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    The Lighthouse
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    266 critiques spectateurs

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    mickael l.
    mickael l.

    43 abonnés 91 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 décembre 2020
    Tourné en noir et blanc ce qui donne une très belle valeur à ce film très inquiétant . Le duo d'acteur se fixe , s'observe, joue au chat et à la souris, se provoque. Tout ça dans une ambiance sale , lugubre . On entend sans cesse le bruit des baleines. On angoisse de savoir ce qui va se passer . Et comment ça va se terminer surtout. A la fin on à un film qui joue entre le suspense et le fantastique c'est superbe . Le seul bémol, un poil longuet mais l'oublie.
    videoman29
    videoman29

    251 abonnés 1 837 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 décembre 2020
    « The lighhouse » est un OVNI cinématographique qu'il faut visionner avec le recul qui s'impose et qui n'est sans doute pas à mettre entre toutes les mains. On y découvre le quotidien peu enviable de deux gardiens de phare, isolés sur une minuscule île au beau milieu de l'océan. Tout le scénario de cet étonnant huis-clos tient sur un timbre poste et fait la part belle aux relations entre les deux hommes, contraint de se supporter. Bien vite, leurs relations sont envenimées par d'importantes divergences d'opinion aggravées par la solitude et la consommation abusive d'alcool. Peu à peu, l'angoisse s'installe et détraque les corps et les esprits déjà fort amoindris par les conditions de vie pour le moins spartiates. Au fur et à mesure que le film se déroule (dans une magnifique image en noir et blanc), nos deux personnages perdent pied avec la réalité et se réfugient dans une peur diffuse qui ne peut que se transformer finalement en terreur viscérale. Ce film qui ne ressemble à rien de connu (en tout cas pour moi) aurait pu être vraiment effrayant... malheureusement il est truffé de longueurs qui alourdissent terriblement l'histoire et la rendent peu agréable à suivre. En bref, on s'ennuie et il m'est arrivé à plusieurs reprises de regarder ma montre pensant qu'elle s'était arrêtée. Ceci dit, pour les plus curieux, l'histoire recèle quelques pistes de réflexion bien vues sur la noirceur de l'âme humaine... alors, à vous de voir !
    Anna_
    Anna_

    28 abonnés 743 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 novembre 2020
    Un film avec une mise en scène originale en noir et blanc et un format variable. On a quasiment à faire ici à du cinéma d'auteur.
    Le thème a été vu et revu au cinéma : la descente aux enfer dans la folie. Ici deux hommes, un gardien aguerri et un novice, se retrouvent coincés dans un phare sur une île à cause d'une tempête.
    Au départ, en lisant le synopsis j'ai tout de suite fait un petit parallèle avec l'histoire (vraie celle là) des gardiens du phare des îles Flannan. Peut-être le réalisateur s'en est-il un peu inspiré.
    Florent A
    Florent A

    5 abonnés 115 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 novembre 2020
    Film assez unique! Les décors, le jeu d'acteurs de Robert Pattinson et Willem Dafoe et l'ambiance en noir et blanc / format 1.19:1 / plans fixes sont sublimes.. Certaines scènes avec les mouettes sont magistrales tout comme le jeu physique des acteurs sur leur visage ombragé. Cela étant dit il peut-être dur de s'accrocher à cette histoire un peu répétitive et rapidement identifiée, une expérience sensorielle atypique en tout cas! Un film donc qui va diviser mais dont on ne peut pas nier ses qualités, il ne laissera pas indifférent!
    Shelby77
    Shelby77

    168 abonnés 1 532 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 5 novembre 2020
    Belle photo et ambiance oppressante, mais histoire sans relief et peu captivante. L'histoire perd tout intérêt au bout d'une quarantaine de minutes. L'exercice de style n'aura donc pas suffi.
    Audrey L
    Audrey L

