Vu et avis le 20190304
Superbe film qui me semble bien traiter de son sujet avec un très bon rendu.
Cet avis relève plus d éléments du film que les autres avis que je poste (habituellement j essaie de m arranger pour que mes propos ne soient pas bien intelligibles pour qui n a pas vu le film). Ceux qui souhaitent ne pas avoir de révélations sur le film ne devraient le lire qu après avoir vu le film.
Le film a pour sujet celui de la question des prêtres pédophiles et de comment leur hiérarchie les a géré. Il ne parle qu incidemment de , de consentement des mineurs, de cohérence psychologique/théologique/ ou je ne sais. Ni même des autres domaines où cela est arrivé. (Il me semble par exemple, qu il a déjà été constaté, en France, qu il y a eu des familles d accueil / tuteurs maltraitants a qui ont a continué à confier des enfants / des personnes vulnérables). Je comprend que ceux qui sont concernés par ces autres sujets puissent regretter que le film ne signale pas que leur cas existe, mais je comprend aussi que le film ne le fasse pas et se tienne à son sujet au plus serré possible. De même son sujet n est pas celui des dénonciations calomnières en tout genre.
Je trouve le film superbe entre autre justement pour cela, il se tient à son sujet, et cela m a l air courageux et réussi. J ai trouvé le film superbement écrit. Cette superbe correspondance très bien écrite du début, permet de bien comprendre comment pendant des générations, il a été possible d enterrer le sujet. De belles paroles fermes accompagnées d un changement de paroisse pour enterrer les faits, noyer les tentatives de dénonciations.
Un exemple parmi d autres, la psychologue qui dit qu elle ne connaît pas bernard (prenat) mais en a entendu parler. Je trouve cela très intelligemment fait. On ne sait pas si elle entend qu elle sait que le curé existe et est du diocèse, qu elle a entendu des histoires sur lui, que dans le cadre de ses fonctions le nom a déjà été cité, que dans le cadre de ses fonctions, elle en a beaucoup entendu parler, que dans le cadre de ses fonctions, c est un cas parmi d autres. Lorsqu on réalise cela, cela glace sur sa part de responsabilité puisqu elle est laïque, qu elle ne l a pas entendu sous le seau de la confession,. Cela me semble montrer que meme certains gardes fou possible n ont pas fonctionné puisqu elle participe largement à perdurer la situation a l identique et que dans le film, elle ne semble pas agir dans le sens que pour ma part, j aurais attendu qu elle agisse au vu de sa position.
Il me semble que le film présente assez fidèlement les éléments de défense de Philippe (barbarin, j ai l habitude de situer les personnages des films par leur prénom, même si le film ne dit pas ou à peine son prénom, il n y a pas de raison qu il ait un traitement différent). Il y a des propos très interessants car ils mêlent vérités, demi vérités, positions un peu biaisées, c est tristement fascinant de voir comme les propos ont une certaine cohérence. Pour illustrer ce que j entend par là. Philippe défend l idée que les agissements de Bernard sont prescrits par la loi et que s ils ne l avaient pas été, il aurait agi. C est oublier très largement qu il représente une institution morale et qu elle n est pas forcée d appliquer la loi avec ladite prescription et peut appliquer sa propre prescription (en tout cas, c est ce que je comprend du droit canon livre 6, partie 2 titre 5, canon 1395 paragraphe 2 - merci note 26 sur défroquer les prêtres dans Wikipedia sur les pretres). De toute façon, il pouvait aussi l affecter au service d un couvent, ou encore à des fonctions où il aurait très peu de contact avec des enfants. Je ne crois pas que le film insiste assez sur la chronologie des faits. Philippe arrive dans le diocèse en 2002 et il dit n avoir été prévenu du cas de Bernard qu en 2007. L année où ces cas devenaient prescrits. Ce qui signifie que durant ces 5 ou 6 ans, il n a jamais pris la peine de faire un état des lieux de la situation de son diocèse en ce domaine alors que dès le 4/09/2001 un évêque pierre pican, a été condamné en France pour non dénonciation. En avril 2002, Jean-Paul II déclare aux cardinaux américains « il n y a pas de place dans la prêtrise ... ». Cette question est donc largement un sujet d actualité et Philippe ne me semble pas pouvoir ne pas le savoir. Cela ne semble pas crédible qu il n ai su qu en 2007 pour prenat, alors même que celui ci semble avoir toujours reconnu les faits, et peut être même ( d après le film) eu une démarche volontaire pour demander de l aide.
J ai trouvé extraordinaire le personnage de la mère d emmanuel. Soutien discret de son fils et lorsque elle a la possibilité d aider, se porte volontaire dans une scène très étonnante où il me semble percevoir un peu de la culpabilité d une mère qui n a pas su/vu ce qui est arrivé à emmanuel, bien compris ce qu il avait dit et trouve là une occasion de rattraper un peu de son erreur.
On a une belle variété de réaction des parents : parent militant qui ont immédiatement agit, parents qui ont su et pas agis (la tante qui dit au départ qu elle savait mais que comme avec ses neveux il n y a rien eu .... ou la mère d emmanuel ), parents qui ont refusé d agir, parent qui n ont rien voulu savoir (le père, on a tous des problèmes = c est ton problème pas le mien). Il y a finalement une belle variation de réaction.
On a une belle variété de réaction des victimes : celui qui en a parlé à ses parents et a pardonné à celui qui même lorsqu il pourrait en parler des années plus tard ne le fait toujours pas (boulanger). Compassion pour les autres victimes (emmanuel qui fait preuve de compassion envers la blonde qui lui dit avoir été violee par un voisin), l ouvrier du bâtiment qui ne voit que son cas/intérêt et ne s intéresse pas aux autres victimes.