Feydeau, je ne connais pas, je n’en ai jamais vu jouer sur les planches en vrai, et du coup, j’en nourris une image assez cliché : les portes qui claquent, les gifles qui se perdent, les maris cocus qui surgissent pendant que les amants se planquent dans la garde-robe...et je ne crois même pas que mon ignorance soit très éloignée de la réalité. Si je devais voir un de ses pièces un jour, j’ai l’impression que j’y chercherais moins le gag qu’une vision colorée des moeurs de la Belle Epoque. ‘Le dindon’ est la dernière adaptation en date d’un de ses vaudevilles les plus fameux, avec des acteurs dont on se dit qu’ils sont suffisamment bankables rameuter le public en salles, bref, c’est du pur théâtre filmé, avec quelques scènes illustratives superflues : pas le meilleur biais pour découvrir l’auteur, j’imagine mais bon, c’est de cinéma dont je suis amateur, pas de théâtre, alors...Premier constat, je ne sais vraiment pas à quoi servait de déplacer le contexte de la pièce - 1896! - dans les années 50 étant donné que celle-ci est de toute façon en complet décalage avec les normes contemporaines. Après, ça reste du théâtre de boulevard qui met les pieds dans le plat : un peu gras, plus gras qu’il ne l’était à l’origine à ce qu’il paraît. C’est un genre en soi et je ne sais pas si j’en suis vraiment amateur, du moins sous cette forme : dans l’ensemble, les quiproquos, la plupart du temps réglés comme du papier à musique, fonctionnent bien, mais pour une raison où pour une autre, la sauce ne prend que très moyennement. Dany Boon fait du Dany Boon, c’est extrêmement irritant, mais les autres s’en tirent mieux. Les bons mots, les chouettes tirades, ce n’est pas ce qui manque tout au long du film mais malheureusement, elles fonctionnent une fois sur deux. Il ne reste finalement que la curiosité qu’on éprouve au départ envers une comédie atypique, forcément un peu désuète, mais dont la transposition vers le cinéma est loin d’être optimale.