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Anne M.
75 abonnés
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4,0
Publiée le 10 mars 2017
En 1210, François et ses compagnons obtiennent du Pape Innocent III l’autorisation de vivre selon leur philosophie : dans la pauvreté absolue grâce à l’aumône. Ils s’installent à la campagne près de la ville d’Assise.
Le film se compose de chapitres autonomes et se clôt par la dispersion de la confrérie. Comme Jésus, François appelle ses frères à aller prêcher. Un personnage vole la vedette à François, c’est Ginepro, dont la naïveté finira par être salutaire.
Tout en parlant des préceptes religieux de François, Roberto Rossellini donne au scénario une forme quasi burlesque, pouvant plaire à tout public. Mais le film en devient aussi (comme le dit Rossellini dans l’introduction) un éloge de l’innocence, présentée comme état de grâce. Pour les croyants la grâce est essentielle. J’ai beaucoup pensé aux Béatitudes (discours sur la montagne dans les Evangiles) que ce film illustre en partie.
C’est un très beau noir et blanc avec des beaux mouvements de groupes, entrant ou sortant du champ, une simplicité toute franciscaine dans les décors, costumes et paysages.
C'est en 1950 que Roberto Rossellini signe ce long métrage relatant la vie de François d'Assise, le tout en onze épisodes extraits des Fioretti, tels qu'ils ont été consignés au XVIème siècle. Le tout est bien intéressant à suivre car le film est tourné de manière bien réaliste, d'ailleurs il faut préciser que la majeure partie du casting est interpréter par des moines franciscains, ce qui donne évidemment beaucoup de spiritualité et de bon sens à l'oeuvre. L'histoire est particulièrement intriguante et le fait que le tout soit tournée en décors naturels apporte évidemment beaucoup de charme à l'ensemble, et le tout fait donc que l'on passe un moment de cinéma tout à fait recommandable.
Pour reprendre une expression de Léon Bloy, disons que ces "pèlerins de l'Absolu", interprétés par de vrais moines franciscains, n'inspirent initialement rien de très palpitant sur le plan cinématographique... De fait, le premier tiers du film s'embourbe dans un didactisme religieux et une morale naïve un peu ennuyeuse. Rossellini est au plus fort de sa période catholique. Il plonge avec austérité dans l'histoire et les légendes édifiées autour de François d'Assise. En matière de film à thématique religieuse, rien à voir avec le style poétique d'un Pasolini qui donnera, une dizaine d'années plus tard, sa vision de l'Évangile selon Matthieu. Cela dit, peu à peu, notamment grâce aux aventures de Ginepro, disciple de François, on en vient à éprouver une sympathie pour ces moines d'un optimisme à toute épreuve, prompts à pousser la chansonnette (pardon, le cantique). La succession des fioretti (fleurettes, courts récits) est certes de qualité inégale, mais on retiendra une séquence extraordinaire, celle où Ginepro, après avoir été maltraité par des barbares, réussit à amadouer le tyran Nicolas. Pour tous ceux qui ne connaissent pas le jeu curieux du lancé de moine, ces images valent le coup d'oeil. Pour tous les amateurs d'armures étranges aussi...
Je n'ai pas réussi à me sentir concerné par ce film. Je n'y ai vu que le pathos naïf d'un certain catholicisme. En même temps ce n'est pas nul. Même là Rossellini sait mettre en scène, filmer...
Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais en achetant ce film, l'espoir sans doute de trouver un film qui touche au divin de la manière la plus gracieuse qui soit. Ce françois d'assise version Rossellini touche plus au profane qu'au divin, on voit ses "frères" vivre ensemble à travers de courtes histoires, tantôt drôles, tantôt tristes, tantôt bouleversantes. S'il est question de foi, de religion le film ne touche qu'à de très rares occasions au mystique. Il le fait par exemple lors de mon Fioretti préféré (je ne sais pas si ça se dit comme ça, mais je le fais quand même, je suis un fou moi), celui avec le lépreux, où Rossellini va réussir à faire venir cette présence divine par la mise en scène et le jeu des acteurs. Le film est sublime dans son noir et blanc, ses acteurs sont vraiment bons, parvenant à être touchant malgré parfois un rôle un brin caricatural. Le film tombe parfois dans une sorte de saynète comique, et parfois dans l'austérité la plus complète. Les deux se marient étrangement bien. C'est une tranche de la vie de de St François qu'a restitué là Rossellini, et l'a fait plutôt bien.
