Voici encore un film de réalisateur qui ne se sent plus. Le truc veut t'en mettre plein la vue avec ses citations Facebook qui poppent en gras à l'écran, ses jeux de couleurs et sa caméra qui tourne dans tous les sens. En mode : regardez-moi vous submerger par mon talent et ma science; je fais des trucs d'esprits supérieurs, moi.
Climax fait primer la forme sur le fond pour prendre son spectateur par les sentiments les plus primaires. On pourrait croire qu'1h35 pourrait s'avérer un peu short pour développer une intrigue solide. Or, ironie du sort, on se rend rapidement compte que c'est trop long pour ce que c'est. Simplement car chaque séquence traîne beaucoup trop en longueur. Le visionnage devient très rapidement un calvaire.
Le supplice démarre dès la session de questions/ réponses des danseurs. On veut savoir quel sont les objectifs de la troupe; un début d'intrigue quoi. Mais non, cette séquence s'éternise, ralentit déjà le déroulement des événements. Les séquences de danse reviennent à peu près à la même chose. Hypnotiques, enivrantes, mais on sent que l'objectif est, en réalité, de meubler du temps d'écran. Durant la seconde partie, cette sensation de lenteur se voir décuplée et agrémentée d'une atmosphère oppressante au possible. C'est terrible, j'attends la délivrance du clap de fin comme le messi.
Cette seconde partie fait, en outre, émerger toutes les faiblesses de cette production. À savoir un truc qui bascule dans le ridicule à partir dans tous les sens. Les personnages on des attitudes vachement peu vraisemblables (à quel moment t'enfermes ton gosse dans le local électrique). Et, plus globalement, des profils peu sexys. Dès leur présentation sous forme de dialogues en tête à tête, ils mettent en exergue 1001 problèmes sociaux. De quoi forger des profils peu flatteurs et attachants. Je ne m'étalerai pas sur les morts presques aussi débiles que dans les Destination Finale.
Climax , c'est quand même incroyablement bien réalisé, rien n'est laissé au hasard. Le spectateur se retrouve faible comme un gosse; effrayé par ces couloirs étroits aux couleurs froides et rassuré par les couleurs chaudes, l'espace et la musique de la piste de danse. Alors que c'est cette même piste qui est l'endroit le plus dangeureux.
À part ça, les acteurs sont plus ou moins convaincants (la mère du petit sonne atrocement faux). La bande son so 90's est bien choisie.
En somme, pour apprécier Climax, il conviendra de passer outre la faiblesse de l'intrigue. Noé mise tout sur l'ambiance, et c'est réussi. Durant le visionnage, le spectateur est pris en otage dans cette soirée qui vire au cauchemar. Il n'attendra que d'être secouru. Or, une fois sorti de la séance, à tête reposée, on se rend compte que scénaristiquement, ça ne casse pas trois pattes à un canard...