Avis sur Central Park Driver

Central Park Driver est un film avant tout porté par son esthétique. La bande son est très bonne, très eighties avec des morceaux planants typiques et des sonorités beaucoup plus pops et entrainantes, notamment à la fin. Visuellement c’est très clipesque, avec un travail indéniable sur la photographie, les éclairages, et des décors urbains convaincants. Dommage que la mise en scène reste assez plate, le réalisateur semblant s’inspirer beaucoup de metteur en scène comme Tony Scott (et de ses Prédateurs notamment) et Mulcahy, mais n’ayant visiblement pas la même maitrise. Quoique fouillé ses plans sont souvent brouillons, peu clairs, et le montage reste faible.
Le scénario en revanche n’est pas terrible. Bon point de départ, et Central Park Driver donne une déclinaison plutôt personnel du mythe vampirique, ce qui n’est pas anodin. Néanmoins le rythme est très plat, à cause notamment du montage foiré, et il y a beaucoup de scènes inutiles, ici pour instaurer l’ambiance sensuelle du métrage, mais qui le remplissent à outrance, d’autant que l’horreur on cherche ! Décousu, peu clair, Central Park Driver possède en fait des défauts typiques du film semi-amateur, où la conduite du récit est généralement ce qui pèche le plus. La fin par exemple est pour le moins foutraque !
Le casting est composé quasi uniquement d’inconnus. Pour autant Michael Miranda tient bien le rôle principal, surtout il colle bien à ce personnage de taximan. Autour de lui un casting féminin pléthorique et plutôt pas mauvais non plus, Helen Papas ayant un physique assez surprenant et pas trop conventionnel, ce qui apporte là aussi un peu de singularité au métrage. Les personnages ne sont pas tous bien fascinants, mais Central Park Driver pour un métrage aussi fauché et aussi inconnu est dans le haut du panier niveau acteurs.
Au final Central Park Driver est un film quasi-anonyme qui mérite un éventuel visionnage pour les amateurs de curiosité et de films de vampire. Il y a une certaine originalité, et le traitement visuel est convaincant en dépit des maladresses de la mise en scène. 2.5