    649 abonnés 2 593 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 octobre 2020
    Faut prendre ses gouttes... Si vous faites l'expérience d'embarquer dans The Lighthouse, soyez prévenus : vous allez accoster dans un cauchemar psychédélique, avec une photographie en noir et blanc très soignée et efficace, mais dont les plans semblent tout droit sortis de l'esprit d'un homme qui ferait bien de prendre ses gouttes (pas d'alcool, surtout !) et de se reposer un peu... Le duo d'acteurs est étincelant et complémentaire, Willem Dafoe et Robert Pattinson tenant à eux seuls tout le film (il n'y a qu'une figurante en plus d'eux, pour un total de trois acteurs, un fait rarissime dans une telle production) et se dépassant toujours plus à chaque minute. En effet, chaque scène d'hystérie, à bout de nerf et d'énergie, sous la pluie et la boue (espérons que la terre que mange Willem Dafoe, imperturbable dans son monologue, est fausse) nous prouvent combien le talent les habite, et parfois on regrette un peu que le film ne soit pas à la hauteur de ce duo infernalement doué. Malgré l'évidente qualité et audace du film, on ne peut s'empêcher de remarquer les métaphores copieuses à la chaîne, les plans dérangeants en surnombre, l'histoire que l'on voit venir à cent mètres (pas besoin de phare pour que l'on voit clair dans le scénario), une envie de lorgner du côté des grands films en noir et blanc du siècle dernier (des Hitchcock aux films expressionnistes allemands) qui est légèrement vantarde (tape-à-l’œil). On s'amuse cependant à tenter de deviner qui est le plus barge entre le jeune homme spoiler: qui a volé l'identité d'un mort et a des envies de meurtres sur son compagnon pour lui voler sa lanterne
    le vieux gardien qui spoiler: répète oralement tous ses agissements en accusant le jeune de les avoir fait
    , ou le scénariste qui a imaginé tous les plans farfelus qui composent le film. The Lighthouse est donc un travail d'auteur comme peu l'on en rencontre, très tape-à-l’œil mais avec un duo d'acteurs exceptionnel qui n'hésite pas à repousser les limites de l'hystérie. Immédiatement mémorable.
    7fabcool7
    7fabcool7

    56 abonnés 595 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 octobre 2020
    Un magnifique rendu noir & blanc. Deux très très bons acteurs (j'ai tout de suite reconnu Willem Defoe). C'est prenant, angoissant, meme si 10 bonnes minutes auraient pu être coupées. On est dans le 'bizarre', le glauque, la solitude, la domination & surtout la FOLIE.... ce film est vraiment à voir au moins une fois.
    Redzing
    Redzing

