Avant toute chose, ma note ne réflete pas l'exactitude de mon ressenti sur ce film (en terme de qualités techniques, je lorgnerais plutôt du coté du 4.5/5...mais on s'en fiche). Mais quand bien même, il fallait saluer la performance de cette oeuvre jouissive. "L'arme fatale" marque la genése des buddy-movie, constituant un exemple de marque dans la catégorie et finalement jamais égalé. Cette aventure dispose d'atouts forts. Premierement, son réalisateur. Richard Donner n'en fait pas des tonnes mais parvient à captiver l'assistance et offrir un spectacle, certes typiquement hollywoodien, tonitruant et jubilatoire. Ses scénes de combats musclés, de fusillades, de courses poursuites ou de légéreté s'harmonisent totalement à l'écran pour notre plus grand plaisir. Ensuite, le casting. Danny Glover et Mel Gibson s'en donnent manifestement à coeur joie. Le premier, en pére de famille comblé et attentionné, vieux dans sa tête et à l'ancienne ére, affiche un total décalage par rapport à son cadet. Le second, donc, campe un mari veuf désorienté, en proie au suicide et sans raison de vivre, contraint de faire équipe avec un agent. Extremement bien interpretés, ces deux protagonistes multiplient les cascades, usant à merveille le comique de situation et récitant de maniére cocasse et hilarante des répliques à la fois cyniques, douces, explosives, mettant sans cesse en relief cette relation complexe que s'apprête à vivre ce duo culte pendant quatre films. Shane Black signe un scénario intelligent, plutôt pretexte à l'évolution des personnages qui vont être amené à parcourir les collines de Beverly (Beverly Hills..oui je traduis en français pour me donner l'air intellectuel du garçon qui comprend parfaitement l'américain), mais trés bien ficelé. Au coeur de ce cocktail savoureux, certains plans embués de tendresse, de respect et d'amitié viennent rompre le rythme infernal de l'oeuvre, avec subtilité et, souvent, dérision. On se prend d'affection pour ces deux flics improbablement réunis, leur souhaitant une complicité eternelle à l'abri de toute épreuve. Emmené par les excellentes musiques d'Eric Clapton, ce tandem de choc à frappé fort d'entrée de jeu, mystifie le genre et propose un divertissement populaire bougrement rafraichissant, divertissant et stimulant. Et nous, quel que soit l'âge, contrairement à ce que répéte Danny Glover à maintes reprises, nous ne sommes "pas trop vieux pour ces conneries".