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    Paris, Texas
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    282 critiques spectateurs

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    Jonathan M
    Jonathan M

    137 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 février 2018
    Il y a de ces films qui deviennent culte et qu'on se doit d'ajouter dans une cinéphilie. "Paris, Texas" assurément. Une histoire d'amour sincère et passionnelle qui va s'ouvrir à nous tout le long du film. En cela on a le seul gros point fort ici : il y a cette zone de mystère qui met du temps à se décanter au fur et à mesure qu'on passe des minutes avec Harry Dean Stanton. Plaisant, attachant, mais malheureusement pour moi, je ne rentre pas avec eux. L'amour de ce couple est tellement pudique et isolé que je n'arrive pas à ressentir la moindre émotion quand à ce rendez-vous manqué. Je ne sais pas comment justifier ce manque d'empathie, mais pour moi la mise en scène ne me laisse jamais la chance d'entrer dans leur histoire.
    Sudhir
    Sudhir

    20 abonnés 480 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 décembre 2017
    Vu au cinéma en 2014 version restaurée.. Bien sur Stanton est habité par ce personnage ambigu mais Kinsi dans ce peep show habillée de son pull rose est bouleversante... L'histoire de cette rédemption (à tout niveau famille amour, filiation....) nous fait voyager au plus profond de soi. Wim Wenders rare cinéaste Allemand, ayant été plagié, récupéré par les US, a filmé de façon si unique ce road movie dans ces déserts si pleins et ces villes si vides... BO
    Le Français Glacé
    Le Français Glacé

    30 abonnés 328 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 novembre 2017
    Paris, Texas réalisé par Wim Wenders en 1984.
    *Les points que j'ai appréciés →
    • L'histoire de cette famille
    • Le jeu des acteurs
    • La fin avec la fameuse "séparation" (pour ne pas en dire trop

    *Les points que je n'ai pas appréciés →
    • Les quelques moments longs

    *Conclusion →
    J'ai aimé, c'est simple mais beau. 8/10.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 405 abonnés 4 251 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 octobre 2017
    Alors que Harry Dean Stanton nous a quittés en septembre 2017 à l’âge de 91 ans, c’est l’occasion pour nous de revoir son plus beau rôle, Paris, Texas, la Palme d’Or 1984. Le film ressorti en version restaurée en 2014, présente un homme qui refait surface après quatre années d’errance alors que tout le monde le croyait mort. Il avait abandonné son fils à son frère pendant ce temps et va le retrouver. Mais c’est surtout l’absence de la mère qui est mystérieuse. Qu’est-elle devenue. C’est le périple que vont mener ce père et ce fils qui ne se connaissent pas pour la rechercher. Paris, Texas a su traverser le temps sans prendre une ride. Le revoir aujourd’hui provoque les mêmes bouleversements du fait de son histoire simpliste en apparence mais tout à fait complexe dans les émotions qu’il dégage. Chef d’œuvre inestimable de Win Wenders, Paris, Texas est maîtrisé sur tous les plans techniques et scénaristiques. Entre fascinations et contemplations, Paris, Texas est un moment inoubliable.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    203 abonnés 2 527 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 août 2017
    Paris, Texas est un film assez étrange, mais plutôt bien.
    Le personnage central, malgré toute sa part de mystère est assez attachant.
    Les acteurs sont bons : Harry Dean Stanton, Nastassja Kinski ou encore Dean Stockwell. C'est assez dommage qu'aucun d'entre eux n'aient véritablement eu de succès au cinéma.
    Les décors sont très marquants.
    Le film est par contre un poil trop long.
    Un ovni du cinéma.
    Nyns
    Nyns

