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Vinz1
186 abonnés
2 449 critiques
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4,0
Publiée le 15 mars 2020
« Grâce à Dieu » est le dernier film de François Ozon, un réalisateur français assez éclectique mais qui aime bien également les sujets tabous. Cette fois-ci, il s'attaque à un dossier brûlant, celui des actes pédophiles perpétrés par des hommes d’église plus ou moins couverts par leur hiérarchie. C’est certes lourd, mais ne tombe jamais dans le pathos ou la caricature, sans doute parce que c’est très bien écrit et que le métrage adopte trois angles de vue différents, ceux de trois victimes ayant subi des attouchements du même homme, le père Preynat, mais dont la relation avec Dieu diffère. C'est sobre, magnifiquement filmé dans une ville de Lyon sublime, et l’ensemble prend les allures d’un combat entre des victimes avérées et les institutions religieuses peinant à prendre des sanctions et à reconnaître la pathologie de certains de leurs membres. Il faut souligner surtout la justesse du casting avec un Melvil Poupaud et un Swan Arlaud au sommet de leur art. On ne sortira pas indemne de ce métrage qui suscite moult interrogations dont celle de l’ultime plan quant à la question métaphysique posée par le fils aîné d’Alexandre, celui par qui tout a pu commencer…
François Ozon a retiré tous les beaux artifices de ses précédentes mises en scène, pour recentrer clairement le sujet de son film au cœur des attentions du spectateur. Car le récit est trop grave, trop important, pour ne pas en faire l’élément le plus important du long-métrage. Évidemment on ne peut s’empêcher de penser à Spotlight, le film oscarisé en 2016, qui avait également pour thème la pédophilie dans l’Église. Mais, dans ce dernier, l’intrigue se déroulait auprès des journalistes qui enquêtaient sur l’affaire. Alors, que le film de François Ozon se déroule du côté des victimes, un défi encore plus grand pour le réalisateur et ses acteurs. Heureusement ces derniers s’avèrent exceptionnels : ils sont trois, ils proposent des interprétations très différentes les unes des autres mais qui demandent toutes beaucoup d’investissement et d’implication. Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud, puisqu’il s’agit d’eux, s’avèrent parfaitement convaincants dans ces rôles d’adultes qui cherchent à revenir sur leur terrible passé. François Ozon prend le risque de découper son long-métrage en trois parties, centrées chacune sur un des trois personnages principaux du récit. Cela ne fonctionne pas très bien dans une première partie très documentaire, avant de prendre tout son sens à partir de la deuxième séquence, et encore plus ensuite avec le rôle marquant joué par Swann Arlaud. Le film prend donc son temps pour saisir le spectateur, mais l’effroi que suscite cette histoire et l’incarnation parfaite des acteurs emporte au final l’adhésion. François Ozon signe là son film le plus militant, en route pour les prochains César.
Excellent, un film intelligent et poignant qui reste tout à fait juste je trouve, le casting est parfait, malgré sa longueur le film est captivant du début à la fin, à voir !
Délicat, équilibré et non partisan, sans aucune caricature, bien construit, le film parfait. Les acteurs et actrices sont excellents. Les différents aspects de cette affaire et la libération de la parole se déroulent comme un passage de témoins entre les 3 principaux héros, comme une boucle. C’est bouleversant et humain, juste dans les rapports familiaux et sociaux, décortiqués de façon claire avec finesse, et un questionnement essentiel sur la vie et le devoir d’agir pour ce qui est juste. Le meilleur film que j’ai vu depuis longtemps.
Thématique "Eglise et pédophilie", autour de l'affaire Preynat à Lyon. Point de vue des victimes. Un bon film-enquête, documenté. Sujet délicat, abordé avec un souci factuel, prudent. On n'échappe pas à un certain didactisme, avec des dialogues souvent trop écrits, peu naturels. Et un style qui suit l'esprit général : sage, appliqué, académique. Peu mémorable cinématographiquement parlant, donc, mais intéressant dans son ensemble, avec une narration efficace et prenante.
François Ozon signe ici un véritable chef-d'oeuvre en dénonçant la pédophilie dans l'Eglise Catholique Française. Il s'intéresse aux agressions sexuelles commises par le Père Preynat et ne s'interdit rien. Pour incarner ces enfants cabossés par leur enfance, il sait trouver les acteurs justes avec Melvil Poupaud, Denis Ménochet et surtout Swann Arlaud qui est une nouvelle fois bouleversant. Les réactions des personnes proches des victimes sont dépeintes de manière subjuguante , entre les non-dits et les soutiens. De tout cela, on retiendra la souffrance des enfants devenus adultes et le récit documenté d'un film nécessaire où François Ozon atteint le sommet de son art. Magnifique malgré la gravité du sujet!
