Si parfois je bute sur certains films de Ken Loach, il n'en est rien de Carla's Song. Il s'agit de la seconde fois que je le vois quitter le Royaume Uni après Fatherland, comme quoi les questions internationale le tracasse également. D'ailleurs je trouve qu'il contemple le monde avec un regard à la fois proche mais néanmoins pas du tout intrusive, pas de gros sabots en somme.
D'un point de vue formel, Carla's Song est à plus d'un titre son travail le plus beau visuellement. La photographie et le rythme y sont évidemment pour quelque chose mais je crois à mon corps défendant que l'attrait pour l'Amérique du Sud et le parcours des protagonistes à influer sur mon ressentit. La musique et le chant souvent très présent dans les films du Britannique trouve là une résonnance et un propos extrêmement délicat dans le dureté du climat politique et disons-le, de guerre terrible.
Robert Carlyle que j'avais adoré dans Riff-Raff il y'a quelques jours retrouve cet aplomb qui fout le camp à mesure. Il craque, retrouve de l'allant, et se rebiffe dans une idée folle et juste. Oyanka Cabezas quand à elle ingurgite de la fragilité et la ressort en un désarment courage dans une adversité qu'elle retrouve et affronte mieux que la solitude et la fuite du départ. Carla, son personnage, redécouvre en même temps avec les autres ce qu'elle à quitté, son retour rouvre les plaies et les sutures à la suite de manière cette fois plus solide. Quand à Scott Glenn, il est encore une fois incroyable. Cet acteur à une prestance, un charisme, il livre une composition magnifique.
A la fois amusant et âpre dans un premier temps, le film vire au contraire à l'horreur mais dans une ambiance plus contrastante, comme si, avec la mort, les minutes devenaient plus importantes encore ... C'est avec ce message que j'ai aborder la fin de ce film, que je relativise, que je continue mes envies d'évasion.
Carla's Song est une aventure à vivre pleinement, Ken Loach débarrassé de certains tire larme débloque des émotions insensés. Il suffit de voir ce discours poignant de Carla, qui elle est en larmes, mais sans lourdeur aucune n'appuie que sur des mots et en cela viens titiller les consciences, les âmes, et réinstaures les principes qui sont les siens. Une vaillance revitalisante !