    1 148 abonnés 4 499 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 octobre 2020
    A la fin du 19ème siècle, deux hommes prennent leur tour de garde sur un phare situé au large de la Nouvelle Angleterre. L'un débute dans le métier, l'autre est un vieux loup chargé de le superviser. Entre leur relation explosive, et l'environnement aussi isolé qu'hostile, les choses seront loin d'être sereines ! Comme les premières images le suggèrent, "The Lighthouse" est très loin du cinéma conventionnel, et s'inscrit largement dans du cinéma expérimental que n'aurait sans doute pas renié le David Lynch de "Eraserhead". Robert Eggers a choisi sur la forme de renouer avec le cinéma du début du 20ème siècle. Un format d'image presque carré, un noir et blanc très sombre et ombragé qui rappelle le cinéma expressionniste, une caméra souvent statique, des acteurs qui parlent avec un langage d'époque et des accents "marins" très théâtraux : presque tout y est ! Mais tout est fait avec grand soin, notamment la magnifique photographie, les plans inspirés et parfois dérageants, et la bande son particulièrement anxiogène (sons constants de vagues ou de corne de brume qui deviennent oppressants, musique minimaliste mais pesante). Sans parler évidemment des deux interprètes qui se déchaînent, livrant des prestations parmi les plus marquantes de leur carrière respective. Robert Pattinson et Willem Dafoe incarnent des personnages ambigus : un jeunot qui semble être un honnête travailleur mais laisse transpirer un lourd passé, et un vieux briscard aigri et injuste, qui sait se montrer aussi bon compagnon que grand mythomane. On y verra ces protagonistes sombrer dans la folie, sans vraiment savoir qui manipule qui, dans un thriller psychologique aux accents fantastiques. Le scénario réserve son lot de thématiques, abordant des sujets aussi variés que la folie, l'homosexualité, les légendes & écrits nautiques, ou encore la mythologie, pour décrire le mélange de lutte et d'amitié entre ces deux hommes. Le tout avec une série de portes ouvertes ou de questions posées qui resteront très souvent sans réponse explicite, laissant au spectateur le loisir de la réflexion. Et là où ce scénario aurait pu s'embourber dans un face-à-face au pire ennuyeux, au mieux prétentieux, il n'en est rien ici. L'ambiance hypnotique et surréaliste est très bien gérée, de même que la relation complexe entre ces deux hommes, si bien que l'on ne s'ennuie jamais. Sans compter quelques touches d'humour aussi surprenantes qu'efficaces. "The Lighthouse" étonne donc autant sur le fond que la forme, et constitue le genre de projet qui montre que le cinéma peut continuer à proposer des films ambitieux et audacieux, même après près de 125 ans d'existence.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 202 abonnés 4 190 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 septembre 2020
    Robert Eggers, jeune réalisateur américain a dès son premier film «The witch» sorti en 2015, imprimé sa volonté d’inscrire son approche du cinéma fantastique dans la tradition narrative et picturale européenne des débuts du parlant, s’inspirant de réalisateurs nordiques comme Benjamin Christensen (« La sorcellerie à travers les âges » en (1922) ou Carl Theodor Dreyer (« Vampyr » en 1932, « Jour de colère » en 1943). Dénotant avec la production actuelle en ayant recours à un noir et blanc vaporeux, il avait intrigué et surpris par la radicalité de son point de vue et sa maîtrise technique. On attendait donc beaucoup de son second long métrage. C’est pendant qu’il travaillait à la réalisation de « The witch » que son frère Max lui évoque la nouvelle inachevée d’Edgar Allan Poe « The light-house » pouvant servir de trame à son second film. Les deux hommes travaillent à la rédaction du scénario qui finalement s’écartera complétement du court récit de Poe. A partir du huis clos d’un phare situé sur une île au large de la Nouvelle Angleterre où deux hommes doivent affronter la solitude se met en place une parabole fantastique autour de la folie qui naît de l’isolement propice à l’exacerbation des rapports de force qui s’installent, aux ravages de l’alcoolisme qui tient lieu de troisième compagnon, à la frustration sexuelle qui gangrène les corps et les cerveaux sans parler des douleurs antérieures qui remontent à la surface. Pour accoucher de cet exercice de style quelque peu artificiel, Eggers est allé puiser dans les écrits de l’écrivaine native du Maine, Sarah Orne Jewett (1849-1909) et dans un incident survenu en 1801 sur le phare d’un groupe d’île du Pays de Galles pour asseoir la crédibilité historique et sociale de son récit. Il fallait pour donner corps à cette descente aux enfers disposer d’un casting sur mesure prêt à se livrer sans retenue. Willem Dafoe incarne le vieux loup de mer reconverti en gardien de phare, imprégné des légendes marines qui n’entend rien céder de ses habitudes et privilèges en s’appuyant sur une discipline de fer. De son côté, Robert Pattison donne vie au jeune homme au passé incertain venu remplacer un second ayant possiblement succombé à une crise de démence. Robert Louis Stevenson et Herman Melville ne sont pas très loin. L’esthétique sera bien sûr essentielle pour transcender les outrances demandées à deux acteurs dont le cabotinage doit être contenu (Eggers n'y parvient pas toujours) pour qu’ils donnent leur meilleur. Robert Eggers fait appel encore un fois au chef opérateur Jarin Blaschke qui avait fait des merveilles sur « The witch ». Sont donc convoquées des références picturales et mythologiques qui éclaboussent l’horizon bouché d’une île devenue le théâtre d’ un capharnaüm psychique. Ainsi le tableau « Hypnosis » (1904) du peintre symboliste allemand Sascha Schneider (1870-1927), «Orphée mort » de Jean Delville (1867-1953) peintre symboliste belge, ou « The sea monster » d’Albrecht Dürer (1471-1528). Au passage, «Les oiseaux » du grand Alfred Hitchcock est aussi brièvement évoqué. Enfin, le mythe de Prométhée qui après avoir dérobé le feu de l’Olympe pour le transmettre aux hommes est puni par Zeus à être attaché sur le mont Caucase pour se faire dévorer le foie chaque jour par l’aigle du même mont est exposé lors d’un final qui imprime définitivement l’effort esthétique de Robert Eggers. Un peu hébété et éprouvé, le spectateur peut s’interroger sur la finalité d’un réalisateur qui ne pourra pas se reposer à chaque fois sur une virtuosité dont on finira par penser qu’elle pallie une absence de point de vue et de sens narratif.
    stephane
    stephane

    4 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 25 septembre 2020
    très bons jeux d'acteurs mais le film est trop décalé pour moi.
    la conclusion ne donne pas de solution !
    Barroul
    Barroul

