Après "The Witch" que j'avais adoré, Robert Eggers se ré-attèle au elevated horror (même si, encore une fois, je n'aime pas trop ce terme) pour nous pondre ce film en 2019, acclamé par la critique et de multiples festivals, auquel je n'ai personnellement pas accroché ! Nous suivons ici l'histoire de deux gardes d'un phare dont la folie les atteint progressivement au fil des semaines. En effet, censés rester quatre semaines sur la petite île, personne ne pourra finalement venir les chercher à cause d'une tempête. Bon évidemment, c'est un pitch qui rappelle tout de suite celui de "Shining" puisqu'en dehors du thème familial, on touche au même sujet ; à savoir un huis clos qui rend fou. Car, à l'instar de l'Overlook, le phare devient ici un personnage à part entière, un personnage mystérieux et malveillant qui n'a de cesse de faire tourner en bourrique nos deux personnages et qui les monte l'un contrez l'autre. D'un autre côté, nous avons également le traitement de la folie des personnages, un peu plus poussé que dans "Shining" puisque si le film de Kubrick touchait clairement au fantastique, celui-ci joue plus sur un côté thriller réaliste, c'est-à-dire qu'on ne sait finalement pas très bien ce qui est lié à l'imaginaire des personnages ou non. D'ailleurs, on n'aura jamais vraiment de réponses précises sur de nombreuses questions que l'on peut se poser ; ou non d'ailleurs. Et c'est ça la principale force du film ; soit on le suit de manière linéaire sans trop se poser de questions, soit on tente de le voir sous un autre angle afin d'y chercher d'autres interprétations. Et si cette partie là du scénario est très bien écrite, nous avons également une partie assez mollassonne. Déjà, il est difficile de rentrer dans le film avec ces personnages bourrus qui se parlent à peine et ces longs plans sur le phare et la mer qui font tout de suite penser à un film d'auteur un peu chiant. Malgré tout, ce sont des éléments très importants car ils permettent de construire l'ambiance et c'est une atmosphère très oppressante lourde qui pèsera ensuite tout le long sur le film. Malgré tout, si on ne rentre pas complètement dans le délire, comme c'est mon cas, eh bien, on s'ennuie souvent ! Oui, la mise en scène est très belle, oui le noir et blanc et son grain pellicule sont très réussis mais ça ne suffit pas à en faire un bon film pour autant. Concernant les acteurs, nous retrouvons Robert Pattinson et Willem Dafoe qui sont excellents mais qui sont très théâtraux, surtout avec leur accent et leur crise de colère ou de folie. C'est très bien joué et ce n'est pas de leur faute puisque c'est l'effet voulu par le réalisateur mais ça a tendance à sortir de spectateur du film, ce qui est dommage. Je comprends donc que "The Lighthouse" ait pu attirer autant de critiques élogieuses, surtout en cette période où "l'evated horror" est revenu à la mode, mais c'est un film qui ne m'aura en tout cas personnellement pas vraiment touché.