Film sur l'amour, la tendresse, le partage, la paix intérieure, le devoir et bien sûr la religion. Film bouleversant et émouvant de par sa mise en scène et son scène. Cette première est mise en place de manière très intelligente par son auteur. Les plans tout d'abord, remplis de beauté avec une utilisation de l'éclairage et une répartition interne excellentes. La gestion du mouvement, qui me semble gagne en qualité au fur et à mesure du film, typique d'un film néoréaliste. On perçoit ce que Deleuze appellait, les situations optiques et sonores pures. Comme la scène terrible, ou l'un des frères de François d'Assise est torturé dans un village voisin. Le jeu d'acteur est de grande qualité, et là aussi gagne en qualité au fur et à mesure que le film s'écoule. L'on ressent cette paix intérieure dans les yeux de tous ces acteurs, qui livrent une prestation remarquable (la grande majorité d'entre eux n'étaient même pas acteur de métier, ce qui montre bien que Rossellini est un génie de la réalisation). Puis une belle et maitrisée utilisation de la musique qui vient sublimer l'ensemble. Le scénario est également une perle et va encore accentuer la qualité de la mise en scène. Ces 11 tableaux sont tous très intéressant et donne lieu à un aspect différent du film. Les dialogues sont bien écris. De plus, la réfléxion sur la religion pour trouver le bonheur est très intéressante et même émouvante. De quoi contenter les esprits philosophiques. Le couplage d'un scénario abouti et d'une mise en scène virtuose donne lieu à de magnifiques scènes : je pense particulièrement à celle du lépreu... A voir absolument et à apprécier à sa juste valeur.
Racontant quelques épisodes de la vie de Saint François et de ses disciples, 'Les 11 Fioretti' fait penser à ces panneaux de dévotion primitifs au dessin simple et un peu naïf si communs en Italie. C'est limpide et léger, de sorte qu'il est impossible de le regarder avec une quelconque ironie. Un très beau film donc, dont Pasolini s'est évidemment souvenu pour faire 'L'Evangile selon St Mathieu', l'un de ses chefs d'œuvre.
Mes rencontres avec le saint homme au cinéma n’ont jamais été probantes. La version rossellinienne , inspiratrice de la Nouvelle Vague dit-on, tient pour ma part d’un léger clapotis , ronronnant et sans vitalité scénique. C’est sur le scénario que l’on peut attendre quelques élans fraternels et drolatiques autour de ces Fioretti, de courts écrits tirés de la vie de François d’Assise. Un peu de poésie ici et là, de béatitude bien ordonnée, mais rien de l’hagiographie, on fige l’auréole dans son écrin patrimonial que quelques rôles réussissent à sortir de l’ennui. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Film méconnu de Roberto Rossellini, ce "Francesco Guillare Di Dio" daté de 1950 ne mérite, à mon humble avis pas d'être déterré des tiroirs. Si j'admire certaines oeuvres de cet auteur que je considère comme maîtresses voire capitales pour le septième art, je ne peux m'empêcher de penser que sa filmographie est inégale. Dans le cas ici présent, la démarche ne m'a pas semblée pertinente mais au contraire nombriliste vis-à-vis des rapports que le maître avait avec la religion. De plus, il ne parvient jamais à rendre le film intéressant mais le fait au contraire tomber dans la platitude la plus totale. Le choix de narration (onze épisodes caractéristiques de la vie d'un saint) va à l'encontre de ce qu'il aurait pu apporter, c'est-à-dire qu'il ternit un récit absolument pas vivant pour deux sous en délimitant strictement les épisodes le constituant. La progression ne se manifeste même pas franchement et on a l'impression d'assister seulement à des ébauches d'un long-métrage, des premières prises de contact encore hésitantes que ne tarderaient pas à améliorer le talent du cinéaste. Eh bien non, c'est bien le résultat final qui nous est présenté ici, une suite de symboles religieux sans justification artistique réelle que ne redore pas une mise en scène très fade. Certes, le cadre est appliqué et maîtrisé, possède plusieurs notions que n'ont pas toujours les réalisateurs d'aujourd'hui mais il ne parvient pas à faire décoller le reste. Quelques coups d'éclats surgissent de temps à autres, ces tentatives de génie totalement imprévisibles qui font le style incroyable du grand Roberto tel que je l'admire mais tout cela semble définitivement trop peu pour nous captiver. L'interprétation est malheureusement extrêmement distante de la caméra et ne retransmet aucune émotion, tout comme la psychologie de ces protagonistes, bien trop morale et naïve pour nous toucher. Si le mystique Italien vous tente, préférez revoir l'éclatante réussite du "Vangelo secondo Matteo" de Pasolini.
