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Cinephille
159 abonnés
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4,5
Publiée le 12 mars 2019
Grâce à Dieu est un film très fort et remarquablement équilibré. J’avais hésité à aller le voir ayant moins que peu d’estime pour l’Eglise catholique. Je n’ai pas regretté une minute cette séance tant Ozon réussit un pari très difficile : montrer avec justesse la diversité des personnalités et expériences des victimes ainsi que leur souffrance. Les séquences en flash-back ne sont jamais graveleuses, l’histoire est racontée par l’homme qui l’a subie puis le flash-back amorce juste le début nous laissant imaginer précisément ce qui va suivre sans nous imposer de vision épouvantable. J’ai également beaucoup apprécié que le rôle des mères et épouses soit montré, leur soutien et leur engagement ayant largement aidé leurs fils ou époux à faire le difficile parcours jusqu’au tribunal. Le cas de Lyon n’est malheureusement qu’un exemple du couvercle mis par la hiérarchie catholique sur les agissements des prêtres pedophiles et le mécanisme est habilement démontré par le film. Les acteurs sont au niveau attendu mention particulière pour Bernard Verley dans le rôle de Preynat remarquablement interprété dans sa perversité consistant à chercher l’ascendant sur les victimes en leur parlant comme s’ils étaient toujours des gamins de 8 ans.
François Ozon réalise "Grâce à Dieu", un film revenant sur le scandale de prêtres pédophiles à Lyon. Le film se décompose en trois principales sections, dans lesquelles une victime est à chaque fois au centre de l'histoire. Ils ont chacun un rapport différent aux événements qu'ils ont subi, ce qui permet de montrer à chaque fois les choses sous un prisme différent, car chacun de ces protagonistes viennent également de milieux différents, leur témoignage et leur quête de justice sont différents aussi à chaque fois. Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud sont tous les trois excellents dans les rôles principaux. Le film est extrêmement triste et touchant, il capture toute la complexité d'un tel sujet, des difficultés pour témoigner, des séquelles physiques et psychologiques, ainsi que le rapport à la foi des différentes victimes. François Ozon réalise un film d'utilité publique avec "Grâce à Dieu".
Vraiment un très grand film, qui fait forcément réfléchir, sur beaucoup de choses, pour moi ce film devrai être montré à des adolescents, au collèges : pour montrer la gravité des actes. Effectivement beaucoup d’enfants cachent au plus profonds d’eux des actes inavouables, par peur du ridicule, ou pression... Vraiment un film troublant, la cruauté de certains détruisent la vie d’autres, certes oui on le savait... Mais la vision que montre François Ozon la façon dont est tourné la caméra, est tout simplement parfaite : c’est ce qu’il faut dans un sujet aussi grave, une pointe de simplicité !!
François Ozon relate sur grand écran les événements qui ont secoués le clergé lyonnais ces dernières années avec tout le talent qu'on lui connaît. Loin d'être anti-clérical, ce qui est considérablement appréciable, Grâce à Dieu se penche davantage sur les victimes, sur la reconnaissance qu'elles demandent mais aussi sur les dysfonctionnements de l'Eglise quant à tous ces problèmes qui n'en finissent plus d'apparaître dans le monde. Il raconte toutes ces histoires, la vie de ces victimes avec toute la pudeur qu'elles méritent. Sans jamais aller dans le cru, le violent et n'usant jamais d'images choquantes, laissant tout à l'imagination du spectateur, Ozon prend une certaine distance avec le récit. C'est là tout l'intérêt du film, son idée n'est jamais de choquer mais davantage de faire prendre conscience des problèmes qui parcourent ces institutions. A cette fin, Ozon fait encore une fois parler tous ses talents de réalisateurs et de scénariste. Tout est pensé jusque dans les moindres détails et chaque seconde l'histoire est rapportée avec intelligence. La photographie qui permet de mettre en valeur la ville de Lyon et ses alentours est absolument sublime et on se sent transportés par la vie de nos protagonistes. Tout se fait en douceur, on ne nous impose jamais des situations, l'affaire se déroule sous nos yeux et on prend un grand plaisir à en suivre les différentes facettes. Comme d'habitude dans les films du réalisateur français, la musique a une place majeure. Evgueni Galperine et Sacha Galperine sont ici à la baguette et nous font partager les moments de vie de ce récit avec une grande finesse. N'usant jamais de partitions clichées, tout est pensé jusqu'à la dernière note pour transporter le spectateur, lui faire ressentir les émotions des personnages. Mais finalement, un film comme celui-ci ne serait rien sans un casting de qualité. Et là, on peut s'avérer un peu plus critique. Bien que Melvil Poupaud, Denis Ménochet, Josiane Balasko et Aurélia Petit soient tous transcendants, les autres acteurs ne sont pas forcément au niveau. Swann Arlaud notamment, avec un personnage très torturé, force un peu trop le caractère de son personnage à mon sens. A côté de ça, les autres acteurs et actrices, bien que très bons, n'arrivent pas à se hisser à la hauteur des performances des quatre autres. Malgré tout, Grâce à Dieu a le mérite de raconter avec soin et grande délicatesse une histoire perturbante et choquante qui n'a pas fini de faire parler.
