Ce n’est pas spoiler que vous dire combien le film est dur. C’est magnifiquement dur d’avoir réalisé cette enquête en fouillant, pardon pour le terme, dans les bas-fonds de ces 3 enfants, puis 30 puis 300 et combien encore ? La pédophilie, ou abus sexuel, ou harcèlement sexuel sur enfants, grâce à Dieu, ce ne sont pas les termes qui manquent pour décrire ces situations ignobles, infectes, nauséabondes, et qui marquent des enfants pour toute une vie, abîmés dans leur corps et dans leur âme parfois sans espoir de guérison. Les pédophiles sont donc condamnables, sans discussion. Mais ce qui est plus grave, bien et profondément plus grave, et que l’on découvre dans le film, ce sont tous ceux qui SAVAIENT, la hiérarchie de l’Église, jusqu’au plus haut niveau, et pire, les parents qui ont préféré fermer les yeux et les oreilles, par peur du qu’en-dira-t-on et/ou par éducation catho tradi qui ne peut donc pas accepter pareilles accusations sur leurs … directeurs de conscience (HA !!). Des parents dont le rôle, bien sûr jamais facile, est tout « simplement » de protéger leurs enfants. Jamais de faire l’autruche et d’abandonner leurs petits démunis dans les pattes de ces goules (et encore, j’ai l’impression d’insulter les goules). Et pendant le silence bien-pensant, bien-faisant, bien-comme-si-de-rien-n’était, les petits, eux, continuent à se faire violer ubi et orbi.
Un conseil, allez voir le film le ventre vide, sinon vous feriez comme moi et vous auriez le cœur au bord des lèvres pendant toute la séance, et même après. En espérant que cela ne vous empêchera pas d’applaudir à la fin. Merci à François Ozon, et à tous les acteurs si touchants qui ont survécu au tournage de cette histoire ! Si le sujet ne vous rebute pas trop, il y a aussi « Spotlight », à voir ou revoir, qui lui, se passe à Boston.