    11 abonnés 67 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 septembre 2020
    Ce film est incroyable. Les images, le son, les acteurs... que dire de plus. Ce film restera gravé dans les mémoires.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 28 août 2020
    Une expérience cinématographique unique et superbe.
    Attention OVNI, "The lighthouse" est un film expérimental avec un concept totalement hallucinant.
    Un film qui prend un parti prit tellement radical qu'il laissera beaucoup de sectateurs de coté mais personne n'en ressortira indifférent.
    Un format d'image en 4/3, un noir et blanc maîtrisé ainsi que Willem Dafoe et Robert Pattinson abandonnés sur un phare en proie à la folie avec un peu de Lovecraft et de mythes, voila ce qu'est ce film.
    Un film de performance d'acteurs avec un duo d'un incroyable talent qui enchaîne les dialogues complexes et savoureux pour nous livrer une prestation inimaginable.
    Le spectateur ressort décontenancé et libre d'interprétation d'un métrage unique, captivant qui nous laisse en proie aux doutes.
    Avec ce métrage Robert Pattinson prouve une nouvelle fois qu'il est un grand acteur qui ne peut être rabaissé a son rôle dans "Twilight".
    Une expérience à découvrir.
    4/5
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 728 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 29 juillet 2020
    Il n'y a pas de scénario dans le film juste deux mecs qui deviennent fous dans un phare. Il y a quelques séquences de rêve où l'on s'attend à ce que vous vous demandiez si cela est réel ou si cela fait simplement partie de leur folie. Mais cela ne fait que souligner la faiblesse de l'intrigue. Deux mecs qui se détestent sans raison. Je n'ai vu aucun intérêt à ce film. S'il vous plaît quelqu'un dites-moi quel était le message ou l'intérêt de ce film. Quinze minutes après le début du film j'ai eu sommeil et j'ai rapidement avancé pour voir si quelque chose de bon se passait mais rien. Et tous ça en noir et blanc. The Lighthouse est une arnaque...
    BettyB
    BettyB

