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    Grass, lutte d'un peuple pour la vie
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    titusdu59
    titusdu59

    74 abonnés 696 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 février 2012
    Quel étonnement de voir les futurs réalisateurs de "King-Kong" à la tête de ce film documentaire qui jamais ne sacralise la bravoure, jamais ne se rend spectaculaire, et reste très modeste! Pourtant, il y en a, de l'héroïsme et du courage, dans ce film. L'épopée formidable de cette tribu orientale filmée dans des paysages aussi profonds que désertiques est absolument magnifique, et chaque scène, de celles narrant la vie quotidienne de la tribu à celles où des rivières, des remparts montagneux, des déserts de neige ou de poussière sont franchis, est pleine de puissance et amène son lot de sensation. Le documentaire est peut-être un peu trop distant, mais "Grass: A battle nation's for Life" est une œuvre unique, et très enrichissante.
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    56 abonnés 1 164 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 septembre 2016
    Une vrai révélation car, d’une part, j’ignorais que ces cinéastes (âgés de 32 ans) avaient réalisé un documentaire [ils sont plus connus pour « Les quatre plumes blanches » (1929), « Les chasses du comte Zaroff » (1932) et « King-Kong » (1933)] et d’autre part, parce que ce documentaire (en noir et blanc, sonore, muet et doté de cartons explicatifs), outre son intérêt historique, est prodigieux par les scènes filmées. Le sujet est simple : la migration d’une tribu kurde iranienne nomade (les Bakhtiari, qualifiés de peuple oublié), suite au manque d’herbe pour leurs troupeaux. Cela démarre comme un film de Connaissance du monde, avec des images de cartes postales, de caravanes de dromadaires en file indienne au soleil couchant, de nuit dans un caravansérail puis le film se concentre sur les éleveurs kurdes qui quittent leurs pâturages jaunis par la sécheresse pour aller trouver de l’herbe (d’où le titre) plus à l’est. Le film devient exceptionnel avec la traversée du fleuve iranien Karun (qui se jette dans la partie commune des fleuves Tigre et Euphrate en Irak) : les kurdes construisent des radeaux liés à des flotteurs constitués de peaux de chèvres gonflées d’air et toute la population (5 000 personnes selon le commentaire !) se met à l’eau, les uns dirigeant les radeaux où sont ligotées les chèvres en compagnie des femmes et des enfants, les autres dans l’eau, sur un flotteur et guidant les vaches, les chevaux et les moutons qui nagent ! Un spectacle unique, dans des eaux glacées et dans un fort courant et qui dura 6 jours et 6 nuits avant de débarquer au pied d’une montagne, le Zard Kuh, point culminant des monts Zagros (2e plus grande chaîne d’Iran) à 4 548 m d’altitude (où est la source du fleuve Karun). Les kurdes escaladent avec leurs animaux (les femmes transportent sur leur dos un berceau où se trouve leur enfant !) une falaise de 600 m de haut avant d’entamer une marche dans la neige (pieds nus, vraisemblablement pour ne pas glisser) et franchir un col à 3 300 m d’altitude. La descente leur a permis d’accéder aux fameux verts pâturages. Cette migration dura 48 jours et les 2 réalisateurs (accompagnés de Margerite Harrison) furent les premiers américains à franchir le Zard Kuh. .
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