Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Bruno B.42
9 abonnés
37 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 17 mars 2019
Ce film est un reportage d'un réalisme total. Les victimes s'affichent les une après les autres et leur parcours est bien retranscrit. Elles sont même parfois esseulées dans leur propre famille; les couples doivent affronter ces épreuves avec leur histoire, pas forcément complaisante. Le silence, le tabou autour de ces questions n'épargne pas les proches qui n'ont pas soutenu comme il aurait fallu. Ce film montre la difficulté de la résilience, d'affronter un pouvoir comme celui de l'Eglise, les appétits voraces des médias, la gestion de ses propres enfants.....Les parcours sont multiples et variés: il n'y a pas de profil type de la victime. Elles sont fragiles ou pas, combatives ou résignées Le grand débat qui devrait s'ouvrir à présent: la sexualité des prêtres: chasteté contre-nature ou mariage?
"Grâce à Dieu" est un film poignant qui vous hante longtemps... Sobre et juste, il se concentre sur la souffrance et le combat des victimes du Père Preynat, mais il met également à jour l'impossibilité quasi structurelle de l'Eglise à reconnaître et à sanctionner un crime commis en son sein ! Un film qu'il faut voir et dont il faut se souvenir pour ne jamais faire partie de ceux qui sont sourds et aveugles à la souffrance des enfants victimes d'abus sexuels.
C'est un film coup de poing. Contrairement à ses habitudes, François Ozon ne donne pas dans la fiction, mais opte pour le témoignage de faits véridiques. En l'occurrence il s'agit d'entendre la "parole libérée" de jeunes adultes qui, dans leur enfance, ont fait l'objet de sévices sexuels de la part d'un prêtre en charge de camps scouts. Certains ont pu mener une vie normale, sans encombre, d'autres au contraire ont été marqués par d'horribles traumatismes qui les ont contraints à connaître une existence tourmentée et marginale. Le cinéaste a choisi, malgré la vérité des témoignages, de tourner avec des acteurs et non avec les victimes réelles. L'ouverture du film aborde d'emblée le sujet avec une première victime, Alexandre, catholique bon teint issu d'une famille bourgeoise de Lyon. Puis c'est au tour de François d'entrer en scène : le ton diffère, l'homme en veut profondément au prêtre qui a abusé de lui, il se fait dès lors offensif et fonde l'association "la Parole libérée". Vient ensuite le plus émouvant, Emmanuel, l'écorché vif qui peine à trouver sa voie après avoir subi les violences du prêtre. Progressivement le nombre de victimes du père Preynat ne cesse de croître, les témoignages se succèdent et suscitent un véritable écœurement face à une Église qui est restée muette et qui n'a eu de cesse d'enterrer l'affaire. Le cardinal Barbarin est au centre du scandale, présentant une argumentation bien maladroite car visiblement prisonnier d'un système qui le dépasse. Pour donner vie à ce film-enquête, il fallait des acteurs de qualité et répondant pleinement aux caractéristiques physiques et psychologiques des victimes. Aussi peut-on saluer la performance de Melvil Poupaud en un Alexandre BCBG mais résolu à faire triompher la vérité au risque de créer la division dans son entourage, celle de Denis Ménochet dans le rôle de François, un être direct et sans concession, ou encore celle - la plus émouvante, selon nous - de Swann Arlaud offrant ses airs de jeune écorché vif à son personnage d'Emmanuel. Mais les rôles dits secondaires sont tout aussi convaincants : citons entre autres Bernard Verley dans le rôle ô combien ingrat du père Preynat ou Josiane Balasko dans celui de la mère d'Emmanuel. Le film est donc une réussite : il a le mérite de la sobriété pour traiter une affaire qui eût pu dégénérer en pathos et en emphase. François Ozon a préféré opter pour la dignité dans un contexte on ne peut plus sensible : c'est bien sûr tout à son honneur. Une seule petite réserve : si la "parole libérée" devait nécessairement se faire entendre, on eût aimé quelques silences par moments, la voix off d'Alexandre se faisant trop souvent entendre pour servir de fil conducteur à un film qui, répétons-le, constitue une indéniable réussite.