"Grâce à Dieu" n'est pas seulement un film passionnant, permettant d'appréhender le drame de l'Eglise gangrenée par la pédophilie. C'est aussi l'émouvante histoire de la création d'une association de gens de différents milieux, frères humains liés par un même crime envers chacun d'eux. Très loin de la caricature, François Ozon signe une oeuvre absolument nécessaire, également portée par un casting remarquable.
Le film est sobre, les acteurs sont impeccables mais le sujet est tellement révoltant qu'on le regarde avec un certain malaise, c'est éprouvant mais nécessaire.
Film bouleversant. Juste. Très bien interprété. A voir absolument. Quand on voit le nombre important de victimes au fur et à mesure du film, c’est effrayant. En espérant que justice soit faite. Il aura fallu beaucoup de courage pour toutes les victimes qui ont porté plainte.
Film bouleversant à mille lieues du déluge anticlérical auquel je m’attendais. Que de justesse dans les portraits des quatre principales victimes, qui sont aussi comme une parabole de la France d’aujourd’hui, avec ses tensions, ses déchirures, ses écarts immenses d’éducation et de vie, comme il en a toujours été sans doute, en bien pire… Que de réconfort aussi à voir qu’ils ont su s’unir pour que prévale la justice.
Un film de François Ozon est toujours une excellente surprise tant le réalisateur est doué pour raconté des histoires. Mais force est de constater que celui-ci est probablement ce qu'il a fait de mieux. "Grâce à dieu" fait partie de ces films "coup de poing" qui perturbe et dérange en montrant une bien triste réalité, basant ainsi son intrigue sur des faits réels. La réalisation d'Ozon est impeccable et l'interprétation est parfaite, servie par un casting absolument fabuleux. Un film à voir ABSOLUMENT !!
Si vous voulez voir « du Ozon », n’y allez pas. Il est vrai que le sujet est trop sensible pour prêter à la provocation. De ce fait, Ozon s’est cantonné à un film proche du documentaire, plat, linéaire, long et ennuyeux. De plus, les violences sexuelles ne sont nommées qu’à la fin, on ne perçoit donc pas l’ampleur des crimes pendant les trois quarts du film car on parle de baisers qui ont traumatisé ces enfants à vie et que certains se sont même sentis fiers et élus par cet amour que leur a voué le père Preynat. Cette ambiguïté nuit à la conscientisation de l’enjeu. Il aurait fallu nommer les sévices dès le début et « appeler un chat, un chat ». Bref , en voulant être trop évasif, elliptique, voire en omettant certains faits (pour protéger l’intimité des victimes ?), Ozon tue l’impact que son film aurait pu avoir. Enfin, que l’une des victimes se plaigne de son sexe tordu car il a reproduit dans son enfance les gestes masturbatoires du père Preynat est assez risible et ne sert pas la cause de sa victime.
Certes, on est plein de compassion pour ce qu'on subi ces enfants, pour le parcours du combattant des victimes pour que justice leur soit rendue, et indignés par l'omerta de l'église. Mais la fiction bien informée - et c'est la moindre des choses - n'a aucune valeur ajoutée par rapport à un documentaire. Les acteurs sont tous très bons, mais c'est trop long, on s'ennuie et on attend la fin avec impatience.
François Ozon s'est appliqué à ne reprendre que des faits avérés donc incontestables, mais aussi et également et soulignant les différences des victimes, à savoir que certains sont croyants et se battent "pour l'église", d'autres sont devenus athées convaincus, d'autres se cherchent encore... etc... Le gros point fort reste donc un scénario pointilleux, intelligible et plein d'acuité. Le cinéaste réalise un film témoin de son époque, un film nécessaire et tristement réaliste. Le seul bémol serait l'émotion, si on évite la pathos souvent inhérent au genre, cette fois Ozon passe à l'autre extrême et on a du mal à s'attacher à la plupart de ces victimes. Néanmoins, François Ozon signe un grand film qui mérite qu'on s'y arrête. A voir et à conseiller. Site : Selenie
François Ozon s’attaque à un sujet fort : une quête de justice et de reconstruction par des hommes marqués par les actes pédophiles qu’ils ont subi. En structurant son film en trois actes, chacun centré sur un personnage différent, l’auteur permet à chacun d’eux d’exister et de montrer un regard différent sur ce fait divers sordide.