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Ricco92
231 abonnés
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2,0
Publiée le 5 février 2020
Certes, The Lighthouse de Robert Eggers possède une esthétique (format 1:1, noir et blanc, utilisation d’optiques des années 30, musique peu présente mais renforçant totalement l’aspect délirant du film) et un univers (où on ne sait jamais si on est dans la réalité dans le fantasme) très originaux et des comédiens complètement investis par leurs rôles (Robert Pattinson et Willem Dafoe) mais qu’est-ce que c’est long quand on n’accroche pas dès le début !
J'avais forcement The Lighthouse dans un coin de ma tête après avoir découvert il y'a une semaine l'immense premier film de Robert Eggers, The Witch. Ce deuxième long-métrage du cinéaste est il faut le reconnaitre nettement inferieur à son premier mais il a néanmoins des gages certains et des qualités à faire valoir.
The Lighthouse est un récital sur la folie, sur les faux-semblants, sur notre sens de lecture. A ce jeu il faut commencer par féliciter ces deux machiavels, Willem Dafoe et Robert Pattinson, l'un et l'autre dans ce qui s'apparente à une de leurs plus grande contribution au cinéma, c'est dire ! Rien ne sert de tartiné plus sur ce coté, certain y verront un cabotinage outranciers, d'autres une démonstration de force de l'implication de l'acteur, moi je les oublie pour mieux les saluer.
On comprend très vite que les deux types face à nous sont rongé l'un et l'autre par les démons qui sont les leurs, qui appartiennent à tous mais qu'ils se sont appropriés uniquement à des fins sommes toutes assez personnelles. J'ajouterais avec une très grande conviction ! Dans l'incapacité de s'affranchir du mal, ils y cèdent, brulent et se laissent détruire par ce qui les répudient mais aussi paradoxale soit-il les soulages. La scène ou Thomas ( Dafoe ) brise le Bateau et la dispute qui s'en suit avec son compagnon sur les griefs et maux du premier à son second répond en parallèle à une scène ultérieur ou le rapport de force s'inversait déjà, j'ai vraiment sentit un malaise important. De toute façon tout le film ne fait qu'identifié ce trouble pour mieux l'envoyer sur d'autres pentes et se joue de nous avec habilité il faut le reconnaitre. En ce qui me concerne je me suis fait berner dès son entrée. Après avoir pris partit pour Ephraïm ( Pattinson ) au détriment de Thomas dans cette confrontation entre camaraderie forcé et dualité monstrueuse et tortueuse, ma découverte de sa tournure à redéfinit toutes mes certitudes. Dans un premier temps, celle-ci était pourtant acté, la brouille n'est venu qu'avec les événements ayant transfigurés ces derniers. La gifle, la mouette, les visions ... On ne manque pas de s'interroger. Non pas que mon idée de vérité est été écrite noir sur blanc et en cela indélébile mais j'avoue mettre fait embarqué par le jeu du cinéaste et le rabat de ses cartes à sa guise. Comment ne pas être troublé par une telle composition ?
Si on se penche sur le rendu du film il faut bien reconnaitre la totale démesure de la démonstration de style. Les images et la caméra dans l'ensemble virevolte et crée de la confusion mais va aussi sur le terrain du choc hallucinatoire. Une subtilité complexe qui perd toutefois en ressentit parfois. Quelque chose à finit par me dépasser et je pour autant ma curiosité n'a pas au fond été plus titillé que cela. Comme bloqué par les turpitudes, j'ai finit las de ne pas comprendre ... Pas une habitude pour moi, d'autres films m'on auparavant conduit vers des questions après coups et ont capté mes recherches mais là je dois dire que je m'en fou un peu. Ce n'était après tout qu'une première, d'autres visionnages futurs amèneront peut-être des réponses bien venus.
Un film qui chamboule et va sur des jeux qui interpelle mais ne s'inscrit pas foncièrement sur ses aspects pour partir à droite et à gauche et se disperse dans sa folie comme pour magnifier un geste déjà somptueux dans sa conception. On mange un peu à toute les gamelles. La durée du film est pour moi déficient, un rapport plus court aurait bien plus contenu son sujet et tout autant distendu le temps. Il faut reconnaitre la démarche, laissons entrouvert la porte, je changerai potentiellement d'avis à l'avenir. Rien n'est moins sur ...
