Dérangeant, troublant, poignant, bouleversant, émouvant, révoltant, flippant, le film montre
un morceau de notre époque, de maintenant, sous la loupe, à Paris, place de la République, avenue des Champs-Elysées, rue Oberkampf… 2015, 2016, 2017.
Au-delà de l'actualité, c'est la globalité de la situation, de l'époque qu'on voit à travers chacun des personnages et c'est le ressenti de chacun qui nous importe sous le ciel de la nuit infinie que Mathieu Bareyre illumine de toutes les couleurs des sentiments, les siens, les leurs, les nôtres.
Ca parle d'amour, de révolte, du temps qui passe, de musique, de faits divers... Tout ce qui empêche la jeunesse de dormir. Des étudiants, des fêtards, des chômeurs, des dealers … « L’Époque, ça fait 'poc'. C’est le bruit d’un coup de matraque, le son d’un mec qui a le crâne creux ». C'est Rose qui le dit.
Rose, grave et lumineuse, souriant à son angoisse, Rose gravée dans l'époque et l'illuminant.
L'Epoque nous fait regarder la Jeunesse dans les yeux et ça pique.
Seul derrière la caméra, avec son ingénieur du son,Thibault Dufait, Mathieu Bareyre capte le sensible, entre dans le visage des gens. Dans la note d’intention de "Joli Mai" de Chris Marker et Pierre Lhomme dont Matthieu Bareyre dit s'être inspiré, on peut lire : « c’est un film à ricochets. Les auteurs ne seront que des lanceurs de questions, sur l’eau de Paris : on verra comment les cailloux retomberont, et s’ils vont loin » .
Qui vivra, verra.
Un film à voir absolument