Pour rester dans le thème: "je ne crois que ce que je vois" disait Saint Thomas. Et effectivement, les critiques peuvent influer sur le choix du film,mais après l'avoir vu... Plutôt déçu. Les scènes sont longues, répétitives voir même ennuyeuses. Il est vrai que le sujet terrible ne peut laisser place à trop "d'actions" mais de la à tomber dans les clichés du tragique=lenteur... Les acteurs ne sont pas tous très crédibles, certains peut-être un peu là par hasard. Le film (beaucoup) trop long, veut très certainement faire un rapprochement entre la lenteur de la justice et des procédures au sein du Diocèse et l'état d'esprit des victimes qui patientent en silence ou qui soignent leur blessures, mais l'on a hâte que tout cela se termine. Les scènes sont dérangeantes, angoissantes. Outre le sujet délicat, on ne comprend pas trop où tout cela doit nous emmener ? Parler ? Libérer la parole ? Sanctionner davantage ? Tout cela en même temps oui et tant mieux mais...je passe mon tour.
C'est étonnant pour un film d'Ozon , cette distance bienveillante. J'ai vraiment aimé le soin apporté aux décors : décors qui racontent les histoires ,les statuts sociaux , les cultures et les univers dans les lesquels baignent les protagonistes , La psychologies des personnages est très ciselée aussi, tout en délicatesse .Pas de manichéisme :Le prédateur fait même pitié . Mais il faut la lutte et la persévérance du groupe pour que le bien prenne le pouvoir sur le mal , la vérité sur le mensonge. C'est comme ça qu'une société avance. De remarquables acteurs très incarnés , je regrette un peu les flash back , utiles pour la compréhension psychologique mais un peu trop illustratifs .
Sorti 15 jours avant le jugement du cardinal Barbarin (ce qui a entraîné une demande judiciaire de la part de l’Église de report de la sortie du film), Grâce à Dieu est une description du travail de l’association La Parole libérée pour faire éclater la vérité sur les agissements du Père pédophile (qui a toujours avoué ses comportements et a même alerté sa hiérarchie sur ce qu’il juge être une maladie) et surtout du silence de l’Église catholique sur le sujet. Pour ne pas faire oublier son sujet, François Ozon traite cette histoire d’une manière sobre malgré une structure assez rare au cinémaspoiler: (chaque fois qu’un membre important de l’association fait son apparition, on se concentre sur son histoire en laissant de côté les "héros" précédents qui ne réapparaissent que lorsqu’ils sont en interaction avec le nouveau protagoniste) . Malgré cela, Ozon arrive parfaitement à passionner un spectateur effaré par le manque d’écoute dont les victimes font souvent l’objet et par l’omerta des autorités religieuses. Cette réussite est notamment due à une interprétation sans fausse note des personnages principaux (Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud) et secondaires (Josiane Balasko est véritablement excellente). Un très beau film sur un sujet délicat qui est hélas toujours d’actualité.
Un peu facile, prendre une histoire d'actualité, qui touche à l'intime des personnages, raconter la vie des victimes et taper sur une institution dont la culpabilité semble évidente. L'histoire de ses gens est dure et leur combat est juste,cependant, je ne pense pas que cette forme artistique soit la meilleure pour raconter des faits réels, on a l'impression d'un mauvais téléfilm , enfonçant des portes ouvertes. Un film un peu long au début au milieu et sur la fin. De plus, il ne propose pas d'ouverture positive à la fin. François Ozon aurait pu attendre le jugement pour monter son film et y ajouter un peu de réel, il me donne l'impression d'être un procès de Barbarin avant même que la justice ne se prononce. Dommage, j'avais des attentes beaucoup plus élevées pour un sujet aussi "touchy".
