remettre en question, pourquoi pas, entre autres, par le mariage des prêtres
Un film choc qui doit faire trembler certaines institutions. C'est extrêmement bien réalisé ,avec finesse et intelligence. Des acteurs absolument juste dans leur rôle. Ce silence enfin rompu pour certaines victimes, mais des situations bien complexes pour d'autres avec la peur de décevoir face à la religion toute puissante.
Sublime , magistral , comment parler et décrire à l'écran , un sujet Tabou pendant des années , de la pédophilie chez les prêtes. admirable et malheureusement d'actualité.
Tres bon film ! On voit bien les action chronologique menées, touchant et les personnages sont variés ça nous permet de ne pas décrocher du film !! Excellent !!
Le meilleur film de François Ozon, épuré et digne, qui transcende son aspect dossier documentaire pour former un beau récit de la souffrance. Comme à son habitude, la direction d’acteurs est magistrale et le cinéaste tire le meilleur de Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud.
C'est clair, c'est très bien joué, y compris par les représentants de l'église. Pas facile de "sortir" ce film avec l'actualité de ces derniers jours. Mais François Ozon réussit le pari de présenter des faits d'une manière objective sans se mettre du côté du procureur. Le père Preynat a demandé pardon à ses victimes. Mais combien de vies ont été ruinées par ses agissements et la complicité de sa hiérarchie. Les proches des victimes elles aussi ont leur part de responsabilité et ce film rend bien compte aussi de cet aspect : entre ceux qui reconnaissent qu'ils savaient et ceux qui dénient. Ce n'est certes pas une comédie légère. Mais je recommande vraiment d'y aller !
Ne jamais oublier car les victimes sont meurtries à jamais. Peut-on écrire simplement sur un film si puissant, à la tragédie si intime et si dévastatrice ? Essayons ! Ce film est fort par sa dénonciation des faits qu’il met en scène, bien sûr, par la subtilité de cette dénonciation, des faits qui ne devraient d’ailleurs jamais être prescrits parce que justement les victimes le sont à vie. Leur douleur et leurs blessures ne seront jamais prescrites, elles ! C’est-là la seconde force de ce film. De montrer combien à l’occasion de propos, d’événements, aussi minimes soient-ils, les victimes, très jeunes ou moins jeunes, consciemment ou non, en portent les conséquences intimement, indéfiniment : dans sa foi pour Alexandre, ses engagements pour François, ou son corps et son intimité pour Emmanuel. « Grâce à Dieu » nous donne à entre voir _ entre voir seulement _ comment ces cicatrices douloureuses se logent par surprise dans les plis, les méandres de la vie. L’ultime force de ce film est de montrer que l’entourage des victimes, ignorant des faits ou même attentif, peut passer à côté, ponctuellement ou définitivement, de ces blessures sans cesse ravivées. C’est l’Église qui est ici accusée à juste titre pour sa trop longue incapacité à dénoncer ces viols, et à soutenir les victimes. À nous tous de nous souvenir que nous côtoyons _ peut-être, sûrement ! _ des victimes de viol, pas seulement par des prêtres, et que ces « secrets de famille », éventés ou pas, irradient et disloquent très profondément les maisonnées.
Il y a matière à discuter la forme et les choix de réalisation de François Ozon, certes, mais tout cela compte peu face à la force du propos. Si l'affaire du père Preynat est inévitablement au coeur du récit, le film traite pourtant de deux autres sujets : d'une part, le traumatisme des victimes et, de l'autre, le corporatisme aveugle de l'institution cléricale. Et il faut reconnaitre que François Ozon atteint doublement son objectif : il parvient à la fois à faire ressentir la souffrance des victimes - ce qui est le plus important - et prouve à quelle point l'Eglise catholique est et demeurera toujours sourde, aveugle et inhumaine car, en sortant ce film avant la tenue des procès, il a provoqué la réaction de l'institution qui n'a pu se retenir de lancer une action en justice, faisant une fois de plus le choix de protéger l'honneur du bourreau et non celui des victimes. CQFD. Bravo François Ozon.