Deux hommes prennent leur tour de garde prévu pour durer 4 semaines dans un phare isolé au milieu de la mer. Le commandant est un vieux bourru confiant les tâches ingrates à son second, un débutant. Robert Eggers, le réalisateur, résume le pitch de son film ainsi : « Quand deux hommes sont laissés seuls dans un phallus géant, cela n’augure rien de bon. ». Et c’est bien les effets de cet enfermement, de ces conditions de vie rude, du sevrage sexuel que Robert Eggers nous montre au travers d’une lente descente vers la folie. Alcool et fantasme, il ne reste plus que ces menus plaisirs pour rester debout. Donc il convoque, mythes marins, tragédies grecques, histoire de fantômes pour faire grimper la terreur ; mais en vain. Son film très arty par son noir et blanc charbonneux et crasseux et son format carré carcéral ne dépasse pas les références qu’il convoque à tout va de Polanski (via « Répulsion »), à Kubrick (par « Shining ») en passant par le cinéma muet et la littérature (Melville). A trop brasser de pistes, de chausses trappes et de références ; le tout flatte la rétine mais au final fait office de gloubiboulga prétentieux dont la finalité reste une énigme après 1h50 de projection. tout-un-cinema.blogspot.com
Un film A24 sur deux gardiens de phare, en noir et blanc, avec un format d'image carré... il n'y a pas de doute, c'est un ovni ! Son esthétique de film polonais, son format, son rythme lancinant, ses fulgurances lovecraftiennes, et son duo d'acteurs habités, plongent le spectateur dans une implacable descente vers la folie. Exigeant, abscon, il va laisser beaucoup de monde sur le quai mais c'est une vraie curiosité.
Avec son noir et blanc agressif qui entoure l’image en donnant l’impression d’une frontière immédiate, très semblable en fait à celle que constitue l’océan agité entourant l’île, son phare et les gardiens qui l’habitent, The Lighthouse crée une bulle dans l’Histoire telle qu’on la connaît. Une bulle dans laquelle l’isolement des personnages, ces wickies d’un autre temps, devient jouissif, mais aussi où tout devient possible.
Le surnaturel est en filigrane, tel un portail flou séparant la folie de l’horreur. Celle-ci, secrète mais palpable, transparaît comme si elle avait peuplé le monde d’avant les Hommes. Comme si, dans les endroits hostiles de la Terre où le regard humain ne s’était encore jamais posé, des abominations nichaient depuis toujours. Comme si c’était à des fous sacrifiés à travers les siècles et contre leur gré à ces terres d’outre-temps qu’on devait de les avoir réduites de nos jours au rang de simples croyances. Les récits de ces colons de l’occulte ne nous sont parvenus que comme légendes, mais Eggers nous délivre celui-ci de première main, tout juste déguisé en divertissement historique pour ne pas qu’on perde nous aussi la tête.
C’est effrayant le peu de mal que j’ai à voir l’artiste comme un de ces détenteurs infortunés d’une mythologie insoutenable, tel un nouveau Lovecraft nous avertissant à demi-mot que notre civilisation repose bien précairement, et à notre insu, sur les ruines de nos terreurs les plus profondes. À me lire en train de me faire des histoires, il devrait en tout cas être plutôt évident que le film était largement assez bon pour me mettre la tête dans un autre monde.
Film surprenant ! L’esthétique noir et blanc, les gros plans sur les personnages « repoussants » !!! Les bruitages et sons, agressifs, dérangeants, soulignent la tension et nous envahissent ! Une violence de tous les instants ou « en route vers la folie » …. Malgré une hiérarchie qui semble établie dès le départ, la promiscuité contribue à abattre les barrières et tout semble permis !
Le réalisateur ne nous lâche pas et nous met sous pression au point que je n’avais pas reconnu Willem Dafoe et Robert Pattinson, qui s’en donnent à coeur joie !!! Et moi qui rêvais d’être gardien de phare…... Émotions fortes= Coeurs sensibles s’abstenir !!!
On aurait aimé que Robert Eggers accorde autant d'importance au fond qu'à la forme. Car si le visuel est réussi avec une photo alléchante et des cadrages de qualité, le film pèche par un scénario laborieux qui se repose justement trop sur la forme et parfois de manière beaucoup trop évidente à l'image d'une musique omniprésente. Le récit s'appuie sur une mécanique redondante et improductive faite d’accalmies et de moments de folie qui auraient dû s'inscrire dans un cadre mieux défini et surtout servir une intrigue plus précise et nerveuse, car avec un tel postulat, il y avait énormément de possibilité, sans même forcément se raccrocher au fantastique. Reste un film singulier, beau, porté par deux bons acteurs englués dans des personnages et une histoire sous-exploités.
Hypnotique et cauchemardesque, le film est surtout une prouesse photographique et une magnifique reconstitution d'époque et de lieu, les phares au 19eme siècle. Robert Pattinson est impressionnant d'audace et de folie et William Dafoe excelle en vieux loup de mer. Reste le scénario, confu et incohérent notamment dans le traitement des personnages qui je l'avoue m'a laissé un peu sur ma faim...