    221 abonnés 749 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 juillet 2017
    C'est marrant, avant de découvrir un film très connu, on se fait souvent une petite idée, même si comme moi on aime pas trop en savoir... Et oui j'étais bel et bien persuadé que ce film se passait à Paris et au Texas. Bon alors si on réfléchis 5 minutes, avec la virgule tout ça. Donc 100 % paysages américains, grandioses, que du bonheur. Et il y a bien une ville qui s'appelle Paris au Texas (j'ai vérifié...). On a donc une histoire d'actes manqués, qui au début paralyse le protagoniste bloqué dans un mutisme intriguant. Raconté de façon assez laconique, pleine de sous-entendu, de longueurs voulues et nécessaires. Si on connait et on a eu la chance de road tripper aux USA, ça ne paraitra pas long, mais justement même trop court. C'est typiquement la vision admirative d'un européen qui découvre la grande Amérique. C'est donc un film pour européen. Oui je doute que le spectateur en mal de film d'auteur qui loge dans l'Arizona saisisse toute la portée à l'identique... C'est comme ça. Ce n'est pas pour autant un chef-d'œuvre, j'ai notamment plus de mal avec la fameuse scène du téléphone, pourtant si culte, ou l'émotion peine à passer (ou arrive trop tard pour y croire). Mais le charme brut de Nastassja Kinski face au regard naturellement mélancolique de Harry Dean fonctionne si tristement bien. La dimension du rôle de parent, aussi, est à saisir. Un film d'ambiance à savourer à condition de ne pas être pressé.
    Observator84
    Observator84

    7 abonnés 103 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mai 2017
    Une quête, une quête amoureuse éperdue sur une terre brûlée... Un homme désespéré, une femme qui s'est égarée, des chemins qui se croisent. C'est une histoire d'amour en forme de cheminement, vers l'autre et soi. Jusqu'où sommes-nous prêts à aller pour atteindre et retrouver ce que nous avions perdu ? Ce film le montre magnifiquement selon moi.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    126 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 mars 2017
    Une autre variante de l'alchimie douceur / lenteur que Wenders se complaît à manier de long en large, ajoutant parfois du sulfure d'étrangeté pour donner du goût. Auf wiedersehen, Deutschland, hello America : pas plus grande l'ambition mais plus grand le décor. En s'exportant, il étanche sa soif d'espace, met deux ou trois acteurs avec une mémoire solide pour les longs monologues, et voilà un semi-road-movie un peu amorphe mais plein de sens.
    Le cinéphile
    Le cinéphile

    707 abonnés 2 748 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 31 mars 2017
    Le film de Win Wenders prend son temps, raconte une histoire d'amour de manière détachée, calme, réaliste, avec une dimension d'appartenance et mémorielle très bien traitée.