Si je devais n'utiliser qu'un adjectif pour qualifier ce film de Rosselini, le premier qui me viendrait alors serait 'étonnant'. Son portrait de François d'Assise est en effet si naïf, frôlant parfois la miévrerie, qu'il est difficile de croire que le maître du néoréalisme est derrière la caméra... Pendant les trente premières minutes du film, je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir un film précurseur de SACRE GRAAL et LA VIE DE BRIAN des Monty Python, tant il me paraissait improbable que des ecclésiastiques sautillent avec la grâce de jeunes pucelles et déclament des vers lyriques aux moineaux... Néanmoins, cette surprenante lecture de la vie et de l'oeuvre de Saint-François d'Assise a ainsi un certain charme...
Au terme de sa trilogie de la guerre, Roberto Rossellini entreprend un revirement de son cinéma. Comme pierre angulaire de son œuvre, «Francesco, giullare di Dio» (Italie, 1950) adjoint une approche néoréaliste du cinéma à une percée spiritualiste. Sorti après «Stromboli», «Francesco…» se positionne, dans la filmographie de Rossellini, comme un interstice, une brèche dans laquelle l’auteur expérimente une filiation entre son œuvre et les fresques de Giotto. Plus qu’un souffle au cœur de la trilogie Rossellini-Bergman, ce film sur François d’Assise et ses frères est une fresque, reposant sur le même principe de sketchs que «Paisà». Chaque épisode est introduit par un carton au phrasé biblique et interroge la foi et son application. Ce système de strates narratives, engendré par la structure épisodique du récit, va à l’encontre de la fluidité rectiligne du récit hollywoodien. Même dans ce film, aux consonances archaïques puisqu’il entend reproduire l’esthétique médiévale de Giotto, la révolution cinématographique de Rossellini ne cesse pas, elle se nourrit d’une force nouvelle issue du spiritualisme. La prose de certains épisodes discourt avec la grande dévotion d’autres (tel celui où François d’Assise se confronte à l’impuissance de son amour face au lépreux) pour ajuster l’expérience du divin à l’échelle de l’homme. A l’instar des peintures de Giotto constituées en aplats (qui ne sont pas tant son choix que la convention de son époque), Rossellini nivelle tous les échelons au même degré. Dieu, tel que le conçoit Rossellini à travers la communauté des franciscains, est dans chacun des gestes communs. En continuel rapport avec la terre, que ce soit pour la cultiver ou pour y tomber dessus par jeu, désespoir ou amour, les franciscains de Rossellini sont autant les fils de Dieu que les enfants de la terre. Cette singulière conception de la religiosité conduit le film vers une réconciliation, sans en passer par un consensus, entre religion et prosaïsme.
Voilà un film que je viens de redécouvrir grâce à une remasterisation diffusée en salles. C'est un film superbe qui nous présente 11 anecdotes et tableaux de la vie de Saint François d'Assise et de ses disciples ( XIII em siècle), fondateur de l'ordre des Franciscains, dont la pratique religieuse le tournait vers les plus démunis. Il fit, avec l'accord du pape Innocent III, vœux de simplicité et d'humilité voulant par la même se rapprocher de l'exemple de la vie de Jesus. Le pape actuel, jésuite, prit de manière symbolique, son nom papal de François, en hommage à François d'Assise. Rosselini, père du néo réalisme , signe ici, selon moi, un des films "religieux " parmi les plus accomplis de l'histoire du cinéma. Seul, à ma connaissance, Pasolini surpassera ce film, dans ce registre, avec un de ses chefs-d'œuvre qu'est " l'évangile selon St Matthieu". Toutefois, par honnêteté, il faut prévenir le spectateur éventuel que "les 11 fioretti..." s'adressent ( exclusivement ?) au spectateur amateur de cinéma d'auteur. Bien entendu, il n'est nullement nécessaire d'être croyant pour admirer la beauté et la profondeur spirituelle de ce film.
