Un petit gout de "L'été de Kikujiro" (le côté loufoque en moins) au départ, pour un film qui sait à la deuxième moitié surprendre, avant de rendre au spectateur le choix de sa conclusion. C'est justement cette deuxième partie, déstabilisante, qui fait sortir le film d'une simple jolie petite histoire à la limite du franchement "naïf mais fait du bien", à quelque chose de plus réaliste, moins dichotomique, rappelant que la beauté peut éclore aussi grâce aux difficultés, aux mauvais choix précédents, voir suivants. Un film qui porte aussi avec un vrai message sur la famille où les liens et les qualificatifs sont vus comme des titres à mériter, bref, un film d'une profondeur qu'on ne lui imaginait pas au démarrage. Formidable.
Personnages attachants, mise en scène soignée et belle lumière mais c’est long du fait notamment de la répétition de certaines scènes (repas, larcins) et le manque de ressort dramatique. Palme d’or ? Non ?!
Magnifique et bouleversant film intime et social. Un film d’une délicatesse, d’une subtilité rares. Une suite de moments simples avec des gens simples et qui dégoulinent de bonheur simple, de dignité et de richesse intérieure. L’art cinématographique est au sommet. Dans sa techinque – montrage, cadrage, photographie – mais aussi dans sa démonstration, son plaidoyer pour la douce vie familiale, surtout dans les galères, qui dépasse les liens du sang. Où sont les criminels punissables ? Parmi cette famille ? Ou dans notre société individualiste et cruelle ? Où est l’humanité ? Chez la vraie mère déjantée et les médias abjects ? Ou chez ces gens cabossés débordant de tendresse ? Tous les acteurs, y compris l’émouvante petite fille de 6 ans, sont inoubliables et c’est bien triste de savoir que l’interprète de la grand-mère est morte pour de vrai peu après le Festival. Festival de Cannes 2018 qui, pour une fois, a distribué une Palme méritée et indiscutable.
La famille, un thème cher à Koreeda. Malgré une sensibilité indéniable, le film se cherche sans jamais réussir se trouver : serait-ce là le principal grief à formuler au cinéma du réalisateur ? Le nippon ne semble jamais parvenir à se donner les moyens de ses ambitions. En résulte un long-métrage pas vraiment abouti, à la narration brouillonne, pauvrement structurée et peu rythmée. Le scénario manque d'enjeux et les personnages évoluent en roue libre sans jamais emporter l'adhésion du spectateur.
Bon pas grand chose à prendre dans ce film. Une mise en scène très linéaire et franchement pas folichonne, une lumière assez laide et un scénario très très mince. Reste l'interprétation des acteurs assez juste et particulièrement des enfants. L'atmosphère est bien définie aussi et nous sommes, il est vrai, plongé dans l'univers du film des les premières scènes mais l'ennuie m'a vite rattrapé et j'ai fini le film assez péniblement.
Après un détour par le polar avec "The third murder", Kore-Eda interroge à nouveau la cellule familiale à travers le portrait d’une famille en marge. Avec sobriété, il ne porte aucun jugement sur ses personnages évoluant dans la misère.
Film d’un ennui mortel même si je peux comprendre l’intérêt de certaines personnes. spoiler: Les histoires de chaque personnage se termine mal ce qui est très frustrant et donc décevant.
Il n'y a rien à jeter dans ce film. Tout est maîtrisé. Le scénario, l'image, les couleurs, le son, les personnages, le jeu des acteurs, le tempo, le montage, la musique, les rebondissements narratifs à la fin du film. C'est du très grand art. On en ressort purifié par tant de beauté, mais en même temps profondément secoué, car après tout, il s'agit d'un drame dont le fil directeur est l'éternel questionnement sur ce qui définit la notion de famille et la parentalité. Comme le dit Nabuyo a un moment, de manière très touchante, "être mère est un concept inventé par celles qui peuvent avoir des enfants". Il n'y a sans doute que ceux qui ont été réellement confrontés à cette épreuve qui pourront comprendre à quel point ces mots sont justes.
Il y a du talent et du savoir-faire qui déborde de partout dans ce shoplifters, la mise en scène, étudiée et naturelle, la lumière, l'écriture, les acteurs. Et de tout cela, se dégage une énergie solaire, vivifiante, une énergie mélancolique et joyeuse sur une affaire de famille, sur ce que ce que c'est que d'être une famille, de se choisir une famille et une vie. Des personnages sombres et brillants, tout en faux-semblant et en sincérité désarmante. Au fond, ils n'ont rien d'autre à offrir qu'eux-mêmes, mais ils s'offrent entièrement, sans retenue, et c'est sans doute ça le plus étonnant dans cette affaire de famille.
Ah la la « Une affaire de famille » a remporté la Palme d’or en 2018 et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il le mérite. C’est un film social et familial qui nous montre la pauvreté et la société précaire qui n’est pas mis en lumière. Les acteurs interprètent des personnages touchants qui ne laissent pas indifférents. La mise en scène est poétique. Je n’ai pas eu d’autre choix que de le voir en vf avec un très mauvais doublage qui ne suivait même pas le rythme de la voix des personnages. Je vous le conseille fortement en version originale
Cette 'Affaire de famille' est un chef d'oeuvre et - profitons-en, c'est rare - une 'Palme d'Or' accessible, passionnant, étonnant, jouissif pour tout public! Difficile à croire que ce film soit japonais, tellement l'image 'délicat' et lisse de ce pays se trouve enrayé. Hirokuza Kore-eda n'hésite pas de gratter la surface et nous emmène dans un Tokyo pauvre, un Tokyo qu'on n'a jamais vu et où vit une famille qu'on aura du mal à imaginer, composé de trois générations de personnes généreuses, voleurs, ouvriers, femmes de joie. Cette 'Affaire de famille' est tout simplement brillante, pour son côté impertinent et profondément humaniste. Un film qui bouscule l'ordre social et dont on sort avec le sourire. A voir absolument!
Certains pensent que les choix des jurys du festival de Cannes reflètent surtout la suprématie de l’esprit bobo, exotiste et intello brouillon. Comment ne pas leur donner en grande partie raison lorsque l’on considère le choix du jury 2018 ? Sur tous les films présentés, c’est au film dont le rythme était le plus lent, au scénario très ambigu, qu’ils ont octroyé la Palme d’Or. De plus, le concept de transitions, et de grammaire de l’image, semblent totalement absent de ce choix. Plusieurs scènes étirées parfois à l’extrême ne font ressortir qu’un détail secondaire d’un point de vue dramatique. Par contre, certains éléments essentiels font l’objet d’un plan très elliptique. De plus, plusieurs scènes semblent parachutées, s’empiler sans lien avec la précédente. L’inconsistance de Hirokazu Kore-eda ne s’arrête pas là. Il nous met l’accent sur certains personnages, plus que sur d’autres, pour ensuite nous laisser en plan, et ne rien préciser de leur destinée. Enfin, un problème de vraisemblance se pose également dans le scénario du Japonais. Lors des interrogatoires, le silence des différents accusés sur certains points qui aideraient à les disculper, parait fort peu probable. Les jurés ont de toute évidence jugé sur le potentiel de l’histoire, pas sur les moyens mis en place pour la mettre en valeur. Ce choix est d’autant plus affligeant que plusieurs autres candidats, eux, ont déployé un talent exceptionnel pour des histoires tout aussi, voire bien plus poignantes.