    https://m.facebook.com/la7emecritique/
    Serpiko77
    Serpiko77

    61 abonnés 1 631 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 décembre 2016
    Comment ne pas être touché par le jeu exceptionnel d'Harry Dean Stanton, la beauté de Kinski, l'esthétisme des images mais surtout par l'histoire poignante qui devrait atteindre chacun d'entre nous. Paris, Texas est ce qu'il se fait de mieux en ce qui concerne la rupture sentimentale.
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 470 abonnés 4 468 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 novembre 2016
    Avec Les Ailes du désir, Paris Texas est sans doute le métrage le plus connu de Wim Wenders. Un métrage très agréable, malheureusement handicapé par sa lenteur. Je reste d’avis que lorsqu’on veut faire un film fort, touchant, ça ne peut s’exprimer que par le naturel du jeu, des dialogues, et c’est toujours bien plus rapides, souvent intenses, parfois violents que ce que l’on nous montre dans Paris Texas. C’est surtout vrai de la dernière partie d’ailleurs, qui ressemble à un épilogue trop étendu, et qui aurait réellement pu être plus tenu.
    Cela mis à part, Paris Texas livre une histoire simple mais touchante, où un homme retrouve son fils puis sa femme laissait quatre ans plus tôt. Il y a de l’émotion, de l’humour parfois, et même si le rythme est mou, Paris Texas sait accrocher son spectateur. C’est un road-movie (pour une bonne partie) très humain, qui manque peut-être un poil de gravité, mais qui parle au cœur. Il y a aussi ce petit grain de fantaisie, d’onirisme qui, par certains aspects m’a fait penser à Arizona Dream. Après les parties du film sont un peu inégal, et la première reste la meilleure, j’ai même pensé mettre un 5 si tout le film avait eu la qualité de cette partie.
    Le casting est au top. Rien à dire, Harry Dean Stanton livre une prestation mémorable, et s’affirme remarquablement au fur et à mesure du métrage. Face à lui Dean Stockwell trouve sûrement son meilleur rôle au cinéma, et on regrette presque de ne plus le voir dans la dernière partie. Nastassja Kinski apparait peu pour sa part, uniquement dans la dernière demi-heure en gros, tenant un rôle un peu faible. Pour le coup je crois qu’elle est un peu sous-exploitée, d’autant qu’elle est lumineuse. A souligner aussi les interprétations très justes d’Hunter Carson et d’Aurore Clément. Bon casting, pour ne pas dire très bon, et des personnages très solides, qui prennent du relief au fur et à mesure que l’histoire avance.
    Formellement Paris Texas est exceptionnel. La photographie est magnifique avec un travail sur les couleurs qui impressionne dès l’ouverture. Wenders s’impose vraiment ici comme un maître de la lumière. A cela s’ajoute de très beaux décors, notamment dans la première partie qui est magnifique, mais les deux suivantes valent le détour aussi ! Et puis Wenders nous donne une très belle mise en scène, à la fois très sobre et très recherchée. Paris Texas est une œuvre d’artiste, à l’évidence, inspiré et ce n’est pas pour déplaire ! A souligner aussi une bande son bien dans le ton du film. Peut-être un poil lente compte tenu du film qui n’est déjà pas très dynamique, mais enfin, dans son genre c’est un morceau mémorable !
    Paris Texas est donc un film qui m’a réellement convaincu, mais qui avec un quart d’heure en moins aurait été parfait je pense. C’est simple, mais fait avec beaucoup de subtilité, de finesse, un réel sens esthétique, et puis un casting en or. 4.5
    NoSerious Man
    NoSerious Man

