Il s’agit d’un contexte difficile, celui de la pédophilie au cœur de l’Église. Sujet fort qui a fait la Une des journaux (y voir une corrélation avec la sortie du film début 2019), qui fait scandale à l’international.
François Ozon nous rapporte des faits réels au travers de personnages ayant subit des attouchements de la part d’un prêtre, durant leur jeunesse. Nous suivons tout d’abord Alexandre, fervent croyant, qui va mener un rude combat contre son agresseur de l’époque, alors même qu’il y a prescription. Afin de condamner le prêtre, la bataille est rude. Alexandre doit trouver et faire témoigner d’autres victimes de ces attouchements. Certaines nient pour ne plus souffrir, d’autres libèrent leur parole, certaines s’investissent encore davantage dans cette lutte face aux responsabilités de l’Église. C’est notamment le cas de François et Emmanuel qui sont visibles dans ce scénario.
L’histoire telle qu’elle nous est rapportée ici est très pertinente. En effet, j’ai beaucoup aimé apprendre à connaître les trois personnages qui mènent un combat commun, ainsi que découvrir leur passé. Nous suivons dans un premier temps Alexandre qui souhaite protéger ses enfants comme tous ceux risquant d’être en contact avec ce prêtre coupable. Ce premier personnage semble par ailleurs ne pas avoir de séquelles lourdes malgré le traumatisme que cela a pu lui créer. En second temps, nous rencontrons François, qui de prime abord ne souhaite pas revenir sur son passé. Lui-même ne fait plus fit de son histoire, encore moins de l’Église. Pourtant, on découvre vite que les attouchements ont eu beaucoup de conséquences sur sa vie actuelle – notamment vis à vis de sa famille, qui se croit soit responsable, soit dans l’incompréhension voir le déni de ce qui a pu se passer. Enfin, nous passons le flambeau – et la parole – à Emmanuel, qui lui a non seulement été atteint psychologiquement, mais aussi physiquement par ces violences. Les séquelles vont crescendo à mesure que l’on découvre les différentes victimes et leurs histoires respectives.
À côté de cela, nous voyons le personnage du prêtre, dans son passé, comme face aux victimes au jour d’aujourd’hui. Bien loin d’avoir conscience des traumatismes qu’il a pu causer, alors même qu’il s’avoue coupable.
C’est un film bien construit que Grâce à Dieu, ni du côté de l’Église, ni de celui des athées. Pas de blâme, seulement des faits et un combat contre un crime contre-nature.