De François Ozon (2019). Bien sûr un film malheureusement actuel) . On aurait pu craindre le pire ou la facilité à traiter un tel sujet . Mais n'est pas François Ozon qui veut ! Le réalisateur nous donne à voir un de ses films les plus aboutits et le plus percutant . Une démonstration à la fois forte et puissante sans jamais tomber dans la facilité et les poncifs . Tous les aboutissements , les sentiments les plus contradictoires sont traités avec une grande finesse sans a priori et sns jugement . Le film se regarde de plusieurs façons . Comme un thriller passionnant et aussi comme un parcopurs intéreur au coeur de nos pensées les plus intimes , les plus profondes . Les angles de vues sont traitées avec justesse, analyse contradictoires et c'est ce qui fait la force du film . Que l'on regarde l'histoire du point de vue de l'institution eclésiastique, comme de l'individu, de la société comme du simple citoyen, de la victime comme des coupables . Le film étant servi par des acteurs remarquables , justes et souvent empli et de colère et d'empathie . Avec Melvil Poupaud, Denis Ménochet, Swann Arlaud et même Josianne Balasko , tous et toutes admirables de justesse .
C’est un film tout à fait passionnant et captivant. Particulièrement juste et remarquablement bien joué. On ne voit pas les 2 heures 17 passer, c’est limite un peu court. Merci à François Ozon pour cette merveilleuse réalisation. Un des rares films qu’il est indispensable de voir.
Derrière la fragilité des vies, la parole se libère. Premier rayon de lumière en guise de guérison, d’une puissance dévastatrice. Travail à tout point remarquable de François Ozon. Voici le premier très grand film Français de l’année 2019. Doter d’un scénario tout bonnement impressionnant comme sa mise en scène. L’entièreté de la distribution est sincèrement incroyable. Comme dirait l’adage parole de scout. Boulevardducinema.com
François Ozon réalise un film courageux et bouleversant sur une affaire en cours. Cette œuvre presque documentaire, qui s'appuie exclusivement sur l'engagement salvateur pour la libération de la parole, fait voler en éclat des familles sous l'omerta et adresse une gifle cinglante à une Église hypocrite, silencieuse et complaisante... 🎬🎬🎬🎬
L' éclectique François ozon s' attaque ici au pamphlet social en s' inspirant de faits réels pour évoquer la pédophilie au sein de l' église. C' est une nouvelle fois en faisant preuve de sobriété que le cinéaste est juste et nous touche. Dialogues toujours justes et interprètes remarquables, le cinéaste a la bonne idée de s' attarder sur chaque protagoniste l' un après l' autre. Il est intéressant de voir que chaque victime ainsi que leur entourage réagissent différemment. Un très beau film, touchant et sensible.
La pédophilie a souvent été traitée au cinéma. Pas toujours du coté des victimes, et parfois en légitimant ou sublimant une relation considérée comme naturelle.