    187 abonnés 178 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 mai 2019
    Bien qu'étant une figure emblématique du cinéma européen et international, Wim Wenders n'est pas réputé pour être l'auteur de films techniquement tous très aboutis (une petite pensée pour le métaphysique mais quelque peu barbant "Les Ailes du désir") et tous acteurs de sa renommée mondiale. 1984 fut cependant l'année de la consécration pour le cinéaste allemand: il nous réalise la production la plus primée et la plus unanimement acclamée du festival de Cannes, une pluie d'émotions, une fourmilière à sentiments et une oeuvre profondément humaine dont il nous fait grandement part dans "Paris, Texas" ! Dans une atmosphère mystère et fortement marquée par la nostalgie, le film met en scène Travis (feu Harry Dean Stanton, incontestablement le rôle de sa vie), un homme disparu au Texas depuis quatre ans et qui cache un lourd secret. spoiler: En effet, il a quitté son foyer, laissant ainsi son épouse Jane (Nastassja Kinski, "Tess") et leur enfant seuls.
    Il trouve réfuge à Paris, la ville au Texas où il a grandi. Retrouvé inconscient dans un café en plein coeur du désert, il est rejoint par son frère Walt dont il n'avait plus de nouvelles, et ce dernier décide de l'héberger à Los Angeles. Chez son frère, Travis rencontre Hunter, un petit garçon adopté par Walt, qui est en réalité le fils de Travis et Jane. Petit à petit, le contact entre le père et le fils se renforce et leur complicité va jusqu'à les unir afin de retrouver Jane, désormais mannequin à Houston. Mais peut-on réhabiliter un amour perdu en dépit des désordres causés par le temps ? Une claque émotionnelle ! "Paris Texas" est l'histoire d'une famille qui se recompose, avec plus ou moins de difficulté, après plusieurs années de séparation. Wenders laisse une grande place aux émotions dans ce scénario semblant à première vue sortir de nulle part tant les retournements de situation et les sentiments sont nombreux. Le film se divise en trois parties: une première durant laquelle Travis se perd, tel le rapace l'accompagnant dans le désert du Texas, pour se rapproche doucement mais sûrement dans le monde des vivants à travers les séquences en voiture ; une deuxième partie valorisant le retour d'un personnage à la sociabilité et à l'amour ; se concluant par une troisième partie magistrale faisant à nouveau recours au road movie et aux monologues symbolisant la tentative de retrouver la vie de couple idéale connue autrefois. C'est une découpure à la fois émouvante et cohérente puisque chaque partie marque une étape dans la quête du héros, à la fois touchante en humaine. spoiler: Nous découvrons que le couple s'est séparé suite à des tensions survenues face au sentiment d'incapacité de s'occuper d'un enfant. En effet, Travis et Jane étaient tous deux dérangés par la large différence d'âge de leur couple (35 ans d'écart, en se référant aux biographies des deux acteurs) et par la charge d'Hunter qui, dès sa naissance, va assister au déchirement de l'amour liant ses parents.
    De ce point de vue, le film valorise l'évocation de la peur de vieillir, voire de rater sa vie. Au final, chaque personnage remet en question ses erreurs et ses défauts et cette manière de présenter l'évolution des personnages montre ô combien il est difficile pour chacun d'affronter ses problèmes personnels sans blesser autrui. "Ce qui ne noue tue pas nous rend plus fort", ce dicton n'a jamais été réel que dans ce film puisqu'il serait bon ton de noter que contrairement à Jane, Travis ne pleure jamais et fait usage de la parole de la séquence à l'aéroport au début du film, jusqu'à la conclusion. Cela donne l'impression a appris de sa solitude, que son absence de quatre ans à la vie de société lui a appris les valeurs de l'homme. Au début, Travis, ce cinquantenaire triste et mutique, est esseulé dans le désert du Texas, exilé dans l'état où il est né. Nous pouvons voir dès le début son désir de silence et de rester dans ses souvenirs du passé, sans penser au présent, qu'il pourrait passer en ville en fondant une famille heureuse. Au contraire, à la fin, dès que Travis commence son voyage avec son fils, on voit qu'il parvient à accepter le présent et ses douleurs à travers le dialogue. spoiler: (comment parler de "Paris Texas" sans penser à l'envoûtant dénouement, mené de plein coeur par un simple dialogue entre le couple suite à leurs retrouvailles ? Une séquence originale qui prend au tripes, et dans laquelle s'entrecroisent les sentiments différents des deux protagonistes. L'originalité de cette scène réside dans le point de vue de chaque personnage: Travis, dans une pièce noire, parvient à observer Jane, tandis que cette dernière, dans une pièce éclairée, voit son propre reflet dans la vitre à la place de Travis. A cet instant, on parvient clairement à observer la confrontation du personnage face à lui-même, et qui, en l'occurrence, se retrouve subitement confrontée aux douleurs du passé.)
    C'est au travers de cette séquence d'anthologie, suivie par la déchirante boucle narrative qui conclut le film, que notre protagoniste principal parvient à faire face à ses problèmes (donc à son passé) et renonce ainsi à vainement essayer d'y échapper. La bande originale de Ry Cooder, sobre et envoûtante bien que peu attachante, symbolise la mélancolie d'un personnage hanté par son passé et par la peur du changement. Elle se fraie une place d'une haute importance lors des scènes marquées par la solitude de notre héros ; des accords légers de guitare se répétant, et ne semblant pas former une mélodie lisse... Tel Travis, la mélodie n'a aucune direction précise et rarement une musique n'a aussi bien représenté la psychologie d'un personnage. Ce film m'a chuchoté au creux de l'oreille à quel point il est essentiel d'"aller de l'avant" et de prendre du recul face à mes tracas quotidiens. Le message, aussi bien positif que déchirant, est toujours intact après plusieurs visionnages, et vaudrait à ce film d'être transmis de génération en génération à juste titre ! "Maintenant, je vais devoir repartir" pour citer Harry Dean Stanton, et vous laisser savourer ce chef d'oeuvre de toute sa substantifique moelle.
    Mr. Renton
    Mr. Renton

