Jordan Peele a voulu faire "un grand film d’extraterrestre, un film sur des soucoupes volantes", selon ses propres termes. Il poursuit : "Et pas seulement un film d’horreur à base de soucoupes volantes mais vraiment l’essence même de ce sous-genre-là. C’est un genre difficile à bien mettre en œuvre, car il faut voir très grand..."
"Puisque le film se déroule dans le ciel. Rencontres du 3ème type m’a beaucoup marqué par son ampleur et sa vision mais, surtout, grâce à la capacité de Steven Spielberg à nous faire croire qu’on est vraiment en présence d’un phénomène qui vient d’ailleurs."
"Dans ce genre, cependant, on prête souvent d’innombrables qualités extraordinaires à une civilisation extraterrestre très évoluée. Mais si la réalité était bien plus simple et sombre que tout ce qu’on peut vraiment imaginer ?"
Le titre initial du film était "Petits hommes verts".
Etant donné que l’équipe technique devait créer énormément d’images du ciel et des nuages, Nope comporte 700 plans d’effets visuels. Il n’y a qu’une poignée de plans du ciel avec de vrais nuages dans tout le film.
Le phénomène venu du ciel qui enlève les êtres humains et les animaux est surnommé "Jean Jacket" par le personnage principal (il s'agit du nom d’un cheval du ranch Haywood). Le producteur Ian Cooper précise :
"Baptiser une entité Jean Jacket me donne la chair de poule, parce que c’est une référence inquiétante à la pop culture. Et il y a aussi l’évocation d’une veste en jean comme étant une enveloppe vide. Il y a quelque chose à la fois de pop et dérangeant dans le fait d’appeler une entité extraterrestre Jean Jacket."
Daniel Kaluuya connaît bien Jordan Peele pour avoir joué le personnage principal de son premier long métrage, Get Out.
Pour donner aux mouvements de Jean Jacket des bases naturelles, les producteurs ont consulté John Dabiri, professeur d’ingénierie à l’université de Californie CalTech qui étudie des systèmes biologiques comme les méduses et les oiseaux pour tenter de créer de nouvelles technologies.
Ils ont parlé de propulsion et de biologie sous-marine pour imaginer les déplacements de Jean Jacket. Une autre inspiration pour l’allure de Jean Jacket a été l’hyper-minimalisme de la série d'animation japonaise Evangelion à l’esthétique biomécanique.
Outre les références issues du monde vivant, comme les oiseaux et les méduses, l’équipe des effets visuels a étudié l’art de l’origami pour imaginer la manière dont Jean Jacket se déploie et révèle sa nature intérieure. Il a fallu 18 mois de travail pour finaliser le style de Jean Jacket.
Comme il faisait extrêmement chaud sur le plateau et qu’il y avait énormément de poussière, presque tous les acteurs ont dû être équipés de plusieurs exemplaires des tenues de leur personnage, comme, par exemple, Daniel Kaluuya qui a utilisé 10 paires du même jean pour interpréter son personnage. Son personnage porte par ailleurs quasi exclusivement des vêtements récupérés lors des tournages de films et de séries sur lesquels il a travaillé.
Jordan Peele et la chef décoratrice Ruth De Jong ont décidé de construire la ville au centre du film dans son intégralité. Après une phase de documentation (comprenant le visionnage de westerns comme La Porte du paradis et Il était une fois dans l'ouest), ils ont compris qu'il leur fallait l’ossature d’une ville de western traditionnelle, mais en la rendant singulière à la manière d'un parc d’attractions contemporain.
"C'est pour cela que les couleurs sont chatoyantes. C’est un peu une ville de western sous acide, et c’est donc multicolore. On l’a presque construite grandeur nature, et c’est ce qui explique que les portes ont l’air toutes petites", précise Ruth De Jong.
A noter la présence de Michael Wincott. Ce visage connu du cinéma américain est réputé pour avoir joué plusieurs méchants mémorables dans les années 1990, comme dans Robin des Bois, prince des voleurs, 1492 : Christophe Colomb, The Crow ou Le Flic de San Francisco.
Il a fallu 14 semaines pour construire Jupiter’s Claim et son arène. Tous ses bâtiments possèdent des intérieurs fonctionnels et la ville comporte un bureau du shérif, un zoo d’animaux domestiques, un train à vapeur, une station d’orpaillage, un magasin de bonbons, un magasin d’alimentation générale, un saloon, une poste, un barbier, un maréchal-ferrant, une tannerie, une station de pompiers, une pension pour chevaux, une église, un cimetière et une arène en forme de fer à cheval avec 938 places assises.
La locomotive construite à l’échelle un quart est une véritable locomotive à vapeur, construite sur plusieurs années par l’ingénieur ferroviaire accessoiriste Mike Massey et son père (tout comme les wagons et les rails) et n’a pas été conçue spécifiquement pour Nope.
La maison Haywood a été construite sur le ranch Firestone à Agua Dulce en Californie, propriété qui a autrefois appartenu à William Mulholland, le célèbre ingénieur civil responsable de l’irrigation de Los Angeles au début du XXe siècle.
Plutôt que d’utiliser l’imposante demeure blanche de style hispanique, Peele et les producteurs ont choisi de construire une ferme sur la propriété, plus près des écuries et des granges. La construction des deux niveaux de la maison Haywood a pris environ 10 semaines.
A l'origine, Jesse Plemons devait jouer un rôle dans le film (probablement celui tenu par Steven Yeun). Toutefois, l'acteur révélé par son rôle d'ignoble membre d'un gang nazi dans Breaking Bad a dû laisser tomber.
La raison ? Un conflit d'emploi du temps avec le tournage de Killers of the Flower Moon, de Martin Scorsese.
40 % de Nope a été tourné avec des caméras IMAX et près de la totalité du film à l’aide d’un grand format 65 mm, avec pellicule à 5 perforations, à l’exception de la séquence de la série télévisée de 1997, tournée elle sur du 35 mm comme cela aurait été le cas à l’époque.
Quatre caméras IMAX ont été utilisées pour le tournage, deux d’entre elles sont des MSM standards, des caméras très solides pouvant tourner 36 images par seconde, et les deux autres sont des Mark IV qui peuvent, elles, filmer 48 images.
Scott Smith, technicien IMAX responsable de l’entretien de toutes les caméras, a adapté l’une des IMAX Mark II avec une manivelle pour pouvoir être utilisée comme le prévoit le scénario – une caméra qui ne nécessite pas d’électricité. Cette caméra pouvait tourner 3 ou 4 images par seconde.
Le singe que l'on voit le temps d'une séquence aussi angoissante que violente est a été conçu via la motion capture et c'est un certain Terry Notary qui l'incarne. Ce dernier a notamment joué (en motion capture) des personnages de La Planète des singes, Avatar et Avengers Endgame.