Chez les ricains, le sport, c’est beaucoup plus que du sport. C’est une religion. Mais c’est aussi un monde dans lequel les dérives et les magouilles, le pognon et même la politique occupent une place de choix. C’est ce que nous montre Oliver Stone dans cet « Enfer du dimanche » qui prend place dans le monde du football américain, l’un des sports rois outre-atlantique. Stone nous montre donc surtout les dérives du sport professionnel. Et pour illustrer son propos, le cinéaste crée donc le personnage de Willie Beamen, joueur qui est un illustre inconnu, et qui va tout d’un coup être mis sous le feu de projecteurs, avec les conséquences suivantes: contrats de pub, contrats avec des sponsors, interviews télévisées régulières, une sur les magasines sportifs et même show business avec la sortie d’un single associé à un clip. C’est ce que l’on appelle le star system, et c’est un phénomène qui est beaucoup trop présent. En particulier aux Etats-Unis. Regardez par exemple, le nombre de joueurs évoluant dans le championnat de la NBA qui sont projetés dans l’univers du star system. Kobe Bryant, LeBron James, Carmelo Anthony ou encore Allen Iverson étant des exemples parfaits. Revenons en au film en lui-même. Que peut-on penser de cet « Enfer du dimanche »? Et bien, pour l’apprécier, il faut « franchir » certains obstacles. Notamment celui de la longueur. Oui, le film d’Oliver Stone dure presque 2h30. Cela peut paraître con de dire ça, et pourtant, c’est vachement important car les spectateurs n’appréhendent pas tous la longueur d’un film de la même façon, que le film soit bon ou mauvais. Il faut ensuite piger, que même si le film se veut tout public, et bien il cible tout de même un public en particulier. Pas besoin d’être un puriste du football, en revanche avoir une légère connaissance du sport US est, à mes yeux, un petit plus. Quoi d’autre? Par moments, le film prend des allures d’un clip que l’on pourrait voir sur MTV ou des chaînes du genre, et ça, chez certaines personnes, ça passe pas du tout. Personnellement, qu’est-ce j’ai pensé de ce film. Je n’ai pas été emballé plus que ça, mais je n’ai pas non plus détesté. Ce que j’ai aimé? Les scènes de match et d’entrainement durant lesquelles Stone insiste sur les impacts physiques. J’ai bien aimé aussi la façon dont Stone a montré la position qu’occupent les joueurs et l’entraîneur au sein d’un club sportif professionnel. Cette position, on pourrait la résumer ainsi: ce sont des pions et rien de plus. C’est eux qui prennent les coups par la tronche, c’est eux qui morflent, que l’on critique si les résultats ne sont pas là. Forcément, pas de résultats, c’est égal à pas de droits TV et donc pas de pognon. Et l’avis des joueurs et du coach, rien à cirer. J’ai bien aimé aussi le côté divertissant du film. En revanche, je n’ai pas été toujours en accord avec la réalisation nerveuse choisie par Stone. Je regrette aussi pas mal de temps morts. De scènes qui n’ont pas franchement une importance capitale. Et j’ai détesté le personnage de Jamie Foxx, qui est une vraie caricature ambulante et qui en fait des caisses, étant souvent à la limite de l’insupportable. Pour la faire courte, dans cet « Enfer du dimanche », on trouve du bon (Al Pacino y est bien évidemment à son aise) et du moins bon. Mais, il est vrai que le plus « compliqué », c’est de parvenir à rentrer dedans. Les critiques partagées au sujet de cet « Enfer du dimanche » ne me surprennent absolument pas.