    143 abonnés 95 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 mars 2018
    J'ai enfin trouvé le moment de voir Paris, Texas que je gardais en Stand By depuis un bon moment afin de le voir dans des conditions optimales de façon a pleinement savourer l'expérience. Et alors, ça en valait la peine. Magnifique sur tout les plans, aussi bien en terme de lumière que de décors (je suis amoureux des déserts Américains) mais aussi l'histoire et les acteurs et sa musique, Paris, Texas, est une ode a la Beauté a tout les niveaux! La couleur d'ailleurs est un aspect capital du film puisqu'elle a une grande importance dans ce qu'elle révèle d'une scène ou de l'état psychologique d'un personnage. L'histoire est belle a en pleurer (littéralement croyez moi) et délivre un message extrêmement fort, affronter ses problèmes plutôt que de les fuir, en plus de dépeindre une relation père fils extrêmement touchante.
    Rien a ajouter si ce n'est des éloges, Paris, Texas est a ce jour un des plus si ce n'est LE plus beaux film que j'ai jamais vu. Enfermez vous pendant 2h30, lumières éteinte et laissez vous porter par cette splendeur. Vous ne le regrettez pas.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 21 mai 2016
    Wim Wenders à la barre, "Paris, Texas" avait l'avantage de partir gagnant pour un road movie de qualité. Oui, Wenders accompagne une mise en scène au cordeau (et pas que !) mais qui ne tient pas la durée du film. Non pas que le rythme s’essouffle mais le niveau qu'essaye de trouver le réalisateur allemand n'est jamais atteint. De fait, on reste sur un très bon road movie classique mais qui n'a pas l'art de faire ressortir de plein fouet la magnificence d'un Wenders dont j'avais entendu bien des louanges.
    Aussi, "Paris, Texas", ma quatrième incursion cannoise du moment, était ma première expérience Wenders. A cause d'une aura certes méritée, mes attentes programmées n'ont pas été atteintes. Tel est l'enjeu auquel je me suis bien volontiers accordé.
    Scénario de "Paris, Texas" : un homme surgissant de nulle part se fait hospitaliser. Après quatre ans d'absence, son frère va tenter de le ramener à la vraie vie car auparavant l'homme tourmenté avait femme et enfant. Une fois le lien renoué entre l'ex-disparu et le fils, une quête va les emmener encore plus loin... .
    Bénéficiant d'un Sam Shepard sans fard et sans concession pour l'écriture (plus connu comme ayant joué dans "Les moissons du ciel", "L'étoffe des héros" ou dans le plus récent "Mud", il est aussi un dramaturge confirmé), Wenders organise à sa façon le road movie à l'américaine étant donné qu'il s'agit pour lui de son premier métrage tourné sur les terres de l'Oncle Sam. Premier film américain pour Wenders donc qui apporte une patte européenne. La quête de l’identité, brillamment mise en scène, vue au travers des différents personnages renvoie à la satire féroce à l'italienne (tel le Vittorio incarné par Gassman dans "Parfum de femmes"). De même, l'histoire que Wenders nous raconte pourrait être celle d'un homme fuyant le régime d'Allemagne de l'Est : en cela, le réalisateur des "Ailes du désir" ancre dans "Paris, Texas" ses souvenirs de jeunesse (je suppose). Toujours pour parler scénario, l'apparition des personnages, également très bien filmés par le metteur en scène, se fait par électro-choc. La manière dont chacun apparaît est différente et nous permet de se sentir avec eux comme l'avait fait Verneuil pour ses polars à la française (je pense bien sûr à "Mélodie en sous-sol", au "Clan des siciliens" et à "Un singe en hiver" : pour les rencontres inopinées entre briscard et jeunes loups).