De Robert Eggers (2020); Un curieux film entre documentaire et fantastique tant la mer y est filmée comme une personne à la fois inquiétante et envoutante. Le film de la vie de ses deux gardiens de phares que tout semble différer. Il y a autant de révulsion que d'attirance cachée entre les deux hommes et de perversité. C'est parfois violent , glauque voire carrément poisseux jusque dans certaines scènes presque intimistes. Dérangeant et parfois étouffant, on a envie de sortir de ce phare. Par contre à noter la très grande performance de Robert Pattinson et Willem Dafoe.
La photo est esthétique et la caméra est bien choisi, le noir et blanc donne son ton particulier à ce thriller psychologique, l'interprétation pas bien, passe d'esprit à l'alliené, Willem Dafoe et Robert Pattinson sont plutôt bon. La folie est empilement le sujet principale, mais je n'est pas accroché pourtant j'aime l'air marin, les phares, les mouettes, mais là j'ai trouver ennuyeux et à aucun moment je n'est ressenti aucune frisson. Le style est trop lent, dû à des longueurs et j'ai voulu en terminer le plus rapidement possible. Dommage, l'ambiance était plutôt bonne.
Soyons sérieux, le message n'est pas clair et le dénouement... plutôt prévisible et sans intérêt. Ce film n'est pas un film fantastique, pas un thriller, c'est un huit clos angoissant mais sans but. Les acteurs sont supers, mais après? Et l'histoire? Une démonstration trop intellectuelle à mon goût.
La photo, la lumière, sur le visage magnifique du vieux loup de mer Willem Dafoe, c'est splendide. Après The Witch, le problème de Eggers, c'est qu'il n'a toujours pas grand-chose à dire. Beau mais assez vain...
So phare away. J’avais plutôt bien aimé The Witch, le premier long d’Eggers, un film déjà puissant et oppressant. Ce coup-ci, on change de décor et on radicalise davantage le projet. On est à la fin du XIXème et deux gardiens de phare arrivent sur un îlot venteux pour s’occuper du lieu pendant un mois. Un vieux ronchon autoritaire habitué au chaos et un jeune paumé. Peu à peu, les rapports vont se tendre et les esprits vont divaguer. Dès les premières images, on est dans l’ambiance. C’est filmé en noir et blanc sur pellicule au format 4/3. Pourquoi ? Pourquoi pas. Le grain est beau et les contrastes très réussis. C’est là qu’on retrouve la touche visuelle de The Witch. Deux acteurs seulement à l’écran pour un huis clos qu’on aurait pu imaginer sur une scène de théâtre. Les acteurs sont bons, très bons même, Dafoe en particulier. Leurs trognes d’un autre temps sont expressives et vides à la fois. On croit les avoir déjà vu mais en fait non. Un peu comme l’arrière grand oncle au regard étrange sur une vieille photo de famille. Dehors, il pleut et il vente et les Goélands occupent leur territoire. L’obscurité de la nuit se confond avec le noir du charbon qui alimente le phare, la lumière froide nourrie du feu. Voilà. C’est beau. De son côté, le récit est cryptique. Pour être tout à fait honnête, je dois manquer de références car un certain nombre de choses m’ont échappé. Les dialogues sont bien écrits mais on ne sait pas ce qu’ils veulent dire, où ils veulent en venir. De fait, pendant tout le film, j’ai eu le sentiment qu’il n’y avait pas la volonté de m’embarquer dans l’aventure. Alors je suis resté sur le bord du chemin, comme si je regardais le film de l’extérieur. Et à la fin est venue la question : Et donc ? Tout ça pour dire quoi ? J’ai bien vu le rapport à la mythologie, à la Bible, à Moby Dick, l’inspiration expressionniste, la référence à Bergman. Ok. Au final, le sentiment tenace que l’auteur a comblé le vide de sa pensée ou plutôt la vacuité de son objet esthétique par un fatras savant pour lui donner une impression de densité sémantique.
Comme un phare dans la nuit, Eggers (ici également à l'écriture) éclaire son spectateur avec une multitude de symboles afin d'en expliquer toute la complexité mentale de ses personnages. Si le film tient la route pendant une très grosse partie, c'est en toute fin qu'il pêche, car trop de séquences brouillonnent dans leur mise en scènes. Dommage car porté par des acteurs habités, le récit en devenait haletant.
Quand la solitude de l'âme enivre la folie, comme un lieu de perdition où se confond irréel et rationalité, reste notre jugement déchu.