Pourtant cinéphile, je n'aime pas m'ennuyer au cinéma, ni avoir l'impression de regarder un film académique destiné seulement aux intellectuels.
("Drive my car", "the square", non merci.)
J'étais donc un peu réticente, et ce n'est que parce que canal l'a remis dans sa collection et que j'avais beaucoup de temps que j'ai lancé la lecture de "l'histoire de ma femme".
Je n'ai que très peu lu parmi les critiques spectateurs, qu'il s'agissait peut-être davantage du personnage campé par Léa Sedoux (que je trouve habituellement un peu plate, mais dont j'ai adoré la prestation ici) Lizzie" dont il s'agissait.
De ce qu'une femme peut faire comme sacrifices, de ce qu'une femme peut être mystérieuse sans jamais être pourtant désinvolte, frivole, ou venimeuse.
D'une femme qui aime même lorsqu'elle n'est pas dupe. D'une femme qui réveille un homme sans attendre rien d'autre en retour que du respect.
Ce capitaine, finalement, ne semble trouver l'amour que lorsqu'il imagine sa femme être la pire des compagnes.
En l'épousant, en tombant amoureux d'une inconnue, il entretient le mystère et c'est ce mystère et cette jalousie qu'il éprouve concernant ses éventuels amants, qu'il semble aimer plus que Lizzie lui-même.
Parce qu'en terme de faits, Lizzie est irréprochable. Et pourtant, c'est à partir du moment où il épouse cet amour qui devait pourtant être parfait, qu'il sombre dans la tristesse alors qu'elle ne lui offre que la paix, la compréhension, et la vie.
C'est finalement un portrait assez sombre de l'Homme qui nous est montré. Ces hommes qui trompent et mentent, qui imaginent que les femmes sont pareillement constitués, le venin et la malice en plus.
Non Lizzie n'est pas une femme incontrôlable. Elle est d'un calme redoutable, et d'une capacité à aimer véritable, contrairement à ce vieil homme qui ne sait comment gérer son rôle d'être viril et de mari complice.
Mais à force d'être enfermé dans un stéréotype, n'est-on pas forcément condamné à en devenir un ?
Je ne me suis pas ennuyée une seconde. J'ai trouvé ce film très fin, n'ayant jamais la paresse scenaristique d'utiliser des clichés, tout est dans les regards, les angles morts, les silences. Tout est se joue dans l'instant présent.
Je n'ai pas lu le roman éponyme, et ça m'a donné très envie de le lire.
Une ode à cette Lizzie, et aux problèmes de couples qu'on fabrique à l'avance et qui gangrènent tout par anticipation et préjugés.