    Maintenant, examinons la mise en scène dont j'ai déjà donné quelques points. Filmé à l'européenne, on saupoudre à la sauce américaine, et l'on obtient un Wim Wenders cru, sauvage et fragile. Comment prend forme ce road movie ? Attardons nous sur la première séquence du film pour y répondre. Une fois le générique passé, Wim nous accorde un plan d'ensemble sur un paysage d'une aridité extrême : le désert de Mojave (en passant, la photo est magnifique sur l'ensemble du métrage : c'est Robby Müller, collaborateur fétiche de Wenders, qui est à l’œuvre. Il a également travaillé pour Schatzberg et Jarmush). Bim ! Une seconde plus tard, toujours en plein désert, un accord de guitare bluesy (de Ry Cooder, compositeur attitré de Walter Hill : "Johnny belle gueule", "Dernier recours"...), bam ! Le blues continue et, d'un coup, gros plan sur le visage figé de Harry Dean Stanton, l'homme solitaire, pour un entre-aperçu complètement anarchique. Boum ! Le tout embaumé de la mise en scène de Wenders. Badam !... La glace est brisée, nette.
    D'une fraîcheur intense, "Paris, Texas" apporte un souffle nouveau à ce genre de films, cantonné au classique américain "Easy rider", véritable phénomène de société en son temps. Variation de tonus également pour l'ensemble du casting, international. Un Dean Stanton très bon dans le rôle de l'homme paumé (éternel second qui a su s'imposer au fil du temps ("Alien", "La mort en direct"...)), Nastassja Kinski emmitouflé dans son pull rose apporte une beauté fragile incandescente ("Tess" lui a ouvert les portes de la gloire), le couple Dean Stockwell ("Blue velvet")-Aurore Clément (la rescapée de "Apocalypse now" Redux) est parfait, et le jeune Hunter Carson (connu pour ce rôle d'enfant abandonné) forme avec Dean Stanton une relation père/fils troublante à souhait. Un casting béton donc dominé par un Harry Dean Stanton au top, dans l'un de ses meilleurs rôles. Bingo !
    Alors oui, "Paris, Texas" fait peau neuve dans le road-movie (voir mes explications plus haut), mais l'on ne peut s'empêcher de penser à "Rain man" au commencement du film, sorti cinq ans plus tard. L’anti-duo Stockwell/Dean Stanton interpelle et l'on peut supposer que Levinson s'en est servi pour le jeu d'acteurs époustouflant Cruise/Hoffman. Après, concernant le cheminement de l'histoire (et donc de l'homme égaré par la vie), le métrage de Wenders m'a évoqué "Thelma & Louise" par son ambiance électrique (rythme et musique) et onirique (la fin d'un rêve). "Rain man" "Thelma & Louise" = "Paris, Texas" ? Sans doute, mais il manquerait la patte d'un réalisateur ayant eu un pied à terre en Europe pour parvenir à procurer un style classique que Ridley ou Barry n'ont pas (pour les films cités en tout cas).
    Pour conclure, "Paris, Texas" (1984) est bien un chef d’œuvre atypique de Wim Wenders pour la mise en abime des personnages. Il en résulte également des scènes cultes : l'apparition d'Harry Dean Stanton, son monologue, les courtes apparitions de Nastassja en pull rouge.
    Une p'tite cure de blues amis spectateurs ? Si oui, direction... le désert de Mojave !
    christophe M.
    christophe M.

    10 abonnés 483 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 mars 2016
    Un film envoutant à voir et revoir toujours avec autant d'émotion, le désert américain en toile de fond. et l'impression de quête d'un idéal.
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