Ce film est fait de hauts et de bas. L’ambiance football américain liée très étroitement à la vie quotidienne de l’Américain moyen est bien vue mais trop d’héroïsme vient se jeter sur le scénario : les stars déchues et les nouvelles têtes d’affiche se succèdent dans l’équipe des Miami Sparks, certaines sombres et toutes vont se relever dans un élan de fraternité vu et revu à l’infini dans le cinéma américain. Cela va même jusqu’à la chute du coach qui devient impopulaire et doute énormément, pour dire que tous les personnages se remettent en cause à leur tour probablement afin de rajouter un peu plus de longueur. La bande originale est dantesque, rythmée et très variée avec entre autres Fatboy Slim, Robbie Robertson, Moby, Roger Troutman, Gary Gliter, Overseer, Black Sabbath, Metallica, Thelonious Monk, Ella Fitzgerald, Kid Rock, les Chemical, Outkast, Queen mais aussi Jamie Foxx (passage obligé)… On passe du rock dur au métal, à la techno, au jazz puis à la pop commerciale en un rien de temps et cela peut parfois perturber comme ci tous les titres choisis devaient tous rentrer dans la durée du film. En parlant de durée, quelle longueur ! On a l’impression que les joueurs courent pendant des heures ! Presque 2h30 pour faire le tour d’un récit très idiot au départ. Côté mise en scène, les scènes de sport-spectacle sont bien retranscrites à l’image de celle de ‘Invictus’ s’il fallait prendre un exemple mais il ne s’agit pas du meilleur Stone, c’est certain : les ralentis sont grossiers, les effets de flou sont désastreux, bref on nous prend pour des imbéciles comme ci le simple jeu des acteurs ne suffisait pas à exposer l’histoire. Pourquoi ne pas avoir laissé la jolie troupe d’acteurs et actrices faire leur boulot étant donné qu’ils le font à merveille ? C’est d’ailleurs pour cela que le film est à la limite du regardable, Entre autres grâce à Al Pacino (il en fait un peu trop et crie beaucoup), Cameron Diaz (pas tellement utile car Pacino prend toute la place), Dennis Quaid, James Woods (peu d’apparitions au final), Jamie Foxx (incarnation bête du joueur professionnel), LL Cool J, Lauren Holly, Aaron Eckhart, Charlton Heston (parfaitement crédible), John C. McGinley, Oliver Stone (dont la VF effectuée par George Eddy est d’un ridicule absolu). Bilan mitigé donc : acteur principal omniprésent (et pourtant Pacino impose le respect), scénario limité, artifices de réalisation trop gros, fin attendue (on se doute du dernier match avec 2 points d’écart et 2 secondes pour le boucler avec des ralentis de sorte que les 2 secondes se transforment en 5 minutes)… A éviter et si vous voulez voir réellement un vrai film d’Oliver Stone moins connu que ses standards, visionnez plutôt ‘U-Turn’ ou bien ‘Tueurs nés’.