Ce film de Rossellini de 1950 surprend, pourtant il est très beau, cohérent, humoristique et en même temps étrange. Au juste en recherchant on comprends qu'il est vraiment fidèle à ce que l'on connait d'une part de François d'Assise, dans ces années 1211-1215 environ, de Fra GInepro et des 11 fioretti (11 fleurs dans le sens de florilège) qui est une oeuvre littéraire d'environ 100 à 200 ans après François d'Assise. La clé du film est pour moi tout au début les versets choisis pour le présenter 1 corinthiens 27-29 tout le sens du film se trouve là. Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. Le fou c'est Fra Ginepro, le simple c'est le frère Jean et le vil c'est François lui-même en considération de sa vie avant conversion. Tel Paul, François d'Assise, intelligent et cultivé, a eu une conversion radicale et dans le film son humilité fait parfois figure d'un orgueil extrême comme des extrêmes qui se rejoignent. Ginepro assez souvent est présenté comme un fou dans ses façons de faire et Jean qui apparait fréquemment est simple on ne peut mieux. Le film met en évidence la charité, le dénuement, et la consécration. Il est intéressant dans ses excès en parlant de sainte obéissance et par certains aspects moins respectueux de l'évangile comme lorsqu'ils sont rossés Matthieu 10;14 notamment ne dit pas qu'il faut rechercher à être battu et ce qui est dit avant cet épisode laissait penser au passage de corinthiens sur l'amour mais non dans le film, il est question de contrition à la place. En résumé ce film est vraiment bien pour réfléchir et s'il parle de façon subtile de l'amour de Jésus, il ne parle pas tant que cela de l'amour du prochain ce qui transparait dans ses excès comme pour l'épisode du cochon et les appellation de frère pour tout et n'importe quoi.
C'est avec un naturalisme qui s'élève bien au-dessus du néoréalisme que Roberto Rossellini a réalisé ces onze tableaux autour de Saint-François d'Assise. Pour cela, le film a été entièrement tourné en extérieurs et puis surtout les moines du film ont été interprétés par de véritables moines franciscains d'où une authenticité qui force le respect. Ces onze tableaux, qui se suivent généralement de très près, sont tous dénués de la moindre dramaturgie, tout au plus Rossellini se permet une pause un brin délirante mais tout à fait bienvenue avec le seul acteur professionnel de la distribution, Aldo Fabrizi. Une oeuvre simple en apparence mais ambitieuse dans le fond, bizarrement légère mais qui atteint un degré de solennité rare au cinéma.
Les étoiles d'Allociné doivent pour moi concerner la valeur et la qualité du film. Le plaisir que l'on en retire est un autre sujet. C'est le cas ici ; j'admire beaucoup "les onze fioretti" pour sa lumineuse beauté (la traversée de la rivière sous la pluie, la rencontre avec sainte Claire, la prière aux oiseaux ...) pour la légèreté des corps (le sautillement des moines) et la joie des esprits (gaieté et chansons spontanées)pour son humour (le tyran sous son casque) pour la violence justifiée par la bêtise (le cochon au pied antérieur coupé) et par le décalage qui existe avec la vie réelle de son auteur. Pour son contenu, c'est une autre histoire. Je suis en désaccord total avec les idées véhiculées qui, si elles sont proches de certaines églises sont très loin du message de Jésus venu apporter la bonne nouvelle dans l'amour et le respect des autres. Le coté recherche du sacrifice, exaltation de la souffrance, adoration du chef de groupe qui a tout moment peut virer au fanatisme est intolérable. Si ce film est remplit de la grâce cinématographique en partie par son manque absolu de solennité, il est complètement dépourvu de celle dont parle le Christ qui concerne les gens ayant sus développer leur intelligence tout en restant simples et bons et non pas cette bande de demeurés incapables de prendre une décision digne de la conscience humaine.