Le film parle des victimes d un prêtre pédophile qui a sevie en toute impunité pendant de longue années tout en detruisant la vie de ses victimes. Le film pose de grandes questions quand à la responsabilité des personnes complice qui se sont tûent et la remise des victime vis à vis de l Eglise. Le film est bien mais beaucoup trop oong et les victimes trop stereotypées.
Un montage très intelligent qui laisse à chacun des protagonistes le temps de s'exprimer et de dérouler son histoire pour permettre au spectateur d'identifier les différentes expériences vécues par les victimes, les différentes manières d'appréhender le problème, de le vivre, de le surmonter.
Des acteurs tellement vrais, tellement crédibles, tellement profonds, qu'ils nous embarquent sans difficulté dans le scenario au point en qu'en quelques secondes, on a l'impression de connaitre les victimes et on ne peut ne s'empêcher de s'intéresser à elles comme si on avait des liens affectifs / personnels avec elles et dans le même temps, la colère monte d'un cran à l'intérieur contre les coupables de l'horreur.
Un film courageux qui aborde honnêtement, sobrement mais efficacement le sujet délicat de la pédophilie dans l'église et celui plus sournois encore du corporatisme religieux qui en tentant de protéger l'église des scandales qu'elle abrite, agave encore plus son cas.
Mention spéciale pour Melvil Poupaud et Bernard Verley dont le heu est à couper le souffle.
Une histoire vraie qui déclencha un scandale dans le milieu de l'église catholique, juridique et médiatique traité humainement par le cinéaste François Ozon !! Sur un scénario bien écrit et bien structuré , le metteur en scène avait tendance quelques fois de choquer les spectateurs avec des longs métrages osés, avec "Grace à dieu", c'est le contraire en traitant avec pudeur les personnages murés dans le silence dans leurs enfance avec des attouchements sexuels du père Prennac sans voir les scènes et qui, adultes, certains lèvent le silence mais la pédophilie n'est pas reconnu par la hiérarchie catholique et donc le père Prennac exerçant sa profession pendant plusieurs années. On suit les personnages adultes ayant été victimes dans leurs démarches, l'un père de famille en bonne situation qui est le premier et appelle à d'autres a porter plainte, un autre qui file les infos aux médias et un autre qui a raté sa vie à cause de cela. Ils sont interprétés par de très bons comédiens Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud secondés par Josiane Balasko et Eric Caravaca entre autres. Mise en scène inspirée de François Ozon, peut ètre un de ses meilleurs films, je les ai pas tous vus. A visionner.
J'étais sceptique à l'idée d'aller voir ce film, mais j'ai absolument pas regretté. J'ai été bluffé par le film de OZON, réalisateur que j'apprécie sans plus, bien souvent dérangeant. Mais il traite superbement le sujet, sans image voyeurisme. J'ai apprécié le déroulement du film avec des très bons acteurs. A voir.
François Ozon a fait très fort ! Il serait beaucoup trop facile d'imaginer une seule seconde que cette réussite tient de l'actualité du sujet. Non... Ozon met en scène une histoire d'hommes blessés au plus profond d'eux-mêmes. Des histoires jusque là parallèles qui vont se croiser par le fait d'une blessure commune infligée par un cinquième homme. Quatre personnalités radicalement différentes mais qui vont faire un bout de route ensemble pour combattre, frôlant le seuil de l'amitié.
François Ozon a parfaitement choisi son quatuor d'hommes et a choisi tout aussi bien leurs compagnes.. discrètes et tellement présentes à la fois. Grâce à des seconds rôles de haute volée il a construit autour de ces couples des familles pour la plupart solides mais fissurées.
Ce film est passionnant et parfaitement maîtrisé, ne donnant la préférence à aucune histoire au détriment d'une autre. Une mention spéciale à l'acteur qui joue Barbarin et celui qui joue Preynat... parfaitement crédibles dans leurs contradictions et doutes.