Sujet difficile à traiter mais tres bien adapter, un film qui nous fait réfléchir sur la société qui nous entoure! Un jeu d'acteur touchant et puissant! Je vous le conseil vivement
Osez l'Ozon, osons l'osé! François Ozon s'est lâché et c'est la première fois qu'il me convainc sans réserves. Certes il surfe sur un thème d'actualité mais il a su passer entre les gouttes. Les gouttes de l'interdiction en justice, les gouttes du manichéisme à outrance, les gouttes de la dénonciation facile. Bien servi par ses acteurs, il s'attache à décrire avant tout le parcours libératoire des victimes, de la longue démarche qui conduit de la souffrance refoulée à la parole apaisée. Et ce chemin est douloureux, comme pour les anciennes victimes de la shoah, ou les complices forcés d'actes de torture, lesquels n'ont pu en parler pendant de longues années, voire décennies. Les lyonnais se sentiront chez eux, en reconnaissant les lieux et détails de la vie courante entre Rhône et Saône. Voir le film à Sainte-Foy, commune limitrophe à la colline de Fourvière, "la colline qui prie" avait une saveur encore plus particulière, puisque les délits de pédophilie se sont déroulés à proximité ( si l'on peut dire…) immédiate. Les croyants indéfectibles y verront l'occasion pour leur chère église catholique de faire le ménage en éliminant les brebis galeuses. Les athées extrémistes y trouveront la preuve que toute l'institution est à jeter. Les indécis auront l'envie de compatir avec les victimes, qui sont confrontés au jugement de leur conjoint, de leur frère, de leurs parents. Porter plainte, forcer la porte du diocèse sont des tâches titanesques alors que le cerveau a lutté pendant une éternité afin d'effacer les viols ou attouchements portés par une personnalité charismatique, un modèle pour tous d'engagement et de ferveur catholique. Dans ce film réalisé rapidement et un peu en avançant masqué, il y a certainement quelques fautes de décors ou de détails liturgiques. Peu importe, le propos n'est pas là: la parole n'est plus d'évangile, mais libérée. Quel merveilleux pays où nous vivons, dans lequel un tel film est encore possible. cinéma 1 - février 2019
C’est un film tout à fait passionnant et captivant. Particulièrement juste et remarquablement bien joué. On ne voit pas les 2 heures 17 passer, c’est limite un peu court. Merci à François Ozon pour cette merveilleuse réalisation. Un des rares films qu’il est indispensable de voir.
Superbe réalisation, grande qualité dans le traitement d un sujet terrifiant dont les conséquences sur les victimes et leurs familles sont dévastatrices ... si tous les sujets d actualité pouvaient être traités avec la même qualité
Nous allons revivre, pendant les 2h17 de cette oeuvre, toute l'affaire des abus sexuels au sein de l'église catholique ayant éclaté depuis quelques années dans le diocèse de Lyon, avec notamment le père Bernard Preynat et le cardinal Philippe Barbarin. Trois hommes clés, Alexandre (Melvil Poupaud), François (Denis Menochet) et Emmanuel (Swann Arlaud), tous trois victimes de ce prêtre pédosexuel dans leurs jeunesses, vont chacun leur tour raconter leurs histoires, leurs calvaires et leurs combats pour demander justice et vivre avec cette terrible souffrance. Une association est d'ailleurs créée (La Parole libérée) afin de soutenir et regrouper les centaines de victimes désirant témoigner. Je reconnais au réalisateur François Ozon (qui porte bien son nom) un courage cinématographique pour ce lancer dans un tel scandale religieux, je suis plus réservé en ce qui concerne la forme un peu trop didactique, pas très captivante et trop longue à mon goût. Les 3 acteurs principaux sont vraiment très bons mais quel dommage d'avoir divisé ce film en 3 sous-parties presque distinctes avec pour chacune un comédien phare. Il faut attendre plus d'une heure pour voir enfin le brillant Swann Arlaud et sa mère Josiane Balasko par exemple ! Un bon reportage sur un drame abject, mais un peu long et un peu lisse. Dommage. Site www.cinemadourg.free.fr
Sujet ô combien sensible traité de main de maître par le scénariste réalisateur et bien servi par l’ensemble de la distribution des rôles, tous plus crédibles les uns que les autres, qu’ils soient d’un côté ou de l’autre du mal absolu relaté. Côté scénario, quand il s’agit comme ici de s’inspirer (très largement et sans faux-nez) d’une affaire défrayant encore en ce moment même la chronique judiciaire, il n’y a qu’à se laisser guider. Il y a un parti-pris accusatoire. Il faudra au spectateur garder une certaine distance pour respecter la présomption d’innocence, non pas du prêtre qui a reconnu ses vices, mais sur la question de savoir si sa hiérarchie religieuse a couvert ou pas. Le propos à charge est en outre servi par une présentation de l’Eglise catholique romaine, pas du tout expurgée de ses rituels et de sa sacralité, terreau sur lequel se développera l’abomination du silence et de la discrétion qui feront doubles victimes. Un film qui va marquer son époque et qui ne manquera pas de récolter plus d’un prix, sauf à ce que la bien-pensance religieuse, conformiste et traditionnaliste, réussisse à faire barrage. Ce qui, de nos jours, semble peu probable mais qui sait ? Il est certain que le public ayant une foi sincère puisse être indisposé. Mais justement, la sincérité impose d’accepter ce type de récit témoignage.