Bon, je ne vais pas le cacher, aujourd’hui ces slashers pour ado comme Souviens-toi l’été dernier ou les Urban Legend font franchement datés, mais certains conservent un côté divertissant, et nostalgique aussi pourquoi pas.
Après un deuxième épisode à Souviens-toi l’été dernier, sans parler du troisième, ça ne se justifiait pas vraiment. Ça revenait à peu près à reprendre et à nous resservir la même recette, avec la possibilité imminente que ce soit moins bien.
Cette suite est exactement dans cette veine. C’est la même recette que le premier film. Rien ou presque ne diffère, si ce n’est le cadre qui passe d’un petit port de pêche à un hôtel de luxe et désert sur une île paradisiaque.
Le métrage distille une histoire rigoureusement similaire et se présente comme une suite directe du premier film. Un tueur inconnu, des victimes qui s’amoncellent. Il y a plus de morts, c’est déjà cela, mais c’est aussi moins tendu, avec un caractère slasher beaucoup plus affirmé, là où le premier pouvait tendre parfois vers le thriller. Ici pas de suspens, pas d’enquête, les victimes sont vite mises dans le bain. Alors c’est peut-être un brin plus rythmé, mais c’est aussi moins accrocheur. Le spectacle reste vain, les enjeux faibles, et la fin surprend à moitié. En clair, cette suite, comme beaucoup de suite n’a retenu que ce qui est théoriquement divertissant, abandonnant la moindre once de réflexion. Les néophytes du genre trouveront peut-être de quoi s’amuser, perso j’ai trouvé ça longuet et déjà-vu.
Le casting est surtout amusant pour ses seconds rôles. Bill Cobbs, la tête type de la personne que l’on a déjà vu plein de fois mais dont on ne sait pas où, et cela car sans jamais avoir de premier rôle c’est le genre d’acteurs suffisamment charismatique pour marquer. Jeffrey Combs aussi, présent pour un numéro inquiétant mais sous-exploité. C’est bien simple, en trois minutes de discussion il est dix fois plus angoissant que le vrai tueur ! Il y a aussi Jack Black, encore dans sa période trash (bon, il a régulièrement des rechutes me direz-vous). Sinon, côté personnage principaux, et bien on retrouve les deux survivants du premier film, c’est-à-dire Hewitt et Prinze Jr. Le deuxième est toujours aussi transparent, la première est toujours charmante, et pour tout dire ferait passé bien des choses avec son charmant minois, ce que le réalisateur semble visiblement avoir deviné. Et il ajoute aussi la jolie Brandy Norwood et Jennifer Esposito histoire d’avoir un quota charme suffisant. Malgré cela, entre les personnages sans relief et les acteurs approximatifs (Hewitt surnage très légèrement dans le groupe des jeunes), ce n’est pas reluisant. Malgré ses faiblesses, c’était un peu au-dessus dans le premier film. Par exemple ici Mekhi Phifer est ridicule.
Reste le travail formel, et ce n’est pas meilleur non plus. Plus de meurtres, honorablement filmés, c’est vrai, par un réalisateur qui se débrouille pour ce qui est de l’effet brut. Néanmoins l’ambiance laisse à désirer, les décors ne sont pas si enthousiasmants que cela (on peine à ressentir l’ambiance Caraïbes, l’hôtel n’est pas si luxueux et grand que promis), et la photographie un peu terne n’est pas terrible. A souligner une bande son purement alimentaire.
Mon opinion sur Souviens-toi l’été dernier 2 est qu’il ressemble beaucoup, par ses qualités et défauts, au troisième. Personnages de slashers pur et dur, une histoire totalement bateau, des meurtres corrects mais une ambiance pas angoissante pour un sou. 1.5