    25 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 juillet 2020
    The Lighthouse digère et réinvente ses sources d’inspiration. Mêlant aussi bien les expériences filmiques et la mise en abyme du cinéma chères à Guy Maddin, la paranoïa en lieu clos de Roman Polanski (Répulsion en tête) ou encore le séminal En quatrième vitesse et son final cryptique (difficile de ne pas songer à la boîte de Pandore du film de Robert Aldrich lors d’une séquence tardive), le cinéaste ne limite pourtant pas ses influences au septième art. Tel un vampire esthète et cultivé, il nourrit son film de littérature, Melville évidemment, mais aussi Lovecraft ou Poe à travers la déstructuration narrative, l’absence de logique, et cette sensation prégnante de perdre pied peu à peu. À l’auteur de L’Appel de Cthulhu (voire même à sa relecture graphique par Alberto Breccia) il emprunte la poésie abstraite, cet indicible, ces secrets infinis que chacun emporte avec lui, les monstres dans l’ombre (ou au dernier étage d’un phare) et autres « rôdeurs devant le seuil ». Sublimé par un splendide noir et blanc (signé Blaschke, encore une fois) renvoyant au cinéma muet de Murnau (Eggers a un temps été rattaché à un projet de remake de Nosferatu), le métrage bénéficie également de la bande-originale stridente et dissonante de Mark Korven (déjà à la baguette sur The VVitch) renforçant la sensation d’œuvre d’épouvante expérimentale, presque d’installation d’art contemporain. Le choix d’un format carré 4/3 et non d’un panoramique (malgré les nombreux plans de paysages) renvoie autant à la rectitude du phare qu’à la sensation de claustrophobie, en enfermant les personnages dans une « boîte », cadre confiné de leur lieu de vie. Paradoxalement ce choix de format n’empêche pas le réalisateur de tout faire advenir à l’image, excluant de fait le hors-champ, à l’exception de la mystérieuse lumière et des rites pratiqués par Thomas. De rituels il est évidemment question dans le long-métrage, qui puise à la fois dans le paganisme (la lumière déifiée) et dans la mythologie gréco-latine, à travers les figures invoquées de Poséidon, Triton, les sirènes et Prométhée. La lueur du phare demeure (à l’image du film) à jamais masquée, proscrite, telle le feu prométhéen, et quiconque s’en approche ou tente de saisir son éclat se retrouve puni et banni (en témoigne la dernière et saisissante image). L’arrivée du bateau sortant de nulle part qui ouvre le film évoque, au travers de son brouillard opaque, la traversée funeste du Styx. L’île, endroit à part, hors monde, hors temps serait une représentation des Enfers, du Tartare. Ces références et clins d’œil ne pourraient être qu’un étalage prétentieux de la culture de l’auteur s’ils n’étaient véritablement incarnés par Willem Dafoe et Robert Pattinson donnant littéralement corps au film. Ce dernier, bien loin de ses débuts vampiriques de sinistre mémoire se construit une filmographie riche et passionnante, offrant même sa meilleure performance depuis un autre grand film de l’absurde, un En attendant Godot dans le bush australien : The Rover de David Michôd. Aux côtés d’un Dafoe, cabotin en diable, il campe un simple mousse venu pour un petit boulot qui se mue peu à peu en quête métaphysique de sens (la lumière) dans un univers (l’île) qui s’en retrouve dépourvu.
    Dans un univers nonsensique, les premières victimes étant les mots, ceux-ci se retrouvent vidés de toute signification. Dans un premier temps, les personnages ne sont pas nommés, le héros reste mutique, puis, lorsqu’il prend enfin la parole, c’est pour falsifier la vérité, dévoiler une fausse identité. On passe alors de l’incommunicabilité totale à un trop-plein absurde, à l’image de Thomas Wake qui se perd dans sa prière aux dieux de la mer, une logorrhée répétée inlassablement tel un mantra, jusqu’à en perdre toute logique. Le « logos » ayant été éliminé de l’équation, le chaos des pulsions mène la danse, qu’elles soient violentes ou sexuelles. Ainsi, une tentative de baiser se transforme en combat à mains nues avant de se changer en un fou rire nerveux et incontrôlable. Le long-métrage mériterait d’être étudié pour tous les fantasmes homosexuels refoulés qu’il exprime. Le corps (motif central du film), quand il n’est pas évoqué de la manière la plus triviale possible (urine, sperme, vomi et autres matières visqueuses et séminales renvoyant à l’indicible lovecraftien) défie toute logique. À l’instar de cette scène où un homme ayant marqué le passé d’Ephraim change d’apparence jusqu’à devenir une sirène dénudée et désirable avant de se muer en un Willem Dafoe revêtant les attributs divins de Triton. Les apparences sont interchangeables et dans la folie ambiante, une mouette se révèle l’esprit d’un marin mort, une minuscule figurine de terre cuite devient un motif de fantasme masturbatoire. La violence physique, quand elle n’est pas sublimée (un plan rend directement hommage à la statuaire guerrière hellénistique), est banalisée, comme un simple exutoire au morne quotidien, l’alcool désagrégeant la vitalité et l’esprit. Si The VVitch se doublait d’un propos puissant et féministe, The Lighthouse se concentre sur la folie pure, invitant le spectateur à se perdre dans ses méandres. Or, Eggers, se révèle définitivement être un cinéaste du glissement imperceptible, du tangible vers les ténèbres et son héros n’en prend conscience que trop tard. Le fantasme a aspiré le prosaïque et les rapports humains trahissent un retour à la sueur, au primitif, à la victoire du « ça » sur le « surmoi ». On y retrouve ce sens de l’hystérie, du passage d’une logique encore rassurante à un chaos terrifiant qui a avalé le réel et laisse l’humain dans le gouffre, l’enfer. Le récit tout entier est dédié à la perte de sens. Ainsi, après quelques scènes où les visions du personnage de Pattinson sont suivies de son réveil (montage rassurant, faisant des passages oniriques, de simples rêves), la temporalité se trouble, elle n’a plus de prise sur le montage qui finit de brouiller les pistes, les frontières entre cauchemars et réalité, conscient et inconscient s’estompent. Ironie du phare qui est censé être une balise immuable qui guide, et qui, ici, fait perdre la raison. La lumière devenant la baleine blanche des personnages (dont l’un fait une référence explicite au capitaine Achab), leur quête d’absolu au milieu du désordre et d’absurde. Certaines correspondances visuelles assez fortes, et souvent drôles, font mouche, à l’instar du parallélisme phallique entre le phare et l’onanisme du protagoniste. Si son prédécesseur voyait la cellule familiale glisser progressivement vers l’aliénation, progressivement et jusqu’à l’apogée, The Lighthouse, jette directement dans l’insoutenable sentiment de ne plus rien maîtriser. Dans The VVitch comme dans ce dernier, la claustrophobie du décor provoque la folie humaine en huis clos extérieur, renvoyant aux grands films insulaires tels L’Heure du loup de Bergman et Cul-de-sac de Polanski, une forme de théâtre de l’absurde à la Beckett (ou Buzzati et Le Désert des tartares). Cette terrifiante disparition du sens constitue l’essence même du film, contaminant le discours comme la forme. Ici, on n’attend même plus désespérément Godot, mais plutôt une délivrance, sans trop savoir si elle adviendra et à quoi elle correspondra. Au vide, au néant de toutes choses, probablement.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 juin 2020
    Un film exceptionnel ! Un OVNI! Un format et un esthétisme qui sublime le jeu des acteurs! Ils nous livrent une formidable interprétation : Willem, en vieux marin autoritaire et Robert en jeune recrue, marquent ce huis clos par leur folie grandissante. Jusqu'à quel point seront ils capable de se supporter? Jusqu'où iront-ils?
    Un film qui ne sera pas à la porter de tout le monde mais qui est à voir.
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