François Ozon malgré ses hauts et ses bas est certainement un des meilleurs réalisateurs français contemporain. Sa filmographie est éclectique. Son style varié et foisonnant. Il s'attaque cette fois ci à un sujet brûlant.
Il se met pourtant entièrement au service du récit. Humblement. Son regard et celui des scénaristes est tout en nuance, bien que sans concession. Ozon déploie son talent, et permet, au grand public, catholique ou autre, aujourd'hui mûr pour apprécier un sujet ô combien d'actualité, de surtout comprendre la souffrance engendrée par des adultes sur les enfants. De mieux appréhender aussi le piège du pouvoir sur des familles prises spirituellement en otage.
Le casting est parfaitement choisi avec un jeu d'acteur sidérant de justesse . Le fait d'avoir rencontré les véritables victimes a certainement contribué à la légitimité de l'oeuvre dans son ensemble.
Son approche chorale avec trois profils qui diffèrent dans leur relation avec l'église, et le glissement successif de l'un à l'autre, est particulièrement réussi. Ozon va jusqu'au bout de l'analyse et boucle le sujet sur une belle interrogation métaphysique.
On a envie de répondre à un des personnages que spiritualité et église Catholique ne sont pas synonymes.
Parti voir ce film en ayant connaissance que du titre, j'avoue y avoir trouvé quelques petites surprises. De très bons acteurs au service d'une bonne morale. La réal reste relativement simple, mais le tout se joue sur l'écriture que je dois qualifier de réussite. Tout ceci embelli d'une musique assez extraordinaire.
Ce film a le mérite de nous sensibiliser aux conséquences désastreuses que provoquent les abus sexuels commis sur des enfants. A travers l'histoire personnelle de chacune des victimes racontée dans ce film, dont le scénario est tiré d'une histoire réelle, le spectateur ressent toute la souffrance vécue par chacun et par leur proches, eux aussi victimes collatérales de tels crimes. Ce film, bien que parfois un peu long ( quelques scènes redondantes) devrait intéresser un large public.
Ce film est une enquête dans un monde relativement secret et inaccessible aux communs des mortels. On y apprend, avec effroi, la négligence de l'Eglise par rapport à la pédophilie pour des raisons sûrement compréhensibles du maintien de cette institution avec des hommes de vocation toujours de moins en moins nombreux ! C'est tout un système religieux qu'il faut repenser. C'est bien de pouvoir s'en rendre compte mais il faudra du temps. Combien ?
" Grâce à Dieu " est un film d'une importance capitale, pour la vérité, pour l'église et, à moindre mesure tant le champ en semble dérisoire, pour le cinéma français en général et François Ozon en particulier. On parle de film polémique en évoquant ce film alors qu'il s'agit d'un film vérité, attendu par tous depuis toujours, et avec un ton d'une justesse respectueuse assez remarquable. L'histoire est absolument monstrueuse et renvoie à énormément d'affaires de pédophilie, notamment dans le milieu de l'église. Le ton de cette enquête est d'une sobriété humaine, glaçante et loyale envers les victimes et les catholiques. François Ozon, réalisateur-scénariste de génie, a toujours su tout au long de sa carrière viser juste. Avec ce film, il passe encore un cap: il passe au delà du culot et du goût du risque, il atteint le stade ultime de la perfection. Il est impossible de décrire ce que ce film provoque, tant il est fort et nécessaire. En ce sens d'ailleurs, le cinéma français montre encore qu'il est le seul à savoir évoquer ce thème avec une telle justesse ("Polisse" ou "Les Chatouilles" sont également de cette veine brute et exemplaire sur un sujet monstrueux). " Grâce à Dieu " est un film nécessaire, bouleversant et brillant. Sa sortie quelques jours avant le verdict qui sera délivré le 7 mars à venir est tout autant courageux qu'important. Rien d'autre à dire que ce film m'a personnellement totalement bouleversé ; peut être aussi pour ça que les mots viennent dans le désordre, sans logique mais avec énormément d'émotion.